Constantin tranchera lundi sur le "cas" Bernard Challandes

Christian Constantin avait prévenu: tout autre résultat qu'une victoire de Sion à Neuchâtel pourrait signifier la fin de l'ère Challandes. Le président n'a pas changé d'avis quant à l'avenir de son entraîneur, même s'il ne prendra aucune décision avant lundi.  

Quand il décroche son téléphone une heure après la rencontre, Christian Constantin sait pertinemment de quoi il s'agit. "La question se pose chez nous aussi, répond-il. Et elle est légitime." Le président du FC Sion reconnaît "réfléchir" à la suite à donner aux événements, surtout que le comportement de son équipe ne lui a, de loin, pas plu.  

"Je vois que le constat que j'avais tiré après le match amical contre Servette (ndlr: le week-end dernier) peut être reporté à ce match. Nous faisons de la passe à dix, mais je n'ai pas d'organisation du jeu efficace. Aujourd'hui, nous avons perdu une place européenne."

Refus de s'exprimer  

Sévère - certainement trop -, l'analyse du président rejoint par endroit celle de son (toujours) entraîneur. "Le football reste une affaire principalement d'efficacité, a admis Challandes. Il nous a manqué un esprit de 'tueur'. C'est une grosse déception, surtout pour mes joueurs, qui ont réalisé 70 minutes presque parfaites. Je dis bien presque, puisque le football, c'est marquer des buts."

En guise de défense, le Neuchâtelois a notamment évoqué la jeunesse de son contingent, en particulier des trois attaquants alignés en 2e mi-temps Yoda, Prijovic et Sio. "Ils n'ont pas 30 matches de Super League cette saison à eux trois", a-t-il relevé (en fait, ils en ont 38).  

Interrogé sur sa situation délicate et son possible limogeage, Challandes a refusé d'entrer en matière. "Je me contente d'analyser le match et de me projeter vers le suivant pour trouver des solutions."  

Le plaidoyer d'Ollé-Nicolle  

Outré par l'acharnement médiatique envers son collègue, Didier Ollé-Nicolle a endossé spontanément, en conférence de presse, le rôle d'avocat de la défense. "Depuis huit jours, c'est la même rengaine. Personne ne se met à la place de l'être humain qui est derrière l'entraîneur. Bernard est un mec qui connaît le football et qui l'a prouvé par le passé. Cette semaine, je n'ai pas entendu parler de football, mais que du coach de Sion. J'ai trouvé cela assez lourd."  

Et le Français de se rappeler de son expérience douloureuse à Nice l'an dernier. "J'ai vécu cela pour la première fois la saison passée et c'est insupportable. Je me dis que, par moment, ça fait 'chier' de faire ce métier."  

Vraiment pas sûr que la plaidoirie du Français suffise à infléchir la volonté de Christian Constantin, qui pourrait actionner le couperet pour la 23e fois de sa double présidence.

si/alt