La Suisse paie son manque d'efficacité au prix fort contre la Tchéquie
1RE ÉTOILE: LA SOLIDITÉ DÉFENSIVE
A l'instar de la veille, l'équipe de Suisse a réalisé une performance très solide en défense. Les Helvètes ont à nouveau encaissé 2 buts, dont un seul en égalité numérique, contre une Tchéquie plutôt bien dotée offensivement. Les hommes de Kari Jalonen n'ont certes pas bombardé la cage helvétique (19 tirs), mais ils ont tout de même été les plus entreprenants dans cette rencontre. Cela ne s'est pourtant pas remarqué au tableau d'affichage, puisque les 2 équipes n'ont jamais été séparées de plus d'un but, signe que l'arrière-garde suisse a été efficace.
Patrick Fischer abonde dans ce sens au moment de dresser le bilan de cette 3e étape de l'Euro Hockey Tour: "Beaucoup de joueurs se sont très bien mis en lumière. Je pense en particulier aux jeunes défenseurs qui ont joué, mais l'intégralité de l'équipe a tout donné". Une chose est sûre: même en l'absence de nombreux défenseurs habituels (Roger Karrer, Dominik Egli, Dean Kukan ou Andrea Glauser, pour ne citer qu'eux), l'équipe de Suisse dispose d'une certaine profondeur dans ce domaine.
2E ÉTOILE: L'ÉTAT D'ESPRIT
Logiquement fatigués au moment d'aborder cette 3e rencontre en moins de 4 jours et la 2e en moins de 24 heures, les joueurs suisses ont toutefois affiché un état d'esprit exemplaire sur la glace. Volontaires offensivement malgré leur manque de réussite, les Helvètes se sont aussi sacrifiés pour contrer des tirs adverses. Le capitaine Michael Fora a notamment montré l'exemple à la 43e, rentrant au banc en grimaçant après avoir bloqué un lancer tchèque. La Suisse n'a peut-être pas réussi à s'imposer contre une formation qui était tout à fait à sa portée, mais ce n'est pas faute de ne pas y avoir cru.
Inférieure aux Tchèques au niveau de l'expérience (3 ans d'écart dans la moyenne d'âge) et du talent offensif disponible, la sélection de Patrick Fischer a conservé ses chances de victoire jusqu'au bout, arrachant même un but en fin de temps réglementaire qui lui permet de ne pas repartir de Malmö sans avoir inscrit la moindre réussite. L'effort doit être salué, d'autant que la Suisse aurait mérité de remporter au moins un succès sur ce tournoi.
3E ÉTOILE: LES GARDIENS
Fait surprenant, l'équipe de Suisse avait choisi d'aligner ses 2 gardiens. Sandro Aeschlimann (titulaire) et Melvin Nyffeler (entré à la 29e) se sont partagé le travail contre la Tchéquie, une situation partiellement due à la sortie sur blessure de Ludovic Waeber jeudi à Zurich contre la Finlande qui a chamboulé le plan de jeu établi avant le tournoi. Patrick Fischer justifie, quant à lui, cette décision inhabituelle dans une rencontre officielle par un choix tactique: "Nous voulions encore donner à Melvin Nyffeler cette situation où il entre en cours de jeu. Il l'a bien fait, alors que ce n'était pas facile pour lui. Il a réalisé un bon match aujourd'hui". Le but encaissé en prolongation à 4 contre 3 ne peut, en effet, aucunement lui être reproché.
Les 2 portiers à croix-blanche ont, par ailleurs, bien tenu leur rang contre la sélection d'Europe de l'Est. Si Sandro Aeschlimann a manqué de réussite sur l'ouverture du score en déviant le puck sur le poteau avant qu'il ne rebondisse derrière la ligne de but, le gardien de Davos a de nouveau livré la marchandise sur les 7 autres tirs qui luii ont été adressés. C'est également l'avis du sélectionneur national, selon qui "Sandro Aeschlimann a monté de belles choses" durant cette rencontre.
