Le FC Bâle décroche son 14e titre, le 2e d'affilée

Il n'y pas eu de tremblement de terre au Parc St-Jacques. Poussé par 37'500 spectateurs et opposé à un adversaire que l'on peut qualifié de complaisant, le FCB n'a pas failli. Il a cueilli la victoire synonyme d'un 14e titre. Champion en titre, le FC Bâle a conservé sa couronne en s'imposant 3-0 devant le FC Lucerne.

Les Rhénans pouvaient déjà jubiler à la pause. Un véritable bijou de Shaqiri, étincelant lors de cette rencontre, offrait le 2-0 à la 44e au FCB. C'est Alex Frei qui avait allumé la mèche en ouvrant le score sur un service parfait de Zoua à la 6e minute. Le meilleur buteur du championnat répondait à distance au 1-0 d'Alphonse pour Zurich face à Thoune inscrit une poignée de secondes plus tôt.

Zoua de la tête sur un corner de Frei signait le 3-0 à la 54e. La fête pouvait commencer. La "Muttenzerkurve" a su honorer comme il le fallait Franco Costanzo. Au club depuis 2006, le gardien argentin a disputé son dernier match sous les couleurs du FCB.

Avec un point de retard sur le FCB avant cette dernière journée, le FC Zurich n'était pas maître de son destin. La formation d'Urs Fischer espérait sans trop y croire certainement à un éclair de Hakan Yakin au Parc St-Jacques. Après avoir compris très vite que l'affaire était pliée, les Zurichois ont assuré un service minimum avec une victoire 1-0. Cette défaite est sans doute la plus douce concédée par Thoune cette saison. Le néo-promu a conservé sa cinquième place, un rang qui lui ouvrira les portes de l'Europa League si Sion gagne la Coupe de Suisse.

St-Gall relégué, Bellinzone barragiste

Le FC St-Gall fait, pour la deuxième fois en trois ans, la culbute. La formation de Jeff Saibene s'est inclinée 4-2 à Berne devant les Young Boys. Cette défaite et la victoire 2-0 de Bellinzone sur les Grasshoppers, la seule équipe qui n'avait rien à gagner lors de cette ultime journée, la condamnent.

Avant de céder sur une réussite de Moreno Costanzo, l'un de ses anciens joueurs, et sur un rush de Degen, les Saint-Gallois n'avaient pas été loin de prendre le contrôle de la partie. Regazzoni ratait, ainsi, d'un rien l'ouverture du score sur une frappe que Wölfli est allé chercher grâce à une véritable prouesse.

L'effet Martin Andermatt a joué à plein au Comunale. Grâce à un doublé de Frank Feltscher, Bellinzone a arraché le sursis espéré sous la férule de son nouvel entraîneur. Avec Lustrinelli finalement autorisé à jouer, les Tessinois ont su aborder cette rencontre avec toute la détermination voulue pour signer une victoire qui ne souffre aucune discussion.

Nommé lundi matin, Martin Andermatt n'a fait que la moitié du job. L'ancien entraîneur des Young Boys doit désormais préparer le barrage contre le Servette FC.

Petit arrangement entre amis: telle fut la trame de Sion Neuchâtel Xamax. A quatre jours de la finale de la Coupe de Suisse, les Valaisans ont fait un cadeau royal à leurs adversaires en alignant une équipe "mixte". A défaut de faire honneur au football romand, le 0-0 qui a sanctionné les débats assure le maintien de Neuchâtel Xamax au sein de l'élite.

Bâle, 6 titres en 10 saisons

Six titres en dix saisons: le FC Bâle est bien l'équipe de la décennie. Grâce à la générosité de sa mécène Gigi Oeri et l'atout maître que représente son stade, le club rhénan ne surfe pas sur la même vague que ses rivaux. Successeur de Christian Gross à l'été 2009, Thorsten Fink offre au FCB un deuxième titre.

Formé à l'école du Bayern, l'Allemand a très vite trouvé ses marques en Suisse. Il s'est imprégné de la mentalité des lieux pour réussir la gageure de faire oublier très vite son prédécesseur. Entre le doublé de 2010 et le sacre de mercredi soir, il a hissé son équipe en Ligue des champions pour un parcours qui fut marqué par une très belle victoire à Rome.

Ce printemps, le FCB a su résister au retour d'un FC Zurich euphorique. Après avoir remporté les trois premiers matches de championnat face au FCZ, Thorsten Fink et ses joueurs ont su préserver l'essentiel lors du quatrième. Le 11 mai au Letzigrund, ils arrachaient un nul heureux grâce à un doublé d'Alex Frei.

L'ancien capitaine de l'équipe de Suisse a tenu un rôle déterminant dans la conquête de ce 14e titre. Revenu dans son club formateur il y a deux saisons pour un très beau pactole, Alex Frei n'est peut-être pas l'attaquant le plus populaire du pays. Mais il est sans aucune discussion le plus tranchant avec son total de 27 buts pour cet exercice 2010/2011.

Le mérite du succès du FCB ne revient pas seulement à Thorsten Fink et à Alex Frei. Les jeune garde a également parfaitement tenu son rang à l'image de Valentin Stocker (22 ans), Xherdan Shaqiri (20 ans), le plus doué, et le Champion du monde M17 Granit Xaka (18 ans). L'éclosion de ces trois joueurs récompense un travail de formation qui est aussi la marque du club.

Les millions de Gigi Oeri ne sont, en effet, pas la seule raison du succès du FCB. Ce club, dirigé par Bernhard Heusler, est géré de manière exemplaire depuis des années avec ses 25'000 abonnés et son chiffre d'affaires de près de 57 millions de francs. Une gestion qui devrait finir par inspirer les clubs romands qui ont plus qu'un wagon de retard sur le FCB.

si/dbu