La Cour cantonale a estimé que la non-qualification des six recrues estivales du club (Feindouno, Gabri, Mutsch, Ketkeophomphone, Glaner et Gonçalves) ne "représentait pas une atteinte illicite à la personnalité".
Elle a donc donné raison à la FIFA et admis l'appel de la SFL contre la levée de cette interdiction.
Défaites sur le tapis vert?
La FIFA, engagée dans un long bras de fer avec le président sédunois Christian Constantin, tente d'imposer l'interdiction de recrutement contre le FC Sion pour deux périodes de transferts prononcée en avril 2009 en guise de sanction pour la rupture de contrat commise lors de l'engagement en Valais du gardien égyptien El Hadary en 2008. M. Constantin s'était opposé avec succès jusqu'à présent à cette interdiction.
Mais dans son verdict publié vendredi, la Cour cantonale fait valoir que les six joueurs concernés auraient pu résilier leur contrat avec effet immédiat avec Sion, vu les circonstances, pour s'engager avec un autre club. Ils n'ont donc pas été entravés dans l'exercice de leur profession et leur non-qualification pour Sion ne saurait être remise en cause. Toute la question est désormais de savoir si la suspension s'applique à partir d'aujourd'hui seulement ou si le verdict aura un effet rétroactif à compter du 3 août, date de la décision du Tribunal de district aujourd'hui levée.
Différents sons de cloche
"S'il y avait un effet rétroactif, la juge l'aurait spécifié dans son verdict, ce qui n'est pas le cas", observe Christian Constantin. Il se dit "surpris" du verdict mais estime avoir évité le pire, partant de l'idée que la suspension ne s'applique que depuis le 16 novembre et jusqu'à la fin du 1er tour (pour trois matches de Championnat et un match de Coupe).
Le président de la Ligue Thomas Grimm interprète le jugement différemment: "
Mon opinion personnelle est que les six joueurs n'ont, conformément à ce jugement,
en réalité jamais été qualifiés.
" Sion s'expose donc selon lui à perdre par forfait tous ses matches de SL disputés cet été et cet automne avec au moins un des joueurs concernés, et pour autant qu'il y ait eu un protêt de l'équipe adverse. Jusqu'à seize points sont en jeu, dont la déduction pourrait rejeter l'équipe à la dernière place du classement.
Commission de discipline saisie
"La décision à ce sujet incombera à notre commission de discipline", précise M. Grimm. "Elle devrait se prononcer au plus tard d'ici la fin de la semaine prochaine." Mais sportivement, l'affaire n'est pas encourageante. La ligue s'attend à de nouvelles oppositions de Sion en cas de retrait de points, qui jetteraient de nouvelles incertitudes.
Christian Constantin ne se laisse pas abattre. "Ce jugement ne préjuge en rien du fond de l'affaire. Ce n'est ni un bon ni un mauvais signe", estime-t-il en regard des procédures encore en cours. Le Tribunal de district de Martigny et le Tribunal arbitral du sport (TAS) doivent en effet encore se prononcer sur le fond. Une audience est prévue devant le TAS le 24 novembre, Sion ayant multiplié les recours, avec notamment pour objectif d'être réintégré en Europa League, dont il a été exclu dans le cadre de ce litige.
si/lper
La FIFA satisfaite
Dans un communiqué, la FIFA salue sa victoire face au FC Sion, qui confirme la légitimité de l'interdiction de transferts qu'elle avait prononcée. Reste à savoir l'impact que le verdict aura sur les autres procédures. En attendant, le tribunal cantonal observe qu'il a jugé bon, en l'espèce, de faire valoir l'intérêt public sur l'intérêt privé.
Les règles du football "tendent à dissuader un club d'obtenir le service de joueurs par la force en les incitant à rompre leur contrat durant une période protégée, afin d'assurer la construction d'une équipe stable (...) et l'intégrité des championnats", explique-t-il encore en référence au recrutement "sauvage" d'El Hadary, qui avait mis le feu aux poudres.