Vitkieviez conscient de ses responsabilités

De retour en janvier dans un club qu'il connaît bien pour y avoir déjà joué de 2006 à 2012, le milieu offensif, muet durant le premier tour avec YB, devra retrouver son meilleur niveau. Celui qui avait attiré l'oeil du sélectionneur national Ottmar Hitzfeld sur lui.

L'arrivée de l'Uruguayen d'origine fera en tous les cas du bien au secteur offensif grenat, moribond jusqu'ici (13 buts marqués en 18 rencontres).

"Jamais connu un camp aussi intense"

RTSsport.ch: En janvier, le SFC est parti en camp d'entraînement à Sidé, en Turquie. Un changement d'air salvateur?

MATIAS VITKIEVIEZ: Oui, ça a fait du bien à toute l'équipe. En fait, je n'ai jamais connu un camp aussi intense! Pendant mon temps libre, je préférais me reposer à l'hôtel plutôt que de visiter. J'étais trop fatigué! Ce qui est bien, c'est que personne ne s'est plaint, personne n'a triché. Le groupe en est ressorti encore plus soudé.

RTSsport.ch: Ces bonnes bases physiques aideront peut-être le club à se relancer. Vous n'êtes qu'à 6 points du 9e, Zurich.

MATIAS VITKIEVIEZ: Commencer avec un succès samedi à la maison contre le leader GC, ce serait bien. Il faudra aborder chaque match comme si on a un couteau sous la gorge. Car chaque partie sera cruciale pour notre éventuel maintien.

RTSsport.ch: Un sauvetage de Servette qui passera par des buts signés Vitkieviez...

MATIAS VITKIEVIEZ: C'est sûr, un joueur peut gagner un match. Je suis conscient d'avoir de grandes responsabilités. Mais le maintien, c'est en équipe qu'on l'obtiendra. On n'arrivera à rien si chacun joue sa carte personnelle.

"Triste pour Esteban"

RTSsport.ch: Le club a-t-il beaucoup changé, depuis votre départ à YB il y a un an?

MATIAS VITKIEVIEZ:

Non, je connais tout le monde. C'est Sébastien Fournier (réd: alors membre de l'encadrement du club) qui m'avait amené ici d'Etoile Carouge, en 2006. Les structures, elles, ont changé. Le club devient plus professionnel, c'est positif. On voit que les efforts fournis par la nouvelle direction sont en train de payer.

RTSsport.ch: Un mot sur Julian Esteban, qui a mis un terme à sa carrière durant la pause?

MATIAS VITKIEVIEZ: J'ai été triste d'apprendre cette nouvelle. C'est un ami, quelqu'un d'incroyable. Il apportait beaucoup dans le vestiaire. Aucun médecin n'a pu trouver ce qu'il avait. Il se blessait sans arrêt et ne se sentait pas bien. J'espère qu'il sera heureux en dehors du terrain.

"J'aimerais revenir en équipe de Suisse"

RTSsport.ch: Votre contrat avec YB est valable jusqu'en 2015. Un avenir heureux est-il possible pour vous à Berne?

MATIAS VITKIEVIEZ: Tant que Martin Rueda sera l'entraîneur de Young Boys, ce sera compliqué pour moi. L'été dernier, dès le départ, j'ai senti qu'il me mettait à l'écart. Je sortais pourtant d'une bonne saison, avec 9 buts et une sélection en équipe nationale. J'ai demandé à avoir une discussion avec lui. Il m'a assuré qu'il n'a aucun problème avec moi. Mais ma situation n'a jamais évolué. Alors j'ai demandé à mon agent de négocier ce prêt. Jusqu'en juin, ma seule préoccupation sera Servette.

RTSsport.ch: Vous avez connu les joies de la sélection nationale à une reprise, en février 2012 contre l'Argentine, en match amical à Berne.

MATIAS VITKIEVIEZ: J'avais eu beaucoup de plaisir. C'était la récompense pour tout le travail que j'avais accompli. Mais par la suite, Christian Gross s'est fait limoger à YB et mon temps de jeu a diminué... Le Mondial 2014 au Brésil, ça fait rêver, c'est sûr. J'aimerais revenir en sélection. C'est à moi de marquer des buts pour y parvenir. Je suis parti de Berne pour jouer, car je suis seulement heureux sur le terrain.

Propos recueillis par Michaël Taillard