Le FC Sion coule à pic à Neuchâtel. L'Europe s'éloigne

L'Europe n'est sans doute plus qu'un mirage pour le FC Sion. A
la lutte avec Lucerne pour le dernier ticket pour l'Europa League,
les Sédunois ont concédé la défaite de trop à Neuchâtel lors de
l'antépénultième journée de la Super League.



Trahi par une défense catastrophique, Sion s'est incliné 4-1
devant Xamax sur des doublés de Kuljic et Bi Gouha. L'Autrichien et
l'Ivoirien, qui a inscrit ses premiers buts de la saison, ont
réussi un véritable festival face à une défense qui a connu les
mêmes errements que 2 semaines plus tôt à Bellinzone. Avec une
arrière-garde aussi faible, le FC Sion n'avait rien à espérer dans
ce derby.



Le moins que l'on puisse dire, c'est que la solidarité romande, ça
n'existe pas. Et c'est peut-être tant mieux pour le sport. Car
Neuchâtel Xamax, qui partait avec un lourd déficit face à Sion
cette saison (2 revers et un nul), avait à coeur de prendre sa
revanche, même si cela fait bien longtemps qu'il n'a plus rien à
espérer. Ni même à craindre.

"Les miracles sont parfois possibles"

Sion, de son côté, peut encore croire à l'Europa League, malgré
cette défaite 4-1 sur le synthétique de la Maladière. Du moins
mathématiquement. Car chez les joueurs valaisans, on semble
désormais davantage enclins à implorer la Vierge Marie... "On
doit y croire, les miracles sont parfois possibles", a dit
Goran Obradovic.



Certes, Xamax a livré une excellente prestation. La meilleure
depuis fort longtemps peut-être, et surtout de celle qui ravive
bien des regrets. Envie, agressivité, allant offensif, schémas de
jeu séduisants, etc. Le maigre public - 4139 spectateurs - en a
vraiment eu pour son argent à la Maladière.



Mais si Xamax a brillé, c'est bien Sion qui a fourni les
allumettes, déjouant complètement. D'erreurs en erreurs, les
Valaisans ont offert des boulevards et des occasions à la pelle à
des "rouge et noir" séduisants et volontaires. Bon, on dira quand
même que le carton rouge d'Adailton et le penalty consécutif - dur
dur... - juste avant la mi-temps ont bien profité à Xamax...

Didier Tholot va-t-il survivre à ça?

S'il y en a un qui a peu goûté au piètre spectacle présenté par
les hommes de Didier Tholot, c'est bien Christian Constantin.
L'homme fort de Tourbillon a quitté la Maladière dès la mi-temps,
alors que le tableau d'affichage indiquait déjà - ou seulement! -
4-1!



Joint par notre confrère valaisan, "CC" était remonté à souhait.
"On ne peut pas véhiculer la honte. Ce qui se passe est très
grave. On ne pourra pas continuer comme cela", a-t-il ajouté.
Quand on connaît le personnage, on sait ce que ça veut dire, ou
peut dire, pour Didier Tholot. "Je suis en réflexion",
s'est contenté de conclure le président de Tourbillon...

Jean-Michel Aeby: "la performance rêvée"

JEAN-MICHEL AEBY (coach): C'est une grosse
satisfaction, la performance rêvée avant le match. Mais je ne suis
pas surpris car j'ai toujours pensé que mon groupe en était
capable. C'est la confirmation de son potentiel. J'ai mis en place
un système qui convient visiblement bien aux joueurs. L'addition
aurait d'ailleurs même pu être plus salée



Ce derby, c'était un peu notre finale à nous depuis que le
maintien est assuré. Et les gars ont compris le message. Il faut
toutefois rester humble et bien préparer le match à Bâle. Pour moi,
c'est maintenant le bon moment pour aller voir mes dirigeants
(rires).



GUILLAUME FAIVRE: C'est clair que ça fait du
bien. C'était un gros match, avec beaucoup de belles occasions. On
aurait pu en mettre 10. On s'est porté vers l'avant dès le début.
Et même après le 1er but, on a continué, sans jamais reculer. Ce
derby, on l'avait vraiment bien préparé. Tout le monde avait à
coeur de réussir quelque chose.



GERARD GOHOU: Depuis le temps que j'attendais
ce 1er but... Après le 1er, j'ai même pleuré! Jouer autant de
parties sans marquer (réd: 10) ne m'était jamais arrivé. Le plus,
ça devait être 3 matches. Là, 3, 4, 5,... 10! Dieu merci, 2 fois!
On va désormais voir un nouveau Gérard Gohou.

Didier Tholot: "le reflet de notre saison"

DIDIER THOLOT:

Notre début de match est vraiment très difficile à expliquer.
Je sentais pourtant les gars très motivés, très concentrés. Il a
suffi de 2-3 erreurs pour dérégler la machine... Ensuite, on prend
ces goals et les occasions neuchâteloises continuent de "tomber".
J'ai demandé à mes gars de tenir jusqu'à la mi-temps, puis on prend
ce penalty et ce rouge. Cette double peine plie le match. Notre
parcours en dents de scie? Ces montagnes russes sont le reflet de
notre saison. Quand il y en a autant, c'est difficile d'atteindre
le sommet. Tu retombes toujours dans le trou.

GORAN OBRADOVIC:

En début de match, on était
mal placé en phase défensive. Je ne parle pas que des défenseurs,
mais de tout le monde. Franchement, c'était une vraie catastrophe.
Je ne trouve pas les mots pour expliquer ça. A la maison, on joue
plutôt bien, mais à l'extérieur, c'est... différent! Si on croit
encore à l'Europe? On n'a pas le choix, il faut y croire. Les
miracles, des fois ça existe...



De Neuchâtel, Daniel Burkhalter

3 MATCHES, 3 DEFAITES: FISCHER NOMME MALGRE TOUT

Grasshopper a aisément remporté le 4e et dernier derby de la
saison contre le FC Zurich (3-0). Les Sauterelles ont ainsi égalisé
à deux victoires partout dans cet affrontement traditionnel très
prisé sur les bords de la Limmat. Elles ont aussi encore davantage
plongé leur rival local dans la crise: le FCZ reste sur quatre
défaites de rang.



Le prometteur Nassim Ben Khalifa a ouvert le score à la 6e sur une
belle action individuelle, signant son septième but de la saison.
Profitant une nouvelle fois des largesses d'une défense aux abonnés
absents, Cabanas doublait la mise à la 49e. Steuble (72e) et
Sabanovic (86e) salaient l'addition, signant chacun leur premier
but en championnat. Pour Urs Fischer, le constat est accablant:
trois matches, trois défaites!



Malgré ce nouveau revers du champion en titre, les dirigeants
zurichois ont nommé de manière officielle Urs Fischer. Coach par
intérim après le licenciement de Bernard Challandes mi-avril, Urs
Fischer a signé un contrat de 3 ans.

Lucerne accroché

Lucerne n'a pas pleinement profité de la défaite sédunoise, en
concédant un terne 0-0 sous la pluie de Bellinzone. L'équipe de
Rolf Fringer, trop frileuse, a semblé se satisfaire de ce nul qui
la laisse néanmoins en bonne position pour accrocher la 4e
place.



Quant aux Tessinois, le point obtenu leur permet de devancer la
lanterne rouge Aarau de deux longueurs, avec en plus la perspective
de recevoir les Argoviens lors de la dernière journée. Bellinzone
peut encore espérer éviter la culbute directe en Challenge
League.



si/bao