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René Fasel: "Il y a très peu de probabilités qu'il se tienne à Minsk"

René Fasel connaît le président du Belarus depuis une vingtaine d'année.
René Fasel connaît le président du Bélarus depuis une vingtaine d'année.
Depuis lundi, le Fribourgeois René Fasel est au centre d'une vaste polémique. En cause: sa rencontre à Minsk avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko, considéré comme le dernier dictateur européen. Le président de la Fédération internationale de hockey est revenu sur cet épisode dans Mise au Point.

Le Mondial de hockey doit se disputer théoriquement à Minsk en mai, conjointement avec Riga, capitale de la Lettonie. René Fasel n'a pas regretté d'être allé trouver Loukachenko: "Il était de mon devoir, en tant que président de la Fédération internationale de hockey sur glace, de me rendre en Biélorussie. Cette nation, avec la Lettonie, avait obtenu ces Championnats du monde lors de notre congrès en 2017. Donc, il était absolument normal que j'aille voir les responsables en Biélorussie".

L'opposition dans le pays ainsi qu'une cinquantaine de députés européens montent au créneau contre ce Mondial à Minsk.

Accolade avec le Président Loukachenko : René Fasel s’explique.
Accolade avec le Président Loukachenko : René Fasel s’explique. / Mise au point / 7 min. / le 17 janvier 2021

"On a aussi parlé politique. Il n'a pas beaucoup aimé"

Mais que se sont donc dit le patron du hockey mondial et le président biélorusse? "On a parlé tout d'abord de l'organisation des Championnats du monde et des différents défis qu'on aura avec l'accès à l'internet pour les journalistes, les visas..."

"On a aussi parlé Covid-19 et politique. Il n'a pas beaucoup aimé parce qu'il a dit 'René, tu n'es pas là pour parler de la politique. Je suis élu président de ce pays. Mon devoir, c'est de protéger ce pays'. On a quand même insisté, on a parlé de nouvelles élections, on a parlé de la Constitution et notre espoir était que les championnats du monde pouvaient apporter quelque chose. Et je dirais à accélérer le processus d'une réconciliation entre l'opposition et le gouvernement du Bélarus. Malheureusement, aujourd'hui c'est très compromis..."

"Je suis un des derniers romantiques dans le monde du sport. En 2018, on a travaillé 4 ans pour avoir les équipes unifiées des dames de Corée du du Nord et du Sud aux Jeux olympiques de PyeongChang. J'étais parti en Corée du Nord 2 fois. On a rencontré des dirigeants, on a parlé beaucoup... Avec des sanctions et l'isolement, on punit toujours les mauvaises personnes".

"Je ne suis pas dupe, ce sera très difficile"

La grande question est désormais de savoir si le Championnat du monde se tiendra en Biélorussie, en sachant que certains gros sponsors ont menacé de se retirer. "Écoutez, je ne suis pas dupe, ce sera très difficile. Mais d'abord, on a l'obligation de faire un audit avant de décider. Je suis un démocrate. Il y a des règlements et des statuts. Nous avons un conseil avec 13 personnes, y compris moi.... ".

La Fédération internationale de hockey fera une annonce lundi ou au plus tard mardi.

RTSsport

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