C'est le cas dans la "NZZ", qui rappelle que la Swiss Football League "n'avait encore jamais été confrontée à l'arrêt d'une rencontre par crainte pour la sécurité dans le stade". Pour le quotidien zurichois, cet épisode plonge le football suisse "au coeur du problème". "La police ne doit plus être présente uniquement hors des stades, mais également à l'intérieur", poursuit le commentaire. "Ce qui mettra à nouveau sur la table des discussions le thème des coûts de la sécurité." La "NZZ" conclut toutefois en assenant une vérité: "Ce qui est sûr, c'est que lors de matches à très haut risques, les entreprises de sécurité privées ne suffisent plus."
Réactions "typiques"
Le "Blick" voit lui aussi cet épisode comme "un tournant" et milite pour une présence policière dans les enceintes. "Quelqu'un est-il surpris de voir un père et son enfant en pleures fuir le stade en craignant pour sa vie ? Non. (...) Le dimanche noir de Zurich a, malgré le cynisme de la phrase, sa logique. Les politiques pensent que la responsabilité incombe aux clubs. Les clubs parlent d'un problème de société et renvoient la balle à l'Etat. Cela ne va pas. (...) Les sociétés de sécurité privées sont débordées et la police doit aussi, comme à Munich, être présente dans le stade."
Le quotidien propose d'ailleurs une solution pour financer les coûts qui en découleraient. "Les clubs n'ont qu'à acheter deux stars de moins. Ils ont déjà pris quelques mesures. Mais cela ne suffit pas."
La "NLZ" clairvoyante
L'attitude des responsables des clubs n'est pas non plus du goût de la "Neue Luzerner Zeitung", qui qualifie les réactions des dirigeants zurichois de "typique" puisque mettant en avant que les violences ne sont du fait que d'une minorité. "Le problème est que ces 'quelques éléments', depuis des années dans et hors des stades de Suisse, vandalisent, frappent, détruisent sans raison et usent d'engins pyrotechniques."
Et la "NLZ" de constater "qu'au moment de proposer de réelles mesures, peu nombreux sont ceux qui font face aux micros" et que les fauteurs de trouble "ne font pas seulement honte au sport, mais font peser un lourd fardeau sur les collectivités publiques en raison des coûts des moyens policiers" devant être engagés.
"Comme des criminels"
Le "Tages-Anzeiger" déplore des "images qui évoquent la guerre" et tire un parallèle entre les violences lors du derby et les récentes manifestations qui ont opposé des autonomes de gauche à la police zurichoise. "Le Letzigrund a vécu une nouvelle honte, la ville a vécu une nouvelle honte: le stade près de cinq mois après le déchaînement de la populace de Bâle avant un match contre le FCZ; la ville quelques jours après l'escalade entre Bellevue et Central." Le quotidien zurichois soulève en guise de conclusion un autre problème. "Zurich doit recevoir un nouveau stade vers 2017. Qui après dimanche a encore envie de débourser 150 millions de francs pour cela ?"
Le "St. Galler Tagblatt" regrette lui que "les fans de sport et les spectateurs sont une fois de plus pris en otage". Et espère que les hooligans ne resteront pas impunis. "Les personnes violentes dans le sport doivent être traitées comme elles se comportent: comme des criminels."
si/hdel
La SFL prompte à des mesures
"Indignée" par ces débordements violents, la SFL promet des mesures "d'urgence" pour ramener l'ordre dans les stades. Des mesures qui devront "entrer en vigueur dès la prochaine rencontre au Letzigrund" entre le FCZ et Bâle, le 23 octobre.
Mais la SFL ne donne aucune piste ni ne formule aucune proposition concernant ces mesures, qu'elle "examine, en accord avec toutes les parties concernées". La Ligue lance également un appel à témoin pour "identifier le plus rapidement possible les auteurs de ces actes criminels afin de les sanctionner de manière résolue".