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Constantin s'expose à des démarches juridiques

Cette histoire semble se retourner contre Christian Constantin...
Cette histoire semble se retourner contre Christian Constantin...
Le possible scandale des matches truqués n'a pas fini de faire parler de lui à Sion, même si du côté de Tourbillon on ne veut plus rien dire. Des démarches juridiques pourraient être entreprises contre Christian Constantin.

La défense des joueurs mis sur la sellette par le FC Sion en
rapport avec une présumée affaire de match truqué et de
fréquentations indues de casinos réagit avec fermeté. Elle rejette
les soupçons et se réserve le droit d'entreprendre des démarches
juridiques à l'issue des propos du président Christian
Constantin.



Président de l'Association des joueurs suisses (SAFP) et
partenaire au cabinet d'avocats Froriep Renggli à Zurich, Lucien
Valloni rappelle dans un communiqué que le joueur ivoirien du FC
Sion Geoffrey Serey Die, qu'il représente, réfute catégoriquement
toute implication dans une présumée affaire de match truqué entre
Grasshopper et Sion le 17 mars (2-0), partie au sujet de laquelle
M. Constantin a eu vent d'irrégularités possibles avant d'alerter
le Ministère public de la Confédération.

Constantin avait fait peser le soupçon sur Serey Die

Sans le mettre directement en cause, le président avait fait
peser le soupçon sur Geoffrey Serey Die le week-end passé en
relevant qu'il avait été expulsé lors de ladite partie et qu'il
roulait en Porsche Cayenne.



"Geoffrey Serey Die n'a jamais parié sur des matches de
football, et aucun de ses
(trois) cartons rouges reçus
cette saison n'a un quelconque lien avec des manipulations"
,
écrit l'avocat. "Ces soupçons graves constituent une forme
extrême d'atteinte à la personnalité et émanent du président du FC
Sion/Olympique des Alpes SA, et ils se poursuivent
aujourd'hui"
malgré les premières réactions,
déplore-t-il.



Ce vendredi, le FC Sion a publié un communiqué dans lequel il
mettait en cause trois autres joueurs de son effectif, le
Macédonien Aleksandar Mitreski, le Brésilien Antonio Dos Santos et
le Serbo-Suisse Aleksandar Prijovic, en annonçant des sanctions
fermes. Le communiqué relevait aussi que Geoffrey Serey Die avait
reconnu avoir fréquenté "des établissements de jeu".

Incompréhension

Or, difficile de dire, à la seule lecture du communiqué - qui
promet "des sanctions fermes et sans complaisance" -, ce
qui est véritablement reproché à l'Ivoirien Goeffrey Serey Die, au
Macédonien Aleksandar Mitreski, au Brésilien Antonio Dos Santos et
au Serbo-suisse Aleksandar Prijovic.



"Nous ne savons pas de quoi nous sommes accusés",
expliquent en ce sens conjointement Mitreski et Dos Santos. Même
incompréhension chez Serey Die. "On m'a demandé si j'étais allé
au casino. J'ai dit oui, j'y suis allé avec des coéquipiers. Mais
presque toute l'équipe était là. Et il n'y a que quatre joueurs mis
en cause."

"Le droit d'aller au casino"

Me Vallori, qui représente les intérêts de Serey Die mais pas
des autres joueurs, relève, au sujet de la Porsche Cayenne, que
l'Ivoirien "est un homme libre, et que tout homme libre peut
utiliser le véhicule de son choix"
. Il ajoute qu'"il a le
droit de fréquenter un casino, comme n'importe quel autre homme
libre en Suisse. Geoffrey Serey Die s'est rendu au casino de
Montreux, et il l'a reconnu devant le président"
, relève
l'avocat, qui s'indigne du fait que ces aveux aient été rendus
publics par M. Constantin. Il estime que le fait de fréquenter le
casino de Montreux ne contrevient pas au contrat de travail du
joueur, car les jeux de hasard n'ont aucun lien avec le Championnat
de Suisse de football.



Interrogé par Sportinformation, l'avocat dit "se réserver
toutes les options juridiques possibles"
, sans en dire plus
pour ne pas dévoiler sa tactique. Cité dans "La Tribune de Genève",
l'avocat conseil de Dos Santos et Mitreski, Adrian Bachmann, parle
d'"accusations perfides", puisque le communiqué du club
"ne précise nulle part ce qu'on reproche à mes
clients."




Selon le journal, Adrian Bachmann a promis qu'il y aura des suites
judiciaires. "Il n'est en l'état pas possible de savoir quel
est l'objectif réel du président, respectivement de la société du
FC Sion/Olympique des Alpes"
, conclut pour sa part le
communiqué de Lucien Valloni.

Pas d'explication de Constantin

Dans le communiqué envoyé par Mitreski et Dos Santos, les deux
joueurs ne se contentent pas de se défendre, parlant d'un
"comportement inacceptable" de leur employeur. "Nous
n'avons qu'une seule explication: c'est un retour de bâton envers
les deux seuls joueurs qui s'insurgent contre l'autoritarisme des
responsables du club."




Malgré la grande attente, Christian Constantin ne s'est pas
présenté devant les médias à la fin de la rencontre contre Bâle
samedi au stade de Tourbillon. Il n'a pas non plus décroché son
téléphone.



si/dbu

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Retenues sur salaires exhorbitantes

Très remontés contre Christian Constantin, Geoffrey Serey Die, Antonio Dos Santos et Aleksandar Mitreski dénoncent les pratiques du président du FC Sion. Il est notamment question de retenues sur salaire exorbitantes.

Serey Die, qui a tenté plus de dix fois de contacter Sportinformation durant la nuit, a été joint samedi par téléphone. Il explique, en pleurs: "J'ai besoin de parler à quelqu'un. Je ne suis pas bien, je n'ai pas dormi de la nuit. Heureusement qu'Emile (Mpenza) est avec moi et qu'il m'a soutenu." Très en colère contre Christian Constantin, il passe l'appareil à son coéquipier belge. "Nous sommes tous avec Serey, affirme Mpenza. Cela me blesse de le voir comme cela. Malgré toute mon expérience, je n'avais jamais vu cela !"

Un chocolat chaud qui coût cher
Un étonnement qui frappe également Mitreski et Dos Santos, lesquels s'insurgent contre des retenues de salaire qu'ils jugent "absurdes" dans un communiqué. "Le salaire de janvier de Dos Santos a été amputé de 2000 francs, avec comme motif qu'il avait bu un chocolat chaud avant le match de Bellinzone au lieu d'un café. Quand le joueur a saisi son avocat, l'explication avait changé. Il était puni pour être rentré un jour trop tard de ses vacances de Noël au Brésil, alors que les billets d'avion avaient déjà été réservés avant sa venue au FC Sion et qu'il en avait informé le club."

Mitreski se plaint lui d'une retenue de 7000 francs concernant un accident de voiture que le joueur affirme n'avoir pas eu.

Serey Die plaide lui aussi non coupable. "Si c'est un crime d'aller au casino, alors oui, je suis coupable. Mais je ne bois pas, je ne fume pas et n'aime pas aller en boîte de nuit. Je vais au casino pour me changer les idées."