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ZSC Lions: "Le chemin vers le titre est encore long", admet Yannick Weber

Yannick Weber soulèvera-t-il enfin la Coupe de champion cette saison? [Miguel Bao]
Yannick Weber soulèvera-t-il enfin la Coupe de champion cette saison? - [Miguel Bao]
Avec plus de 500 matches de NHL au compteur, Yannick Weber possède l'un des CV les plus impressionnants parmi les joueurs suisses en National League. A Zurich, RTSsport.ch a rencontré l'ex-défenseur de GE-Servette.

La carrière de Yannick Weber (34 ans) force le respect. Après avoir débuté en 2008/09 au Canadien de Montréal, le défenseur est ensuite passé par les Vancouver Canucks, les Nashville Predators et les Pittsburgh Penguins.

Depuis 2021, le Bernois fait désormais profiter les ZSC Lions de sa précieuse expérience. L'ex-international y a signé dans l'espoir de décrocher, enfin, son 1er titre de champion.

L'époux de la soeur de Carey Price, le fameux gardien canadien des "Habs", a évoqué pour nous sa carrière passée en NHL et son actualité au "Z". Sans oublier l'équipe de Suisse, qui ne veut étrangement plus de lui.

Montréal, c'était l'endroit idéal pour débuter

Yannick Weber

RTSsport.ch: Vous avez évolué durant 13 saisons en NHL, tout en y disputant 541 matches (100 points). Vous pouvez être fier de votre carrière!

YANNICK WEBER: Enfant, je ne rêvais pas vraiment d'y jouer. Mais après avoir eu un certain succès en juniors, je me suis dit que, peut-être, je pourrais faire aussi bien que Mark Streit, le 1er joueur suisse qui a percé en Amérique du Nord. J'ai pris chaque année supplémentaire en NHL comme un bonus, sachant que je pouvais toujours revenir au pays au cas où ça tournait mal. Au final, oui, je suis très fier d'avoir pu y rester aussi longtemps. J'ai travaillé dur pour ça.

RTSsport.ch: Vous avez commencé votre carrière à Montréal, où les attentes étaient conséquentes. De quoi vous forger le caractère?

YANNICK WEBER: J'étais jeune, donc la pression n'était pas la même pour moi que pour les vedettes. C'était l'endroit idéal pour débuter, car cette ville vit pour le hockey. Ce n'était pas toujours facile, mais cela m'a en effet beaucoup aidé pour la suite.

RTSsport.ch: A plusieurs reprises, on aurait pu se dire que votre temps outre-Atlantique était révolu. Mais votre abnégation vous a permis de durer.

YANNICK WEBER: C'est difficile de rester en NHL, c'est la meilleure ligue du monde. Ce n'est déjà pas simple pour les stars. Alors pour des joueurs comme moi, chaque année était un challenge. Mais j'ai cru en moi. Je n'ai jamais perdu ma confiance, même dans les saisons plus pénibles. J'ai saisi les opportunités qui se présentaient.

RTSsport.ch: A titre individuel, vous avez connu votre meilleure saison en NHL à Vancouver, en 2014/15 (21 points, dont 11 buts).

YANNICK WEBER: J'ai trouvé mon jeu défensif chez les Canucks. L'équipe était plutôt moyenne, mais là-bas, on me faisait confiance. Cela a fait la différence. C'est exactement ce qui se passe en ce moment pour Jonas Siegenthaler à New Jersey. On ne voulait plus de lui à Washington, et maintenant il est l'un des meilleurs défenseurs d'un club qui gagne.

La finale perdue en 2017 avec Nashville est la défaite la plus amère de ma carrière

Yannick Weber

RTSsport.ch: En 2017, vous n'êtes pas passé loin de remporter la Coupe Stanley avec Nashville, aux côtés de Roman Josi. Cela doit vous rester en travers de la gorge...

YANNICK WEBER: C'est la défaite la plus amère de ma carrière. Mais c'était en même temps ma saison la plus complète. Je reste fier d'avoir pu disputer la finale de la Coupe Stanley. Pour la ville et pour l'équipe, c'était vraiment quelque chose de spécial.

RTSsport.ch: Une défaite pour vous, mais une victoire pour Pittsburgh et surtout pour votre modèle, Mark Streit...

YANNICK WEBER: Plusieurs Helvètes ont joué en finale de la NHL, comme Josi, Luca Sbisa, Streit ou moi-même. Voir des Suisses gagner, ça démontre à nos juniors que leur rêve est réalisable. En ce sens, la carrière de Streit a été très importante: elle a nous a ouvert la voie. Pour lui, terminer sa carrière sur ce titre, c'était une belle histoire. Comme dans un roman.

RTSsport.ch: Vous courez donc encore après un 1er titre de champion chez les professionnels. Ce rêve aurait pu se réaliser l'an dernier, alors que Zurich menait 3-0 contre Zoug...

YANNICK WEBER: En revenant en Suisse, je voulais avoir une chance de devenir champion, d'être un morceau du puzzle d'une équipe victorieuse. Pas seulement pour la victoire en elle-même, mais aussi pour tous les souvenirs qu'elle te procure avec tes coéquipiers. Nous étions proches du sacre la saison passée, c'est vrai... Cette année, on a encore une équipe avec un gros potentiel. Mais le chemin vers le titre est encore long. Nous devons rester confiants et travailler pour atteindre ce but.

