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Le derby zurichois dérape sur le terrain des tribunes

La rencontre GC - FC Zurich a dû être interrompue à la 77e. [Alessandro Della Bella]
La rencontre GC - FC Zurich a dû être interrompue à la 77e. - [Alessandro Della Bella]
Les troubles provoqués par des pseudos fans lors du derby Grasshopper - Zurich n'ont miraculeusement fait que 6 blessés légers. Quatre personnes ont été arrêtées, dont un Suisse qui a été déféré au ministère public zurichois pour lésions corporelles. Les 3 autres hommes ont été relâchés après identification.

Les tristes événements qui ont conduit l'arbitre Sascha Kever à interrompre le 226e derby de Zurich vont certainement faire date dans les annales du football suisse. Les réactions qu'ils ont suscitées apportent une touche de gravité supplémentaire à la pitoyable scène jouée au Letzigrund.

Deux fusées

Le directeur sportif du FC Zurich Fredy Bickel, 20 ans de football au compteur, était au bord des larmes. "C'est une journée noire pour le football suisse. Je ne trouve pas les mots. Je ne pensais pas que nous pourrions un jour en arriver là." Irrités par le 2-1 inscrit par GC, ainsi que par une de leur banderole qui leur avait été volée et qui a été brandie par les fans adverses, des supporters du FCZ ont lancé deux fusées en direction du secteur des Sauterelles.

L'étincelle de trop: violence, bagarre et arrêt de la rencontre par l'arbitre, décidé de concert avec les deux clubs et les délégués de la Ligue. Sascha Kever parle de "la décision la plus dure de (sa) vie". "Nous ne pouvions pas continuer ainsi", conclut l'arbitre tessinois, en se remémorant l'image de 15'000 spectateurs pour la plupart choqués et sans voix.

Christian Schöttli, responsable de la sécurité à la SFL, a assisté à l'escalade de violence depuis les tribunes du Letzigrund. "Nous devons analyser tout cela avec précision pour bien déterminer ce qui s'est réellement passé", a-t-il déclaré, refusant de se laisser aller à quelconques spéculations.

"Je ne sais pas s'il existe une solution"

Le président de GC Roland Leutwiler aurait lui souhaité que la décision d'arrêter la partie soit retardée, le temps d'essayer de calmer les fauteurs de trouble via le micro du stade. "Les joueurs n'étaient pas en danger", se justifie-t-il.

Christian Schöttli (à droite), responsable de la sécurité à la SFL, se retrouve avec du travail plein les bras. [KEYSTONE - ALESSANDRO DELLA BELLA]
Christian Schöttli (à droite), responsable de la sécurité à la SFL, se retrouve avec du travail plein les bras. [KEYSTONE - ALESSANDRO DELLA BELLA]

Sans toutefois cautionner ce dérapage. "Je dois présenter mes excuses aux équipes, aux entraîneurs et aux habitants de la ville." Le président évoque encore des "éléments asociaux qui se sont provoqués mutuellement" qu'il "faut immédiatement interpeller et juger".

Roland Leutwiler, comme beaucoup, tire un parallèle entre la violence dans le sport et celle dans la société. "Je ne sais pas s'il existe une solution", lâche-t-il en expliquant avoir constaté une progression de la criminalité des jeunes en ville. "Cela a un lien direct."

Son homologue du FCZ Ancillo Canepa a lui fait part de sa déception et de sa colère. "Nous devons composer depuis des années avec une minorité nuisible. Nous n'en faisons pas assez contre la violence des fans. Pourquoi devrais-je mettre tant d'énergie pour diriger un club pour finalement être freiné par de tels idiots ?"

si/bao

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Six blessés, quatre interpellations

Le match entre Grasshopper et le FC Zurich au stade du Letzigrund a été interrompu à la 77e minute en raison de troubles provoqués par des spectateurs, lesquels ont fait six blessés légers.

La police zurichoise a pu empêcher de nouvelles échauffourées à l'extérieur du stade, a-t-elle fait savoir dimanche soir dans un communiqué. La situation s'est calmée dimanche vers 20h45.

Quatre personnes ont été arrêtées, dont un Suisse de 28 ans qui a été déféré au ministère public zurichois pour lésions corporelles. Les trois autres hommes ont été relâchés après identification.

"La ligne a été franchie"

Peter Gilliéron, président de l'ASF: "Je regrette ce qui s'est passé dans le derby zurichois. Il faut maintenant identifier les personnes concernées et les sanctionner sans compromis aucun. L'objectif de l'ASF est de tenir loin des stades cette minorité pour que le public puisse se rendre en paix aux matches."

Alex Miescher, secrétaire général de l'ASF: "Avec ce jet de fusée en direction du public, la ligne a été franchie, selon le concept de sécurité au stade défini en début d'année. Un point de ce réglement stipule qu'il faut arrêter le match quand la sécurité des spectateurs n'est plus garantie. L'arbitre a en ce sens agi avec à propos et a le soutien de l'ASF. Nous allons nous pencher sur ce cas. Nous pensons savoir que la grande majorité des fans dans les virages ne cautionne pas de tels agissements et nous attendons dès lors une distanciation claire de sa part."