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Fringer-Yakin, duo gagnant pour un champion d'automne

Entre Fringer et Yakin, l'entente est parfaite. [Laurent Gillieron]
Entre Fringer et Yakin, l'entente est parfaite. - [Laurent Gillieron]
Emmené par son entraîneur Rolf Fringer, Lucerne a créé la surprise en décrochant le titre honorifique de champion d'automne. Solides en défense, les Lucernois peuvent également compter sur la meilleure attaque de la ligue, portée par un Hakan Yakin irrésistible.

Champion d'automne, le FC Lucerne est la surprise du permier tour de Super League, qui s'est achevé ce week-end. Le club de Suisse centrale, exilé jusqu'à l'été prochain encore à Emmenbrücke, doit beaucoup à deux hommes: son entraîneur Rolf Fringer et son stratège Hakan Yakin.

Le technicien autrichien, qui avait déjà dirigé six autres formations helvétiques depuis ses débuts en 1986, est à coup sûr l'un des hommes de banc qui ont compté dans le paysage suisse des vingt dernières années. Il avait frappé fort en 1993, décrochant le titre national avec Aarau, avant de rééditer la performance en 1998, cette fois-ci avec un Grasshopper qui était encore la plus grosse cylindrée du pays.

"Merveilleux"

Bien que purement honorifique, ce titre de champion d'automne fait le bonheur de Fringer. "C'est la cerise sur le gâteau. C'est fantastique pour toute la région, pour le prestige du club, pour les fans, pour l'équipe, pour le moral. Tout simplement incroyable. Meveilleux !", estime l'entraîneur dans la "Neue Luzerner Zeitung" de lundi.

L'engouement que suscite le FCL dans la région est en effet fort. Malgré l'installation provisoire au Gersag d'Emmenbrücke l'inauguration de la nouvelle arène, 17 000 places, est prévue pour le 9 juillet 2011 -, le public répond présent, avec une moyenne de 8136 spectateurs par rencontre. Une fidélité qui va bien entendu de pair avec les résultats sportifs d'une équipe qui possède la meilleures attaque du pays (42 buts) et la troisième défense (24).

Yakin devrait rester

Lucerne ne s'est jamais incliné deux fois de suite et est demeuré invaincu face aux "grands" que sont Bâle, Young Boys et Zurich. Fringer et son système sont pour beaucoup dans ce parcours.

Hakan Yakin est notamment courtisé par St-Pauli. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]
Hakan Yakin est notamment courtisé par St-Pauli. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]

Souvent organisé en 4-2-3-1 comme l'Allemagne de Joachim Löw, qui avait joué à Schaffhouse sous les ordres de l'Autrichien, lequel avait fait du Souabe son successeur à Stuttgart en 1996 -, le FCL s'appuie sur la solidité de sa nouvelle recrue croate Tomislav Puljic en défense (auteur également de trois buts de la tête), sur un tandem de récupérateurs Kukeli/Renggli très efficace et, bien évidemment, sur la vista de Hakan Yakin.

Avec neuf buts (un de moins que Frei, premier du classement) et onze assists (le meilleur total de Super League), l'international suisse a été présent sur près de la moitié des réussites de son club depuis juillet. Avec Gygax (6/3), Ferreira (7/4) et Paiva (7/2), le stratège a trouvé les parfaits partenaires pour s'exprimer sur les pelouses du pays. Des pelouses qui devraient normalement continuer au printemps de profiter des coups de pattes du gaucher.

Mauvaise expérience

Pour l'heure, il semble qu'aucune offre n'ait été faite par le club hambourgeois. "J'ai entendu parler de cette histoire, mais Hakan est intransférable. Et je ne crois pas qu'il ait envie de retourner en Bundesliga", a déclaré le président de Lucerne Walter Stierli au "Blick".

Âgé de 33 ans, Yakin avait connu une expérience peu concluante en Allemagne en 2004, avec seulement neuf apparitions en Bundesliga pour Stuttgart, dont deux comme titulaire (aucun but). Tout porte à croire qu'il ira jusqu'au bout de son contrat en Suisse centrale, à savoir jusqu'en juin 2012.