RTSsport.ch: Un mot sur la saison du "Z"?

YANNICK WEBER: Ce n'est pas une saison facile. Le changement de coach nous a aidés, mais nous devons assimiler beaucoup de nouvelles choses. Le système prôné par Marc Crawford est différent de celui que voulait Rikard Grönborg. Ce temps d'adaptation explique que nous ayons perdu 6 matches de suite récemment. On a aussi la malchance de compter plusieurs blessés parmi nos attaquants (réd: Sven Andrighetto et Denis Hollenstein). Qualifions-nous d'abord pour les playoffs, et ensuite on verra.

Si Patrick Fischer me dit qu'il a besoin de moi, j'y vais

Yannick Weber

RTSsport.ch: Vous n'avez pas été convoqué en équipe nationale cette saison. Votre carrière internationale est-elle terminée?

YANNICK WEBER: Oui, les JO de Pékin constituaient mon dernier tournoi. C'était un bon moment pour s'arrêter. Car je savais que des changements s'annonçaient dans la sélection. Patrick Fischer et Lars Weibel  (réd: directeur sportif chez Swiss Ice Hockey) m'ont d'ailleurs fait savoir que je n'entrais pas dans leurs plans en vue des prochains JO, en 2026 à Milan. Il est clair que je ne fais plus partie des plus jeunes. Je peux, ainsi, me focaliser sur Zurich.

RTSsport.ch: Des joueurs comme vous, avec plus de 500 matches en NHL, il n'y en a pourtant pas 100'000 en National League...

YANNICK WEBER: Oui! Il faut peut-être poser cette question au sélectionneur et à Weibel. S'ils me disent qu'ils ont besoin de moi, j'y vais. Car c'est toujours un honneur de représenter mon pays dans un Championnat du monde. Mais la tendance dans l'équipe nationale est plutôt au rajeunissement, et je le comprends. Raphael Diaz et Simon Moser en ont aussi fait l'expérience. Je ne sais pas si je jouerai encore en 2026, donc c'était peut-être mieux pour moi de dire stop juste après Pékin.

Yannick Weber [Miguel Bao]
National League: "Les playoff, c'est une autre saison" (Yannick Weber, ZSC Lions) / RTS Sport / 6 min. / le 21 février 2023

Propos recueillis par Michaël Taillard / Vidéo réalisée par Miguel Bao

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"A Nashville, j'ai eu un déclic"

RTSsport.ch: Catalogué comme défenseur offensif à vos débuts, vous êtes devenu plus défensif avec l'âge. Pourquoi?

YANNICK WEBER A Montréal, on me disait toujours que je n'étais pas assez bon dans l'aspect défensif. Ce sont mes qualités en power-play et ma capacité à créer offensivement qui m'ont permis de m'établir en NHL. Mais quand je suis arrivé à Nashville en 2016, il y avait déjà 3 défenseurs offensifs de premier plan: Roman Josi, P.K. Subban et Ryan Ellis. On m'a donc fait comprendre que si je voulais jouer, je devais être plus performant défensivement. Cela a été un déclic dans ma tête. C'est ce qui m'a permis de rester 4 saisons chez les Predators.

"Bernois de coeur, mais un peu Romand"

RTSsport.ch: Comme Yann Sommer, vous êtes né à Morges, qui est décidément une ville de champions. Quel est votre lien avec la Suisse romande?

YANNICK WEBER Mes parents sont Bernois, mais j'ai des grands-parents romands. C'est pour ça que le français m'est familier. C'était utile à l'école (rires). J'ai grandi à Saint-Sulpice, car mon père travaillait à l'EPFL à l'époque. Puis nous sommes partis à Berne quand j'avais 3-4 ans. Je suis Bernois de coeur, mais une petite partie de moi est aussi Romande. Lorsque j'étais revenu pour la première fois à Morges à l'âge de 10 ans pour un tournoi juniors, c'était spécial.

Yannick Weber en bref

Né le: 23 septembre 1988 à Morges.
Poste: défenseur (droitier).

Carrière pro: Montréal/NHL (2008-2013), GE-Servette (2012), Vancouver/NHL (2013-2016), Nashville/NHL (2016-2020), Pittsburgh/NHL (2020-2021), ZSC Lions (2021-?).

Stats en NHL: 541 matches, 32 buts, 68 assists, 100 points. 214 minutes de pénalité.

NL, 2e, 22e et 33e journées (21.02)

Zurich
6 - 5
Genève
Rapperswil
6 - 2
Lugano
Davos
0 - 2
Lausanne
Classement Matches Diff. Buts Points
1. Genève 52 185 : 140 101
2. Bienne 52 174 : 132 101
3. Rapperswil 52 183 : 133 92
4. Zurich 52 150 : 123 88
5. Davos 52 149 : 138 83
6. Zoug 52 165 : 154 82
7. Fribourg 52 155 : 136 81
8. Berne 52 150 : 158 74
9. Kloten 52 140 : 173 73
10. Lugano 52 147 : 163 72
11. Lausanne 52 139 : 160 71
12. Ambri 52 151 : 163 66
13. Langnau 52 124 : 167 60
14. Ajoie 52 120 : 192 48