"Il y a trois ans, la Suisse n'était rien dans ce sport"

A l’issue des trois épreuves du concours complet (dressage, cross et saut d’obstacles), la Suisse s'est retrouvée "chocolat". Quatrième avant l’ultime journée, la formation de Dominik Burger s’est battue jusqu'au bout pour le podium. Patrick Rüegg (sans-faute) et Felix Vogg (0,4 point de pénalité) se sont montrés solides durant le saut d’obstacles. Malheureusement, Robin Godel n’a pas pu éviter de faire tomber deux barres.

La déception était de mise pour le cavalier de Dompierre (FR) à l’heure de l’interview. "On rate le coche pour un point. Forcément, on se repasse le fil de la compétition dans la tête et on se dit que l’on était vraiment tout proche", a relevé Robin Godel (23 ans). "Un point d’écart, c’est infime. Cela correspond à un dépassement de temps ou à un mouvement qui aurait pu être mieux exécuté en dressage", a expliqué Dominik Burger, le chef de l’équipe de Suisse.

"Ces Européens m’ont fait du bien"

"Faire deux fautes, alors que "Grandeur de Lully" avait très bien sauté cet été, c’est difficile à accepter et à comprendre. Mais c’est le sport". L’exigeant cross de samedi (5,8 km) s'est quelque peu fait sentir au moment d’aborder cette dernière épreuve. "Mon cheval a fait une très belle compétition. Il y avait un peu de fatigue, mais je ne peux rien lui reprocher", précise celui qui évolue au quotidien sur les installations de l’Institut équestre national d’Avenches (IENA).

Quinzième sur le plan individuel, Robin Godel a pu profiter de cet événement à domicile pour signer son retour après des Jeux olympiques de Tokyo marqués par la tragique perte de son cheval "Jet Set". "Ces Européens m’ont fait du bien au moral pour continuer d’aller de l’avant".

"Il ne faut pas oublier d’où l’on vient"

"On manque la médaille de peu, mais il ne faut pas oublier d’où l’on vient. Il y a trois ans, la Suisse n’était rien dans ce sport. Les progrès ont été incroyables avec l’engagement des coaches Andrew Nicholson et Lesley McNaught", a détaillé Dominik Burger. Une ascension qui s’est concrétisée par la qualification cette année de l’équipe de Suisse pour les JO Tokyo, une première depuis les Jeux d’Atlanta en 1996. "Maintenant, on commence à récolter les fruits. On peut être fiers du résultat obtenu à Avenches".

"Dans les épreuves du cross et du saut d’obstacles, la Suisse est désormais une nation respectée. Le point à travailler reste le dressage. Cela va être là-dessus que l’on va mettre l’accent pendant cet hiver", a souligné Dominik Burger. Le chef d'équipe a déjà les yeux tournés vers les Mondiaux 2022 prévus dans un an à Pratoni del Vivaro/ITA où il y aura des qualifications pour les JO de Paris 2024 à aller chercher.

Sébastien Schorderet