David Gonzalez a "vécu des moments difficiles"

Les déboires de NE Xamax et de Sion ont fait l'affaire de Servette cet hiver. Alors qu'il disait ne lutter que pour le maintien en début de saison, le club genevois s'est retrouvé propulsé au 4e rang en Super League. Voilà pour le côté "sport".

Mais hélas, les frasques de Bulat Chagaev semblent faire des émules au bout du lac. Veut-il juste tirer la sonnette d'alarme? Majid Pishyar, en rechignant à payer ses factures, rappelle en tout cas qu'il fut le fossoyeur de l'Admira Wacker, un club autrichien, en 2007.

Les joueurs, eux, se doivent de garder la tête froide. C'est le cas du gardien David Gonzalez (25 ans).

"L'Europe est un objectif réaliste"

tsrsport.ch: A Genève, la pause hivernale a été moins agitée qu'à Neuchâtel ou à Sion, mais tout est loin d'être rose. La Ligue a mis la pression sur le SFC pour des arriérés de salaires, notamment.

DAVID GONZALEZ: Nous, les joueurs, on ne peut rien faire d'autre que de continuer à faire notre boulot sur le terrain. Le reste, on ne s'en occupe pas.

tsrsport.ch: Majid Pishyar a déclaré qu'il ne paie pas ses joueurs pour qu'ils perdent sans arrêt. Les propos de votre président étaient-ils appropriés?

DAVID GONZALEZ: Vous savez, on lit et on entend beaucoup de choses...

tsrsport.ch: Bon, vous n'en direz pas plus... Dimanche, vous affrontez YB, 3e avec 3 points d'avance sur le SFC. La troisième place est-elle un objectif réaliste?

DAVID GONZALEZ: C'est faisable, en effet. On a réalisé un bon premier tour et les événements extra-sportifs à Neuchâtel et à Sion nous ont aussi aidés. On a toutes les cartes en main pour viser une place en Europa League.

tsrsport.ch: Mais le club ne s'est pas renforcé lors du mercato. Et vous avez perdu Matias Vitkieviez (parti à YB) et Mobulu M'Futi...

DAVID GONZALEZ: Vitkieviez était un joueur important chez nous. Mais on a un groupe de qualité, qui peut en surprendre plus d'un. Je suis confiant.

tsrsport.ch: Vous entreteniez une relation spéciale avec Joao Alves, l'ex-coach du SFC. Comment avez-vous vécu son éviction en novembre, vous qui sembliez tout particulièrement l'apprécier?

"Joao Alves restera dans nos coeurs"

DAVID GONZALEZ:

On a travaillé ensemble pendant deux ans et demi, donc on a eu le temps de créer un esprit de famille. L'équipe le considérait comme un père. Nous avions une relation plutôt inhabituelle dans le monde du football. Quand tu tiens à quelqu'un, c'est dur de le voir partir. Malheureusement, le sport est fait ainsi. Mais il restera toujours dans nos coeurs.

tsrsport.ch: Vous étiez l'un des grands artisans de la promotion en Super League, mais vous avez dû partager votre temps de jeu avec Joao Barroca cette saison. Est-ce une situation difficile à vivre?

DAVID GONZALEZ: J'ai vécu des moments difficiles, car je ne m'attendais pas à ce que le nouveau gardien no2 joue autant. Je me dois de rester positif, de mettre les bouchées doubles, et la roue finira par tourner en ma faveur.

Fan d'Iker Casillas

tsrsport.ch: Barroca, qui est Portugais tout comme votre nouveau coach Joao Pereira, part-il avec une longueur d'avance?

DAVID GONZALEZ: C'est une question difficile... Je ne pense pas. D'ailleurs, j'ai joué un peu plus en préparation.  De toute façon, ça ne sert à rien de parler et de refaire le monde, ce sera à l'entraîneur de décider. Je m'appuie notamment sur mon expérience à Sion (réd: en 2007/2008) et sur mon coach mental privé pour gérer cette situation.

tsrsport.ch: Vous admirez Iker Casillas, le portier du Real Madrid. Pourquoi?

DAVID GONZALEZ: Je suis Genevois d'origine espagnole, et j'ai des points communs avec lui, aussi au niveau du jeu. Comme lui, je suis devenu titulaire très jeune dans mon club formateur. Il est passé par des moments difficiles, en restant sur le banc, mais il a su rebondir. Mon paradoxe, c'est que je suis plutôt fan de Barcelone (rires)!

Propos recueillis par Michaël Taillard