"Quand on regarde mon parcours, on peut se dire que je suis un joueur qui peine à s’acclimater, mais ce n’est pas du tout le cas. Je veux jouer le plus possible et je fais les choix en conséquence. Toutes les étapes que j’ai connues m’ont permis de progresser et de m’imposer", explique Mario Mutsch.
"A St-Gall, j’ai trouvé un club ambitieux et un public de passionnés. Jouer devant un mur vert et qui chante pendant 90 minutes, ça donne des frissons. Chaque joueur de foot rêve de vivre de tels moments. Ca me fera d'excellents souvenirs!"
Troisième de Super League à 5 journées de la fin, le FCSG ne pouvait pas rêver mieux pour son retour dans l’élite. "Beaucoup de gens ne croyaient pas en nous, même après notre bon début de saison. Mais nous avons prouvé que nous étions à notre place, que ce n’était pas de la chance, sourit le défenseur de 28 ans. Même après un début de 2e tour un peu moins bon, nous avons su garder le cap."
"Les prochaines saisons seront primordiales"
Sauf accident, St-Gall devrait terminer l’exercice à une place européenne et pourrait même prétendre au 2e rang, synonyme de 3e tour de qualification pour la Ligue des champions. Une réussite qui n'empêche pas le FCSG de garder les pieds sur terre.
"La gestion du club est sérieuse. Il faut rester réaliste et ne pas s’enflammer, qualification européenne ou non, glisse Mutsch. Les 3-4 prochaines saisons seront primordiales pour l’avenir du club. La saison prochaine sera un joli challenge. Nous viserons de faire aussi bien, voire mieux, tout en sachant que tout peut aller très vite. Regardez ce qui se passe avec le FC Lucerne. Il faut savoir retenir les leçons."
Et le Luxembourgeois sait de quoi il parle. Né à Saint-Vith, dans la partie germanophone de la Belgique, sa carrière a mis du temps à décoller. "J’ai joué en 3e et 4e division en Belgique, alors que je faisais un apprentissage de mécanicien en même temps, raconte le défenseur st-gallois. J’ai toujours eu le rêve de devenir professionnel, mais c’était difficile de percer. C’est pourquoi j’ai essayé de me rapprocher de l’Allemagne."
Première expérience à l'étranger à 22 ans
A 22 ans, Mario Mutsch traverse donc la frontière pour rejoindre Aix-la-Chapelle. Il y restera une saison, au sein de l'équipe réserve. Il découvre ensuite le championnat suisse au FC Aarau, entraîné alors par Ryszard Komornicki.
"J’y suis resté deux ans et terminé 5e de Super League à deux reprises. J’y ai énormément progressé dans tous les domaines car, pour la première fois, j’ai pu me consacrer au football. C’était un rêve qui se réalisait", se souvient Mutsch. En l’espace de 6 ans, il est donc passé d’apprenti mécanicien à footballeur professionnel.
En 2009, il s’engage avec le FC Metz. En Moselle, il passe un nouveau palier en se frottant à des joueurs ayant l'expérience de la Ligue 1. Titulaire à 32 reprises, il connaît une première saison pleine mais son club rate la promotion dans l’élite lors du dernier match. "Il y a ensuite eu pas mal de départs dans l’équipe. Les objectifs du club ont changé et nous avons joué le maintien."
Une saison compliquée à Sion
Mario Mutsch répond alors aux sirènes de la Super League et du FC Sion et connaît son 6e club en l’espace de 9 ans. "Je voulais jouer la Coupe d’Europe et Sion m’a offert cette possibilité. J’ai joué le match contre le Celtic à Glasgow, c’était incroyable!" Plombée par les affaires juridiques entre le club valaisan et l’UEFA, puis la Swiss Football League, la saison de Mutsch à Tourbillon s’apparentera à un long pensum.
"Cette expérience a été très difficile évidemment, mais je ne dirais pas que j’ai perdu une saison là-bas. Cela me permet de savourer encore plus ce que je vis maintenant à St-Gall", lance-t-il. C’est donc sans aucune rancœur qu'il retrouvera le FC Sion samedi. "J’ai joué à fond jusqu’au bout avec Sion, y compris en barrage contre Aarau. J'en suis fier."
Axel David
Lorsque le Luxembourg a battu la Suisse...
Mario Mutsch a eu à 65 reprises l'honneur de revêtir le maillot de l'équipe nationale du Luxembourg.
"Ma mère est Belge et mon père Luxembourgeois. A 18 ans, j’ai opté pour la deuxième, explique Mutsch. Je me souviens de ma première sélection avec les M20. C’était contre le Portugal de Cristiano Ronaldo. Quelques jours plus tard, j’étais sélectionné avec les A contre la Russie, à Moscou. A ma grande surprise, j’étais titulaire. C’était impressionnant et cela reste une très grande émotion."
"On gagne très peu, mais il y a malgré tout de très bons moment, glisse-t-il en faisant allusion à un match en particulier joué le 10 septembre 2008 à Zurich. Nous avions battu la Suisse 2-1 dans le cadre des qualifications de la Coupe du monde 2010. C’était un moment vraiment spécial pour moi."