Ralph Krueger: "aucun match n’a autant changé l’histoire du hockey suisse"

De 1998 à 2010, Ralph Krueger a changé le visage du hockey suisse. A la bande de l’équipe nationale, l'ancien ailier a apporté de nouvelles méthodes. Prônant un visage défensif, solide, excellent communicateur, le Germano-Canado-Suisse a relancé l’équipe nationale. Point d’orgue, une victoire de prestige aux Jeux olympiques de Turin en 2006 contre le Canada et ses stars. A 62 ans, ce caméléon du sport (ndlr: président de Southampton en Angleterre de 2014 à 2019), impressionne toujours par son énergie et son réseau.

Je passe beaucoup de temps avec ma famille entre Davos et Wollerau.

RTSsport: Ralph Krueger, que faites-vous depuis votre licenciement des Sabres de Buffalo en mars 2021?

RALPH KRUEGER: A l’heure actuelle, je ne cherche pas de nouveau club. Je conseille plusieurs amis dans des clubs de football en Angleterre mais aussi dans le hockey. Mais je n’ai pas terminé ma carrière, je reste ouvert à toute proposition. Du coup, je passe beaucoup de temps avec ma famille entre Davos et Wollerau.

RTSsport: Quel regard portez-vous sur l’équipe de Suisse actuelle?

RALPH KRUEGER: C’est un savant mélange de jeunesse et d’expérience, de joueurs qui évoluent en Suisse avec d’autres venant d’Amérique du Nord. Elle fait partie des favorites, au même titre que quatre ou cinq autres formations. Ce qui me plaît beaucoup, c’est cet état d’esprit conquérant. Elle a tous les outils en main pour aller en demi-finales.

Les stars d’aujourd’hui avaient 8 ou 9 ans à l’époque. Ils ont vu, tout jeunes, que c’était possible.

RTSsport: La victoire de la "petite" Suisse face au "grand" Canada aux JO 2006 à Turin est encore dans toutes les mémoires. Quels souvenirs en gardez-vous?

RALPH KRUEGER: Je me souviens qu’en 1999, en Norvège, nous sommes fessés par le Canada. Les joueurs étaient en colère. Sept ans plus tard, nous battions le Canada aux JO. Cela signifiait, pour moi, que j’étais sur le bon chemin. Nous avions gagné en équipe, en nous appuyant sur des piliers comme Streit, Gerber et Aebischer. Les stars d’aujourd’hui avaient 8 ou 9 ans à l’époque. Ils ont vu, tout jeunes, que c’était possible. Aucun match n’a autant changé l’histoire du hockey suisse. Avant, on espérait un exploit face au Canada. Aujourd’hui, la Suisse peut gagner en jouant avec ses arguments.

RTSsport: Quel est l’héritage des années Krueger dans le hockey suisse?

RALPH KRUEGER: A l’époque, nous avons été capables de nous stabiliser défensivement et de créer un état d’esprit. Patrick Fischer a conservé ses qualités. La grande différence, c’est le talent offensif. Depuis dix ans, la Suisse peut compter sur certains des meilleurs attaquants du monde. C’est cela le grand changement.

Helsinki, Marc-André Berset