Le Lausanne-Sport reçoit une douche froide de Sion

Comme un peu partout en Suisse, il a fait chaud, très chaud à la Pontaise. Cela suffira-t-il à expliquer le non-match entre Lausanne et Sion auquel ont assisté 8'800 spectateurs dimanche? Jusqu'au doublé du remplaçant Feindouno (83e et 88e), on s'acheminait vers un nul "nul", presque logique et historique.

En 20 derbies officiels entre Lausannois et Sédunois depuis 1962, on n'avait en effet jamais assisté à un 0-0. Mais voilà, Feindouno est passé par là...

La victoire du FC Sion n'est en tout cas pas imméritée, la possession de balle étant clairement à l'avantage des Valaisans. Pour un LS qui avait pourtant bien tenu la baraque jusqu'à la 80e, il s'agit du 4e revers de suite.

3e minute: double coup dur pour le LS

Pour le Lausanne-Sport, cette 6e journée de Super League a même triplement tourné à l'aigre, et ce dès la 3e minute lorsque, dans un duel aérien, Coltorti et Katz, à la lutte avec Vanczak, se sont violemment

téléscopés. En sang et sonnés, ils ont dû céder leur place.

Le coup est d'autant plus dur pour Katz que Rueda avait enfin décidé de l'aligner d'entrée en défense centrale aux côtés de Meoli, reformant ainsi une charnière qui avait bien fonctionné la saison passée en Challenge League.

Reste que le LS a parfaitement su gérer ce double coup dur, s'imposant sans trop de peine sur les timides offensives de Valaisans dont la tête était peut-être accaparée par le Celtic...

Le LS guère aidé par la chance

Pour un candidat déclaré au podium si ce n'est au titre Sion n'a pas emballé ses supporters dimanche, et ce n'est pas peu dire. Roussey, qui avait décidé de laisser certains titulaires de Celtic Park au repos, n'a lui aussi que peu goûté au spectacle. Exit Prijovic, Crettenand et Zambrella, place à Mbondi, Feindouno et Serey Die, avec l'heureux dénouement que l'on sait.

Mais là encore, même si les actions sédunoises se faisaient plus sérieuses, le LS tenait bon. Jusqu'à ce que son mur dévie le coup franc de Feindouno...

Les Vaudois ont désormais une semaine pour préparer le déplacement à Neuchâtel, pour un nouveau derby. Et avec l'espoir que la roue tourne. Enfin.

La parole aux Lausannois

MARTIN RUEDA (coach): Mon équipe n'est pas bien payée... Elle s'est battue jusqu'à la 80e. Mais nous n'avons actuellement pas la chance nécessaire pour prendre un point. Mais il faut aussi reconnaître que nous n'avons pas la qualité pour inquiéter une équipe de la valeur de Sion. Ce qui nous manque? De l'argent! De l'argent pour améliorer la qualité sur le terrain... Mais ce qui me réjouis aujourd'hui, c'est l'absence d'erreurs individuelles. Le coup dur du début de match? Ca prétérite le reste de notre rencontre, c'est certain. En changeant 2 gars aussi tôt, tu te prives de solutions pour la suite. Tu attends le plus

"Nous mangeons notre pain noir"

MATT MOUSSILOU (attaquant): Avec cette chaleur, il était difficile de jouer. Mais au niveau de la solidarité, on ne peut rien reprocher à Lausanne, même si nous savions à l'avance que ce serait difficile contre Sion. Nous avons bien tenu... jusqu'à ce coup de poignard. Mais il ne faut rien lâcher, même si nous mangeons notre pain noir en ce moment. Nous n'avons qu'une chose à faire: se réfugier dans le travail.

ANTHONY FAVRE (gardien qui a remplacé Coltorti, blessé): On a la scoumoune! Les blessés, ce coup franc dévié, etc. En plus, s'il n'est pas dévié, je suis dessus. J'aurais préféré jouer dans d'autres circonstances, c'est sûr.

FREDERIC PAGE (défenseur): L'équipe a bien géré le coup dur du début de match, même s'il a d'entrée fallu changer tous les plans. Sion avait souvent le ballon, c'est vrai, mais n'a pas réussi à nous faire vraiment mal jusqu'à cette maudite 83e minute... Mais il ne sert à rien de dramatiser. On sait depuis longtemps que ce championnat sera difficile. Baisser la tête ne servirait à rien et serait surtout fatal. J'ai vécu bien des saisons où il ne fallait rien lâcher, et celle-ci ne sera pas différente. Il nous manque juste un petit déclic. En Super League, tout se joue sur de petits détails.

La parole aux Sédunois

LAURENT ROUSSEY (coach): On va se satisfaire des 3 points... En plus, ça nous permet de rester dans la bonne dynamique (réd: 4 matches sans défaite). Mais ce succès a été difficile à obtenir, à cause de la chaleur notamment. Nos objectifs sont clairement définis, et partout où il va, Sion doit jouer pour gagner, même si je dois gérer la fatigue des gars. Mais j'ai quand même droit d'attendre de l'engagement.

VILMOS VANCZAK (impliqué dans le duel aérien de la 3e)

: J

e n'ai pas vraiment vu ce qui s'est

passé... Mais tout à coup, j'ai eu une vision d'horreur, qui m'a choqué. Il y avait beaucoup de sang. Je suis désolé pour eux. Vraiment.

"Lâche-toi, fais-toi plaisir"

PASCAL FEINDOUNO (remplaçant, auteur des 2 buts): La chaleur? Même moi, sur le banc, j'avais du mal. Je serais bien resté à l'ombre (rires)... Au moment d'entrer, le coach m'a dit "lâche-toi, fais-toi plaisir". Tactiquement il n'a rien eu besoin de me dire, il me connaît de St-Etienne. Le coup franc, franchement, je le sentais bien. De là à dire qu'il serait rentré sans la déviation... Dès mon arrivée dans ce groupe, j'ai eu l'impression d'être dans une famille. Mais aujourd'hui je ne suis pas encore à 100%, je dois encore travailler.

La Pontaise, Daniel Burkhalter