Un nouveau duel Bâle-Young Boys en perspective

Un stade qui répond à toutes les exigences du football moderne et le soutien sans faille d'un public fervent: tels sont les deux atouts qui permettent au FC Bâle et aux Young Boys de régner aujourd'hui sans partage sur le football suisse.

Les Rhénans et les Bernois rallient bien tous les suffrages avant les trois coups de la saison 2010/2011 de Super League qui seront donnés ce samedi avec deux rencontres à l'affiche, Grasshoppers - Neuchâtel Xamax et Thoune - Young Boys. Ces deux clubs possèdent une tout autre puissance économique que leurs huit rivaux. Après avoir signé le doublé ce printemps, le FCB a bâti une équipe pour tenir un rôle intéressant en Ligue des Champions.

Quant aux Young Boys, le transfert de Seydou Doumbia au CSKA Moscou n'a pas mis un frein à leurs ambitions. Le retour au pays du capitaine de l'Eintracht Francfort Christoph Spycher témoigne bien de la volonté des Bernois de contester la suprématie du FCB pour remporter enfin ce titre qui leur échappe depuis 1986.

Un signal fort

Leur tâche s'annonce toutefois bien compliquée. La victoire 2-0 du FCB le 16 mai dernier au Stade de Suisse lors de la "finalissima" acquise grâce aux réussites de Stocker et de Chipperfield a ouvert une voie royale au FCB. Sauf accident, les Rhénans devraient, comme le FC Zurich la saison dernière, se qualifier pour la Ligue des Champions grâce à la réforme imposée par Michel Platini qui veut favoriser les champions des "petits" pays.

Cette assurance de toucher les 10 millions du jackpot offert par l'UEFA a permis aux Rhénans de conserver leurs meilleurs joueurs. Valentin Stocker et Xherdan Shaqiri, les deux plus grands espoirs du club, seront encore de la partie malgré l'intérêt émis par des formations de la Bundesliga. Le rappel de Yann Sommer après son prêt aux Grasshoppers est un signal fort. Le FCB prend le risque de provoquer une "guerre des goals" entre le capitaine Franco Costanzo et Sommer pour offrir la possibilité à son entraîneur Thorsten Fink de doubler tous les postes.

Le nouveau pari des Young Boys

Aux Young Boys, la concurrence sera moins vive. Les Bernois, dont les chances de qualification pour la ligue des Champions passent par un improbable exploit contre une équipe d'un "grand" championnat, miseront une fois de plus sur leur force offensive avec ce système de jeu en 3-4-3 que l'on ne voit pas sur tous les stades. Après le pari gagnant avec Doumbia, les Young Boys misent cette fois sur un attaquant zambien de 19 ans, Emmanuel Mayuka, qui vient du Maccabi Tel Aviv et qui a été supervisé à plusieurs reprises par Stéphane Chapuisat.

Les transferts du défenseur international tunisien Ammar Jemal, de Senad Lulic (Grasshoppers) et de Moreno Costanzo (St-Gall) donnent encore plus de poids au contingent bernois. Défaits dans la bataille de l'entrejeu lors de la "finalissima", Xavier Hochstrasser et Thierry Doubai, qui ont fêté tous les deux leurs 22 ans le 1er juillet, auront la lourde tâche de tracer la route. Le Genevois et l'Ivoirien, dont la carrière a failli être brisée il y a deux ans pas un tacle assassin du Français de Sion Julien Brellier, ont les moyens de l'assumer.

FC Zurich: le train est passé

Malgré la manne de la Ligue des Champions, le FC Zurich ne nage pas dans les mêmes eaux que le FC Bâle et les Young Boys. Sacré en 2006, 2007 et 2009, le FCZ traîne un véritable boulet avec un Letzigrund rénové peut-être mais qui n'est pas un "vrai" stade de football.

Partagée également  les Grasshoppers, les autres locataires du Letzigrund, cette lacune criarde au niveau des infrastructures interdit au FCZ de monter dans le même train que le FC Bâle et les Young Boys. A l'intersaison, les Zurichois ont perdu Hannu Tihinen et Johan Vonlanthen. La seule venue du Tunisien Amine Chermiti sera loin de compenser ces deux départs. Si Chikhaoui et Hassli retrouvent enfin le niveau qui était le leur avant de connaître les affres de la blessure, l'entraîneur Urs Fischer peut toutefois nourrir l'espoir de s'immiscer dans la lutte pour le titre.

GC en danger

Si Lucerne, avec l'apport de Daniel Gygax, de retour au pays après une carrière à l'étranger qui fut loin de répondre à ses espérances, peut jouer lui aussi la première partie du tableau, la saison s'annonce délicate pour les Grasshoppers, St-Gall, Bellinzone et Thoune. Plus que jamais désargentés, les Grasshoppers ont perdu leurs deux meilleurs joueurs, Nassim Ben Khalifa (Wolfsburg) et Gonzalo Zarate (Salzbourg).

St-Gall est également miné par des problèmes financiers. Après avoir assuré son maintien lors d'un barrage presque "irréspirable" contre Lugano, Bellinzone espère que le retour au bercail de Mauro Lustrinelli lui offrira une certaine marge sur le Thoune de Murat Yakin, qui a lancé sa carrière d'entraîneur par une ascension presque miraculeuse.

si/alt