LE FLOP: LE REALISME OFFENSIF
La Suisse n'a pas trouvé la clé pour régler ses problèmes de finition au cours des 18 petites heures qui se sont écoulées entre la défaite contre la Suède et le coup d'envoi de l'affrontement contre la Tchéquie. Une légère amélioration s'est toutefois matérialisée, puisque les Helvètes ont cette fois-ci adressé 21 tirs contre le but adverse, soit 8 de plus que la veille. Ironie du sort, c'est finalement sur... une passe de Mike Künzle qu'est venue l'ouverture. Le Zurichois a tenté de trouver un partenaire devant la cage d'Ales Stezka, mais la rondelle a rebondi sur le dos du défenseur Ondrej Vala avant de terminer sa course au fond des filets.
Cette réussite est symptomatique du manque d'efficacité offensive des hommes de Patrick Fischer en Suède. Les Helvètes ont notamment évolué pendant 7 minutes en supériorité numérique, dont 5 consécutives après la charge du Luganais Lukas Klok sur Thierry Bader (qui n'est plus réapparu ensuite), sans réussir à trouver la faille. Pire, l'équipe de Suisse a même peiné à installer son jeu de puissance lors de cette pénalité majeure, ne se créant ainsi que peu de réelles opportunités. Le manque de réalisme à 5 contre 5 n'est pas parvenu à gommer cette inéfficacité, laissant aux joueurs à croix blanche un goût amer de cette visite à Malmö.
Malmö, Bastien Trottet - @BastienTrottet
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Marco Miranda: "Il faut que l'on trouve un chemin pour marquer plus"
Après la défaite contre la Tchéquie, les attaquants suisses étaient logiquement déçus de leur prestation. Ils ne se sont pourtant pas cachés au moment de l'interview, à l'image de Marco Miranda: "C'était très très serré. Encore une fois, nous ne parvenons pas à obtenir le 2e point en prolongation. C'est vraiment dommage, parce que je pense qu'à la fin, nous méritions bien plus".
L'attaquant de Genève-Servette cherche lui aussi des solutions pour remédier à cette situation: "Il faut qu'on trouve un chemin pour marquer plus, peut-être en mettant plus de trafic devant le but adverse, et qu'on améliore notre efficacité. Du côté défensif, nous étions très très forts, mais c'est impossible de gagner des matches sans marquer".
Patrick Fischer: "Si l'on regarde les résultats, le bilan est catastrophique"
Patrick Fischer n'était pas satisfait après la 3e défaite de son équipe lors de ce rassemblement. Le sélectionneur national a notamment regretté le manque d'efficacité du jeu de puissance, qui aurait dû faire la différence contre la Tchéquie, selon lui. Au moment de dresser le bilan du tournoi, le Zougois ne mâchait d'ailleurs pas ses mots."Si l'on regarde les résultats, le bilan est catastrophique. Nous avons perdu trois fois, ce n'est pas bien".
L'ancien joueur de Phoenix nuance toutefois son propos: "Le bilan est différent si l'on regarde le jeu produit. Nous avons autant marqué qu'encaissé à 5 contre 5. Nous perdons ce tournoi sur les situations spéciales. C'est là-dessus que nous devons nous améliorer ". Une piste de réflexion que Patrick Fischer et son staff devront creuser en vue des prochaines échéances au mois d'avril.
Euro Hockey Tour, en Suède
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La sélection de Patrick Fischer
Gardiens (2): Sandro Aeschlimann (Davos), Melvin Nyffeler (Rapperswil).
Défenseurs (8): David Aebischer (Rapperswil), Lian Bichsel (Leksands/SWE), Noah Delémont (Bienne), Michael Fora (Davos), Lukas Frick (Lausanne), Tobias Geisser (Zoug), Mirco Müller (Lugano), Nathan Vouardoux (Rapperswil).
Attaquants (14): Thierry Bader (Berne), Nando Eggenberger (Rapperswil), Fabrice Herzog (Zoug), Luca Hischier (Bienne), Ken Jäger (Lausanne), Simon Knak (Davos), Mike Künzle (Bienne), Dario Meyer (Kloten), Marco Miranda (Genève), Willy Riedi (Zurich), Sandro Schmid (Fribourg), Sven Senteler (Zoug), Calvin Thürkauf (Lugano), Yannick Zehnder (Zoug).