Horizons différents pour Sion et Xamax

Les deux clubs romands de Super League entrevoient des horizons bien différents au terme du 1er tour de la saison 2010-11. Alors que Sion va se battre pour les premières places, Xamax devra sauver sa peau dans l'élite.

Seule embellie pour les Neuchâtelois, ils sont toujours, comme les Valaisans, en course en Coupe de Suisse. Mis sous pression par Christian Constantin, Bernard Challandes a bien fini l'année, avec deux victoires de suite (une première cette saison) contre Grasshopper et Xamax. Ce qui permet aux Sédunois de pointer au quatrième rang, à six points de Lucerne, cinq de Bâle et quatre de Zurich.

Manque de régularité

"Ce dernier week-end nous donne l'envie d'espérer", confirme le président. "Mais, globalement, nous avons perdu trop de points. Je ne pourrai pas me permettre de tels couacs dans le sprint final." Meilleure défense du championnat, Sion sait aussi pratiquer du beau jeu.

Challandes a su imposer sa patte dans le jeu sédunois. [KEYSTONE - Sandro Campardo]
Challandes a su imposer sa patte dans le jeu sédunois. [KEYSTONE - Sandro Campardo]

Il lui manque toutefois encore de la régularité et de l'efficacité, l'attaquant international serbe Dragan Mrdja n'ayant pas encore vraiment convaincu (5 buts).

Or, Challandes devra sans doute faire avec les moyens du bord, Sion étant interdit de transfert lors du mercato hivernal, des suites de l'affaire El-Hadary. "Le dossier est au le Tribunal fédéral, mais j'ai tout intérêt à purger cette période de suspension pour être tranquille l'été prochain", révèle encore Christian Constantin.

Renforcer l'effectif

Huitième et à portée de tir de la lanterne rouge Grasshopper, Neuchâtel Xamax luttera une fois de plus contre la relégation. Même si Didier Ollé-Nicolle, arrivé en septembre en remplacement de Jean-Michel Aeby, a pu redresser un peu la barre: une place de gagnée au classement et moyenne de points par match doublée par rapport à son prédécesseur.

Le directeur sportif Paolo Urfer s'attelle désormais à renforcer l'effectif, duquel Sanel Kuljic ne fera très probablement plus partie. "Il est en fin de contrat et a reçu des offres pour retourner en Autriche. Nous allons sûrement le laisser partir", explique Urfer. "Nous cherchons en priorité un joueur offensif et un défenseur central, puisque nous n'en avons que deux à ce poste (ndlr: Page et Besle)". Le tout avec des moyens financiers limités. "Mais notre marge de manoeuvre est la même que celle de nos concurrents directs GC, Bellinzone et St-Gall. Le mercato sera un virage important", conclut le directeur sportif.

si/lper

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Plus de 11'000 spectateurs de moyenne

En moyenne, 11'154 spectateurs ont assisté aux 90 rencontres du 1er tour de Super League. L'affluence est en léger recul (241 par match) par rapport au record de la saison précédente, mais le niveau reste élevé. La baisse est due notamment à la relégation d'Aarau, que le néopromu Thoune n'a pas totalement compensée.

Avec une moyenne de 28'855 visiteurs (+ 7000!) par match, Bâle est le club le plus populaire, dépassant les Young Boys qui enregistrent une baisse d'un millier de spectateurs, à 22'025. St-Gall (11'488) arrive 3e, devant Sion, qui perd quelque 600 personnes mais reste au-dessus des 11'000, soit devant Zurich.

Neuchâtel Xamax subit une chute vertigineuse de 6629 à 4106 spectateurs, à la hauteur de ses résultats à domicile où l'équipe n'a gagné qu'un seul de ses neuf matches. Bellinzone (3121 spectateurs) est l'équipe la moins suivie, alors que Grasshopper et ses jeunes pousses, malgré leurs déboires, attirent encore 6822 spectateurs.

Au terme de la saison, si le suspense pour le titre se maintient jusqu'au bout, la barre des deux millions de spectateurs pourrait être franchie pour la première fois. L'an dernier, il n'avait manqué que 9000 personnes pour atteindre ce chiffre symbolique