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Le "Fribourgeois" Slava Bykov à l'interview

Bykov lors d'un entraînement de l'équipe russe il y a quelques jours.
Bykov lors d'un entraînement de l'équipe russe il y a quelques jours.
Au sortir d'un tournoi de préparation en Suède, Slava Bykov se confie. L'entraîneur russe raconte le caractère spécial des Championnats du monde de Berne et Kloten, pratiquement à domicile.

La Russie poursuit tant bien que mal sa préparation en vue du
Championnat du monde de Berne et Zurich. Engagée à Stockholm de
jeudi à dimanche, l'équipe championne du monde de Slava Bykov a
peiné face à des adversaires de prestige comme la Suède, la
Finlande et la République tchèque.



Au sortir du tournoi, l'ancien "tsar" de Saint-Léonard s'est
confié sur ses espoirs et les problèmes qu'il rencontre.

"J'ai l'habitude de regarder vers le futur"

SPORTINFORMATION: Tout le monde se souvient
de ces images fortes, qui ont fait le tour du monde, du titre
conquis de haute lutte par votre équipe au Canada face à la
formation à la feuille d'érable. Neuf mois après, que reste-t-il
dans votre esprit ?




SLAVA BYKOV: Pour être honnête, il ne reste
finalement pas grand chose. Durant toute ma carrière de sportif et
désormais en tant qu'entraîneur, j'ai l'habitude de regarder vers
le futur et non derrière moi. Je sens par contre que l'envie de
battre la Russie est encore plus importante qu'avant. On est
désormais la cible de tout le monde et cela s'est vu lors de cette
compétition à Stockholm (ndlr. une défaite face à la Suède et deux
victoires face à la Finlande et contre la République
tchèque).



Etait-ce difficile de relancer la "machine" après avoir
remporté le titre ?




SLAVA BYKOV: Vraiment pas! Le sport permet de
faire rapidement le point avant de passer à autre chose dès le
lendemain matin. Il faut savoir ne pas être statique, toujours être
en mouvement. Nous devons désormais prouver que ce titre n'était
pas dû au hasard en le conservant.

Jouer en Suisse aura une saveur particulière

Le conserver en Suisse ce serait un joli clin d'œil du
destin.




SLAVA BYKOV: Évidemment, c'est quelque chose de
spécial. Je suis citoyen suisse et vivre cela "à la maison", c'est
un joli cadeau. Toutefois, les responsabilités seront d'autant plus
grandes vis-à-vis des fans et de la famille. Les attentes seront
peut-être encore plus importantes que par le passé. Il sera
primordial de concentrer les émotions sur le jeu et non sur les
aspects extérieurs.



Le contingent dont vous disposerez en avril-mai dépend
grandement des joueurs de NHL présents. N'est-ce pas pesant comme
situation ?




SLAVA BYKOV: Je ne regarde pas si c'est dur ou
pas, mais je préfère prendre l'aspect intéressant de cette
situation. C'est très motivant d'expérimenter avec de nouveaux
joueurs. Avec mon assistant, nous formons un duo très
complémentaire afin de pouvoir gérer cela au mieux et nous aimons
expérimenter sans arrêt avec de nouvelles têtes dans le vestiaire.
J'ai évidemment un œil sur la NHL et des contacts réguliers, mais
le plus important pour l'heure, c'est de connaître au mieux les
joueurs qui sont à notre disposition aujourd'hui, sans penser à
ceux qui le seront éventuellement demain.



Les Jeux olympiques de Vancouver vous y pensez
déjà...




SLAVA BYKOV: Bien sûr. Mais il ne faut pas sauter
les étapes. Tout d'abord, il y a le Championnat du monde de Berne.
Si les gens ou les joueurs pensent déjà aux Jeux olympiques, ma
tâche est de préparer une chose après l'autre.

CSKA Moscou/Russie: une double casquette qui lui réussit

Avec le CSKA Moscou, vous êtes actuellement cinquième de la
KHL. Comment jugez-vous votre saison jusqu'à présent ?




SLAVA BYKOV: La satisfaction est grande. Nous
obtenons des résultats qui se situent au-delà de nos espérances
malgré une équipe qui n'est pas la meilleure. Le développement de
nos joueurs est constant et cela permet aux dirigeants d'avoir de
bonnes relations avec les actionnaires. Nous essayons de pratiquer
un jeu attractif, ce qui attire des supporters
supplémentaires.



Les play off approchent à grands pas. Votre club a-t- il les
moyens suffisants pour prétendre à son premier titre depuis 1989
?




SLAVA BYKOV: Ce serait bien d'y arriver vingt ans
après. Mais il faut toutefois rester réaliste et se rendre compte
des années de galère que le CSKA a vécues depuis ce dernier titre.
Nous espérons d'abord passer les quarts de finale et ainsi faire
mieux que la saison passée. La KHL dispose de beaucoup d'équipes de
qualité, mais nous travaillons pour les rattraper.



Ces deux fonctions de sélectionneur national et entraîneur de
club sont-elles toujours faciles à faire cohabiter dans votre
emploi du temps ?




SLAVA BYKOV: C'est principalement une question
d'organisation grâce à une machine bien rodée. J'ai mis sur pied
deux cellules différentes. Une pour l'équipe nationale et une pour
le club. Pour chacune d'elles, les aspects politiques, stratégiques
et philosophiques sont gérées par mon assistant et moi-même.
Ensuite, des managers doivent suivre les directives. Actuellement,
tout tourne parfaitement.



Mais les vacances, ce n'est pas pour tout de
suite...




SLAVA BYKOV: (Rires) Non, pas avant la fin du
Championnat du monde. Ensuite, j'aurai peut-être la possibilité de
passer quelques jours avec ma famille en Suisse.



si/rsch

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Père et fils associé ?

L'idée folle d'une association du père et du fils fait son chemin. S'il continue à progresser, le joyau de Fribourg-Gottéron Andreï Bykov pourrait être tenté de rejoindre son père-entraîneur sous les couleurs du CSKA Moscou en KHL. Simple hypothèse pour l'instant, cette option est accueillie avec prudence par Slava Bykov, qui suit néanmoins d'un œil attentif, à distance, les évolutions de son fils.

Depuis Moscou, Slava Bykov entretient des rapports très fréquents avec son fils. "Nous nous appelons tous les jours et j'essaie de voir des matches sur internet dès que j'en ai la possibilité, confirme-t-il. Ce n'est évidemment pas la meilleure des solutions, mais c'est mieux que rien".

Difficile alors de juger les prestations de son fils, hormis sur le plan comptable. "La saison semble effectivement bien se dérouler pour lui. Il doit encore beaucoup travailler, mais j'ai vraiment l'impression qu'il est sur la bonne voie".

Puisqu'il possède la double nationalité, Andreï Bykov ne compterait pas comme joueur étranger dans le championnat de KHL. "C'est un atout pour lui", concède Slava. De là à voir un départ du petit prodige fribourgeois vers le CSKA Moscou, comme ce fut déjà évoqué par certains observateurs, il n'y a qu'un pas que l'entraîneur local refuse toutefois de franchir: "L'envie mutuelle existe-t-elle ? La possibilité existe-t-elle ? Le niveau d'Andreï est-il suffisant ? Beaucoup de questions sont pour l'heure sans réponse. Mais dans la vie, tout peut se passer et les choses peuvent évoluer rapidement."