10 ans d’attente pour revivre une reprise du championnat suisse avec 4 clubs romands.

Mais que d’eau a coulé sous les ponts depuis 2001, charriant son lot d’argent, de mécènes, de joueurs cupides, laissant trop souvent les clubistes sur la rive. À Genève, le généreux Majid Pishyar a fait mettre sa photo sur l’écran géant du stade quelques minutes après la promotion. À Sion, combien restera-t-il de joueurs « valaisans », voir romands, lorsque tous les nouveaux transferts de Constantin seront autorisés à jouer ?

Mais laissons, ces deux clubs de légende pour s’intéresser aux deux autres fers de lance du football romand: Neuchâtel-Xamax FC et le FC Lausanne-Sport. Et poser ces deux questions existentielles pour le doux rêveur que je suis:

1. Peut-on débouler de nulle part et faire main basse sur un club; démanteler sa structure; effacer son glorieux passé des murs du stade; remercier du jour au lendemain ses sponsors régionaux; recruter sans compter des joueurs étrangers; et réussir à jouer les premières places en Super League devant un public chauvin et conquis ?

2. Peut-on construire une équipe de Super League en comptant chaque sous comme s’il s’agissait du dernier; compter avec un mouvement juniors performant pour alimenter la première équipe; monter un budget avec beaucoup de sponsors régionaux; miser sur la seule star qu’est l’esprit d’équipe; et réussir à se maintenir en Super League devant un public chauvin et conquis ?

Dans un football désormais « global », ces questions-là, tous les doux rêveurs espagnols, anglais ou français se les posent aussi. Coup d’épée dans l’eau ? Combat d’arrière-garde ? Peut-être. Mais imaginons que le FC Lausanne-Sport gagne mercredi à Grasshopper, j’aurai alors le doux sentiment que le « Pays de Candy » existe, un peu…

Eric Plancherel