HC Ajoie: "Le hockey, c'est ma vie. Pas un travail", affirme Petteri Nummelin
Est-il besoin de présenter Petteri Nummelin? Le Finlandais, double champion de Suisse avec Lugano (2003/2006) est une véritable légende de la National League, où il avait débuté avec Davos en 1997/98.
Champion du monde en 1995, vice-champion olympique en 2006, notamment, l'ex-défenseur offensif a également brillé sur la scène internationale. Seule la capricieuse NHL s'est refusée à "Nummy", ses 2 expériences à Columbus (2000/01) et au Minnesota (2006-2008) n'ayant pas été couronnées de succès.
Depuis cet été, l'ancien virtuose -qui avait d'ailleurs l'habitude de célébrer ses buts avec le HCD en faisant semblant de jouer du violon avec sa canne- distille désormais de précieux conseils aux joueurs du HC Ajoie.
S'il y avait un raccourci pour nous améliorer, on l'aurait déjà pris
RTSsport.ch: Votre amitié avec Julien Vauclair explique, assurément, votre venue à Ajoie.
PETTERI NUMMELIN: Oui, on a joué de nombreuses années ensemble, à Lugano. En décembre passé, on a commencé à discuter de notre vision du hockey, et on a constaté que nous partageons les mêmes opinions. Mais on ne parlait pas encore d’Ajoie. En février, il m’a demandé si j’étais intéressé à venir ici. Je me suis dit que ce projet était le bon pour moi.
RTSsport.ch: Connaissiez-vous déjà Filip Pesan, l'entraîneur en chef?
PETTERI NUMMELIN: Non, je ne l’avais jamais rencontré auparavant. On s’est téléphoné quelques fois durant l’été. J’avais tout de suite eu un bon feeling. Mais maintenant qu’on se voit en vrai, c’est encore mieux.
RTSsport.ch: Avec l'autre coach adjoint Ivano Zanatta, Vauclair et vous-même, il y a une vraie "Lugano connection" à Porrentruy.
PETTERI NUMMELIN: Ca m’a aidé à m’acclimater. On a tous la même philosophie, on envisage l’évolution du HC Ajoie d’un même oeil. Cela aide quand, dans un groupe, on partage le même avis. Ivano (réd: ex-entraîneur du HCL, mais aussi de St-Pétersbourg en KHL et de l'équipe de Chine, notamment) a fait le tour du monde, et il a une grande expérience du hockey suisse. Cela m’apporte aussi énormément.
RTSsport.ch: Etes-vous satisfait de la saison du HC Ajoie jusqu'ici?
PETTERI NUMMELIN: Euh… non. On a pris un très bon départ. On a pu penser que cela durerait ainsi. Mais il y a des hauts et des bas, c’est inévitable. Nous avons des chances de gagner à chaque partie, mais il nous manque encore quelque chose. S’il y avait un raccourci pour nous améliorer, on l’aurait déjà pris. On doit continuer à travailler et à croire en nous. Je ne peux rien promettre, mais on va se battre pour aller en playoffs.
Il se peut que je sois licencié en décembre. On ne sait jamais, dans ce métier
RTSsport.ch: En plus de votre rôle au HCA, vous êtes aussi coach assistant de l'équipe de Lettonie. Ne vous êtes-vous pas imposé une trop grande charge de travail?
PETTERI NUMMELIN: De travail? C’est du hockey! C’est ma vie, pas un travail ! C’est positif pour moi de voir comment fonctionne une équipe nationale. Cela me permettra peut-être d’améliorer mon approche à Ajoie, et vice-versa.
RTSsport.ch: Vous aimez le hockey de toute votre âme. Votre objectif est-il de devenir coach principal un jour?
PETTERI NUMMELIN: Je ne pense pas trop à l'avenir lointain, comme quand j’étais joueur. Peut-être. Je fais de mon mieux. Mais il se peut que je sois licencié en décembre. Ou que je sois en NHL en janvier? On ne sait jamais, dans ce métier.
RTSsport.ch: Il y a beaucoup de Finlandais en National League. Cette ligue est-elle suivie en Finlande?
PETTERI NUMMELIN: Oui, on la suit désormais encore plus qu'avant. On peut voir un match du championnat suisse par semaine à la TV. Les gens veulent voir les performances des membres de l’équipe de Finlande qui évoluent en National League.
RTSsport.ch: En tous les cas, vous pouvez utiliser votre langue maternelle presque à chaque match.
PETTERI NUMMELIN: Oui. Parfois, je dis quelque chose à un compatriote. Mais je ne peux pas vous le traduire, ce serait indécent (rires).
Propos recueillis par Michaël Taillard / Vidéos réalisées par Miguel Bao
"C'est plus simple d'être joueur qu'entraîneur"
RTSsport.ch: Est-ce plus simple d’être joueur ou coach?
PETTERI NUMMELIN: Joueur! Vous devez juste prendre soin de vous-même. Vous gagnez beaucoup d’argent et vous avez des coaches qui s'occupent de chaque aspect du jeu à votre place. Vous devez juste être prêt à jouer. En tant qu'entraîneur, vous devez en revanche penser à 25 personnes, prendre des décisions difficiles sur qui jouera, ou qui sera laissé de côté. J’apprécie d'être coach, mais c’était bien plus simple d'être un joueur.
"Heureux que Seger et Ambühl m'aient dépassé"
RTSsport.ch: Vous avez jadis détenu le record du plus grand nombre de Mondiaux disputés (15). Mais le défenseur légendaire des ZSC Lions Mathias Seger (16), puis Andres Ambühl (17) ont, depuis, amélioré cette marque. Etes-vous déçu?
PETTERI NUMMELIN: Non, bien sûr que non. J’étais très heureux et fier que ce soient ces deux gars-là qui m'aient dépassé. J’ai toujours aimé les voir jouer ou les affronter. Bon, je n’aime pas voir Ambühl en ce moment au HC Davos, car il n’est pas dans mon équipe, et il est toujours aussi bon (rires). Personnellement, je n’ai jamais joué avec l’arrière-pensée de battre des records.
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