Constantin: "Nous jouerons à Rennes le 20 octobre"

"Nous jouerons à Rennes le 20 octobre!", scande Christian Constantin, tout heureux des deux importantes batailles remportées cette semaine par le FC Sion face à la Swiss Football League, l'UEFA et la FIFA. Pour le président, les mesures provisionnelles accordées par deux tribunaux civils à ses recrues estivales et à son club ont le poids d'un jugement sur le fond.

Il développe: "Quand on regarde les décisions de justice qui nous ont accordé ces mesures provisionnelles et leurs justifications, on peut penser que le jugement sur le fond sera grosso modo identique. Peu importe si le jugement sur le fond intervient dans un, deux ou trois ans. Il n'a plus d'importance."

Une théorie qui semble corroborée par Me Dominique Warluzel dans "Le Matin" de jeudi. L'avocat y parle de "triomphe total pour le FC Sion" dans son litige contre l'UEFA pour sa réintégration en Europa League et estime également que le Tribunal cantonal vaudois n'a pas uniquement prononcé des mesures provisionnelles en première analyse, mais "a tranché sur le fond".

Europa League bloquée

Christian Constantin reporte cette lecture de la situation à la procédure devant le juge Nicolas Biner du Tribunal de Martigny, une procédure opposant les joueurs et la SFL et qui a également abouti à des mesures provisionnelles. "

Le juge a mis en avant que la Ligue est grandement responsable du

chaos et de l'anarchie dont elle se plaint

", étaye le président du FC Sion.

Les deux affaires ne sont pourtant, et de loin, pas terminées. "Inutile de trop se focaliser sur les jugements sur le fond, poursuit Christian Constantin. L'affaire sera réglée avant, car sans notre réintégration, l'Europa League sera bloquée à la fin de la phase de poules." Pour le boss, il ne fait aucun doute que son équipe va jouer en Europe cet automne. "C'est une décision de justice étatique et personne sur Terre ne peut aller à son encontre, à part des hors-la-loi... Nous jouerons le prochain match prévu dans le groupe I, le 20 octobre à Rennes. Et nous rattraperons ensuite les deux premières journées."

Le vestiaire plutôt que les euros

Il assure n'avoir jamais envisagé un règlement financier de la question (compensation financière pour le club du fait de son exclusion, contre l'abandon de la procédure et, donc, la possibilité de poursuivre l'Europa League telle quelle, avec le Celtic Glasgow). "Je préfère l'odeur des vestiaires du stade Vicente Calderon (ndlr: celui de Atletico Madrid) à l'odeur des euros", tranche l'homme fort de Sion.

L'ASF dans l'embarras

Prise en otage depuis le début de cette affaire, la SFL mise sur la prudence au moment de communiquer, surtout après les nouvelles pressions de la FIFA sur l'ASF. La Ligue a fait recours de la décision du juge Biner au Tribunal cantonal du Valais. Elle attend aussi de connaître la réaction et les directives de l'ASF.

Elle se donne finalement un temps de réflexion pour déterminer sa stratégie après le retrait par Sion de son appel devant le TAS, qui signifie juridiquement que le club reconnaît de facto l'interdiction

de qualifier ses recrues estivales. Il n'est dès lors pas impossible que la SFL, la semaine prochaine, prononce des sanctions à l'encontre des Valaisans.

"Le FC Sion et la FIFA nous placent au pied du mur", souligne le secrétaire général de l'ASF Alex Miescher, au lendemain de l'injonction de la FIFA qui ordonne que des sanctions soient prononcées à l'encontre du FC Sion. "Cette directive de la FIFA était attendue. Nous allons, bien sûr, l'étudier, poursuit-il. Désormais, la crainte que l'on peut nourrir est de se retrouver encore dans cinq ans devant des tribunaux, de voir pendant des années un classement rempli d'astérisques".

Le secrétaire général conserve toutefois l'espoir de trouver une solution susceptible de convenir aux deux parties alors que la situation semble inextricable. "Je suis d'un naturel optimiste, lâche Alex Miescher. Je pense que l'on peut encore parvenir à un arrangement".

si/hdel