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Servette bat Bellinzone et revient en Super League!

Sfc [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]
Les Servettiens rejoignent Neuchâtel, Sion et Lausanne en première division helvétique. - [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]
Servette rentre à la maison, après 6 ans d'errance. Le club genevois, l'un des plus titrés de Suisse, revient en Super League, grâce à son succès 3-1 sur Bellinzone lors du barrage retour. Doublé de Baumann.

L'élite suisse retrouve l'un de ses plus beaux fleurons. Six ans après sa faillite, le Servette FC regoûtera à la Super League grâce à sa victoire sans appel 3-1 contre Bellinzone, dans le barrage retour et malgré une défaite 1-0 à l'aller au Tessin.

Poussés par 23'338 spectateurs déchaînés, les Servettiens ont eu, contrairement à samedi dernier, la réussite de leur côté. Cette même réussite qui leur avait fait défaut au Comunale où, dominateurs, ils avaient séché devant Zotti puis été crucifiés en toute fin de rencontre. Bellinzone, lui, est relégué.

L'arme fatale du SFC cette saison aura été jusqu'au bout les balles arrêtées. Coup franc de De Azevedo, l'homme qui a déjà débloqué tant de situations, but contre son camp de Mangiarratti, 1-0 à la 11e. Corner de Rüfli, soumis à un traitement de choc durant tout le match, tête de Baumann, 2-0 à la 45e. Corner de De Azevedo, tête du même Baumann, 3-0 à la 56e. Le Stade de Genève était en ébullition et acclamait son héros, sorti dans la foulée pour une blessure vraisemblablement contractée en... célébrant sa seconde réussite.

Net ascendant

Comme dans le Tessin à l'aller, les Genevois ont exercé un très net ascendant sur toute la rencontre, malgré leur statut de club de Challenge League. La paire axiale Nater-Kouassi y a été pour beaucoup. Entre la justesse de l'ancien joueur de Vaduz et l'incessant harcèlement sur l'adversaire de l'Ivoirien, le SFC a clairement remporté la bataille du milieu de terrain, empêchant ainsi l'ACB de sortir la tête de l'eau.

Si la relégation des Bellinzonais est sans conteste un coup dur pour le Tessin désormais "exclu" de la Super League, elle ne fâchera certainement pas les amateurs de beau jeu. Il a en effet fallu attendre la 50e minute pour voir un semblant d'action digne de ce nom en faveur des Tessinois, une frappe non cadrée, de peu, de Mattila.

Les protégés de Martin Andermatt ont tout de même pu réduire le score sur une bien vilaine perte de balle de Routis et un contre rondement mené notamment par Ciarrocchi, à peine entré, et conclu par l'inévitable Mauro Lustrinelli (69e), au bénéfice d'une réduction de sa suspension. Leur rush final a ensuite été vain.

Le mérite d'Alves

Le coach Joao Alves et Majid Pishyar, les deux artisans de la remontée en Super League. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]
Le coach Joao Alves et Majid Pishyar, les deux artisans de la remontée en Super League. [KEYSTONE - Salvatore Di Nolfi]

Servette rejoint donc Lausanne dans le train pour la Super League, faisant passer le contingent romand à quatre équipes.

Difficile de ne pas faire de parallèle entre les deux rivaux lémaniques, éjectés de l'élite pour des raisons financières et les gestions insensées de leurs présidents respectifs puis de retour au premier plan la même année.

Servette, deuxième club le plus titré de Suisse (17) après Grasshopper, a donc mis un peu plus de six ans avant de retrouver la lumière.

La faillite qui avait découlé de l'ère Marc Roger avait été prononcée le 4 février 2005. Reparti en 1re ligue, le SFC était remonté en Challenge League en 2006. Il avait depuis lors toujours échoué dans sa quête vers la première division.

Plus qu'aux fonds mis à disposition par le président Majid Pishyar, le club doit en grande partie la promotion à son entraîneur Joao Alves, arrivé sur les bords du Léman à l'automne 2009. En peu de temps, le Portugais, ancien joueur de classe mondiale, a su redonner à Servette une certaine dimension.

C'est à son patron Majid Pishyar que revient désormais la tâche de refaire du club un grand de Suisse. L'Iranien, qui s'est lancé dans un tour d'honneur sur une pelouse envahie, a promis le titre pour 2014 et la Ligue des champions. Un chemin encore très long.

"C'est le plus beau jour de ma vie"

TIBERT PONT (milieu du Servette): Je n'oublierai jamais l'ambiance de ce soir. C'est le plus beau jour de ma vie. C'est pour cela que j'ai travaillé depuis la faillite du club (réd: en 2005).

LIONEL PIZZINAT (milieu du Servette): Je suis fier d'être le capitaine de ce groupe. Les grands clubs ne meurent jamais. Pour la saison prochaine? On a une base solide, il s'agit de ne pas chambouler l'effectif.

JOAO ALVES (entraîneur du Servette): Je suis fier de mes joueurs. La Challenge League est trop petite pour eux. L'équipe y a toujours cru, même quand on avait un retard incroyable sur Lugano et Vaduz. Servette mérite vraiment cette promotion.

si/tai

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Barrage Super League/Challenge League

Servette - Bellinzone 3-1 (2-0) (aller: 0-1)
11'De Azevedo 1-0, 45'/56'P.Baumann 30, 69'Lustrinelli 3-1.

Servette: Gonzalez; J.Schneider, P.Baumann (60'Pont), Routis, Moubandje; Kouassi, S.Nater, Ruefli, De Azevedo (86'Pizzinat); Vitkieviez, Eudis (77'M'Futi).

Bellinzone: Zotti; Diana, Pergl, La Rocca, Thiesson; Sermeter/expulsé 93', Mattila (68'Ciarrocchi), Mangiarratti (57'M.Edusei/expulsé 92'), F.Feltscher; Conti (50'Konan); Lustrinelli.

Stade de Genève: 23'338 spectateurs