NE Xamax, le président Sylvio Bernasconi moins ambitieux

Sylvio Bernasconi en a marre de "galérer". "Ca fait 5 ans que je suis président, et j'ai connu plus de bas que de hauts...". Le président de Neuchâtel Xamax, qui visait généralement l'Europe mais qui voyait le plus souvent son club lutter contre la relégation, a revu ses ambitions à la baisse pour cette nouvelle saison 2010/11.

"On a encore fini 8e du dernier championnat. Cette fois, j'aimerais bien aller voir plus haut, voir comment c'est dans les cinq premiers...". Pour atteindre ce but, le "boss" évoque un contingent "amélioré", avec 5 arrivées (6 si on compte le transfert définitif du milieu camerounais Binya) pour 12 départs.

"Des transferts de qualité"

Mais honnêtement, le top-5 sera bien difficile à atteindre. Car même si les Xamaxiens enregistrent le retour du talentueux gardien français Jean-François Bédénik, qui avait déjà joué au club avant la relégation en Challenge League (2004-2006), et l'arrivée du précieux demi argentin Marcos Gelabert, on peut difficilement croire que NE Xamax s'est véritablement renforcé. "Nous avons effectué des transferts de qualité, et pas de quantité", riposte Jean-Michel Aeby, l'entraîneur que le président a, curieusement selon certains supporters, choisi de garder.

"On a assez jeté d'argent par les fenêtres!"

, renchérit Sylvio Bernasconi. J'ai fait des erreurs, et notamment très mal négocié la remontée en Super League. Nous avons payé les pots cassés jusque-là. Xamax ne peut tout simplement pas avoir de joueur à un million de francs annuel!". Le long et onéreux contrat de Julio Hernan Rossi, arrivé à son terme en fin de saison passée, reste encore en travers de la gorge du "boss" de la Maladière. Désormais, il espère refaire un coup "à la Ideye Brown", vendu 6 millions en janvier dernier à Sochaux. Le hic, "c'est qu'il appartenait à des privés", et NE Xamax n'a donc pas touché le pactole. "Idem pour Mario Gavranovic, qui appartenait à Yverdon et Lugano", précise Sylvio Bernasconi.

"Il faut arrêter de dépenser trop d'argent pour des joueurs âgés et dont on ne peut rien tirer, et espérer que l'un de nos jeunes explose...". Donc pas de "star" dans l'équipe 2010/11, une campagne d'abonnement qui s'en ressent et le prix des places à l'unité qui augmente sensiblement. Ou comment faire revenir le public à la Maladière! "Mon modèle, c'est l'Allemagne", coupe Aeby. "La star, ça doit être l'équipe! Si on joue bien, le public viendra".

"Déçu du public neuchâtelois"

Sylvio Bernasconi a d'ailleurs évoqué sa déception par rapport à ce public neuchâtelois. "Il nous a lâché alors que nous étions encore 2es, et je ne sais pas pourquoi. Après notre opération "plein stade" à 5 fr. contre St-Gall, nous n'avions plus que 4000 spectateurs le match d'après, contre Lucerne...".

Un mois "de pause" avant le match suivant à domicile, les ventes, peu après, de Brown et Gavranovic alors que Xamax était toujours bien placé dans la course à l'Europe, et un prix des places élevé: ça, l'homme fort du club "rouge et noir" n'en a pourtant pas tenu compte dans son "analyse"... "Ma foi, c'est comme ça, on fera avec", a conclu le "boss", visiblement résigné et dépité.

Vous l'aurez compris, cette conférence de presse d'avant-saison de Neuchâtel Xamax respirait tout sauf la sérénité. Du président Sylvio Bernasconi au coach Jean-Michel Aeby, en passant par le directeur sportif Paolo Urfer, tous étaient tendus comme des arcs, sur la défensive à chaque question posée par l'assistance.

"Mon équipe doit dégager de la sympathie auprès du public, c'est le seul moyen de le faire revenir", explique le coach genevois. "Je peux vous dire qu'il y a de la qualité dans mon groupe, et de bons jeunes à faire progresser. Il faut avoir confiance en cette équipe".

"Mais il est clair qu'on sent une certaine crainte autour de nous, du public et des médias", reprend Aeby. Puis son président a repris la main: "Mais laissez-nous rêver!". Soit.

Neuchâtel, Daniel Burkhalter