Hakan Yakin contre le FC Bâle

Une course pour le titre palpitante à laquelle pourrait se mêler le FC Sion, une âpre lutte contre la relégation à laquelle participera Neuchâtel Xamax et qui pourrait aboutir sur la disparition de Grasshopper: le suspense prime pour la reprise, ce week-end, de Super League. Et une question majeure s'impose: Lucerne, inattendu champion d'automne, parviendra-t-il à résister à la puissante machine du FC Bâle?

Jamais titre national n'aura été aussi important, avec une qualification directe pour la Ligue des champions en guise de récompense. Fort de son expérience, de son contingent sans pareil en Suisse et de sa supériorité en matière de gestion, le FC Bâle demeure le grand favori à sa propre succession, malgré son point de retard sur Lucerne. La pause hivernale n'a toutefois pas été de tout repos côté rhénan.

Joueur dominant, Samuel Inkoom est parti en Ukraine dans une opération très intéressante financièrement, tant pour l'international ghanéen que pour le FCB. Mais la perte du latéral droit pourrait fragiliser l'arrière-garde de Thorsten Fink, dont Cagdas ne fait plus non plus partie. En ce sens, les rendements des nouveaux venus Markus Steinhöfer (Francfort) normalement demi de couloir mais qui peut évoluer comme latéral, ce qu'il a fait à Salzbourg par le passé et du grand espoir autrichien Aleksandar Dragovic (19 ans/déjà 67 matches de D1 avec l'Austria Vienne) seront capitaux.

"Yakin dépendance"

Bâle, avec son quatuor offensif Frei-Streller-Stocker-Shaqiri et sa paire Huggel-Yapi conserve néanmoins une qualité à laquelle personne dans le pays ne peut faire concurrence. Cette richesse contraste un peu avec la forte "Hakan Yakin dépendance" du FC Lucerne, qui n'a remporté qu'une seule fois le titre, en 1989, sous l'égide de Friedel Rausch.

A 34 ans, Yakin détient les clés de l'avenir de son équipe. En plus de marquer (9 fois), l'ancien joueur de Bâle régale aussi ses coéquipiers (11 assists), notamment Paiva, Ferreira (7 buts chacun) et Gygax (6), étant présent sur 20 des 42 buts lucernois des deux premiers tours.

Urs Fischer a réussi à redonner à Zurich une certaine stabilité. Troisième à deux points seulement, le FCZ a surtout cherché à combler le vide créé en défense par le départ de Rochat au Canada en transférant le routinier français Mathieu Béda (29 ans). Si Chikhaoui et Hassli sont enfin épargnés par les blessures, le club zurichois aura sans doute son mot à dire.

Le paradoxe sédunois

Pour Sion, qui pointe à six unités de Lucerne, la quête d'un troisième titre passe par une deuxième phase de feu et, surtout, un début sans accroc. Les Valaisans débuteront en effet par des rencontres contre des mal classés -dimanche le derby à Neuchâtel puis la réception de Bellinzone -, tandis que le Zurich, par exemple, recevra lui Lucerne et ira chez Young Boys.

Malgré cela, Bernard Challandes est déjà mis sous pression par son incorrigible président. Christian Constantin a prévenu: toute erreur se paiera cash ! L'entraîneur doit alors espérer que Mrdja, meilleur buteur du dernier championnat de Serbie, tourne enfin à plein régime pour apporter au club l'efficacité qu'il a recherché en 2010.

En parallèle, les Sédunois devront également se méfier des possibles retours d'un Young Boys en grand chantier depuis août et la prise de pouvoir du nouveau directeur général Ilja Kaenzig, et de Thoune, qui suit tranquillement son chemin, même si un conflit entre Murat Yakin et son stratège Scarione (désormais ex-capitaine) a quelque peu plombé l'ambiance pendant la préparation.

si/tai