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L'été des Romands... et des autres (1/2)

Qui succèdera aux Genevois, vainqueurs de leur 1er titre national le 27 avril dernier? [Salvatore Di Nolfi]
Qui succèdera aux Genevois, vainqueurs de leur 1er titre national le 27 avril dernier? - [Salvatore Di Nolfi]
Le hockey sur glace reprend ses droits en Suisse dès mercredi avec un alléchant Fribourg-Lausanne au programme. Après une saison 2022-2023 palpitante qui s'est achevée sur un dénouement historique, la longue pause estivale a permis aux Romands de laisser redescendre leurs émotions. Pour vous replonger dans le grand bain de la National League, RTSsport.ch vous propose un tour d'horizon complet des forces en présence.

GENEVE-SERVETTE

Le champion de Suisse a réussi l’exploit de ne pas perdre en qualité malgré les départs de Linus Omark et Henrik Tömmernes. S’il apparaît impossible de remplacer véritablement "King Henrik", tant le Suédois est unanimement considéré comme le meilleur défenseur évoluant en dehors d’Amérique du Nord, la défense genevoise s’annonce tout de même redoutable offensivement avec un Sami Vatanen (32 ans) auteur d’environ un point par match depuis son arrivée en Suisse et un Theodor Lennström (29 ans) dont la fiche comptable était similaire l’an dernier à Färjestad (32 points en 37 matches).

En attaque, si le départ du fantasque Suédois alors qu’il disposait encore d’une année de contrat aux Vernets aurait pu constituer une véritable tuile pour Marc Gautschi, le directeur sportif servettien s’en est, une fois encore, relevé à merveille en engageant Sakari Manninen. Le centre finlandais de 31 ans a notamment été le partenaire de ligne de Teemu Hartikainen pendant 3 saisons du côté du Salavat Yulaev Ufa (KHL). Le GSHC semble donc tout aussi solide que la saison dernière et, malgré le fait que la Ligue des champions soit aussi un objectif pour le club, les Grenat peuvent raisonnablement avoir des ambitions de doublé en National League.

BIENNE

Malgré une saison historique qui les a emmenés jusqu’au paroxysme d’une finale dantesque, les Seelandais ont dû effectuer des modifications d’importance dans leur effectif. S’ils possèdent peut-être le meilleur duo de gardiens du pays, les Biennois ont par contre perdu Viktor Lööv, lourdement blessé aux cervicales lors de la dernière minute des playoffs et dont la poursuite de la carrière est incertaine. Pour le remplacer, Martin Steinegger a sorti l’artillerie lourde en recrutant le Finlandais Ville Pokka (29 ans) qui a été titré en KHL, en Finlande, aux JO et au Mondial. Rien que cela! Bienne disposait de l'un des meilleurs contingents d'étrangers du championnat avec également le jeune attaquant Aleksi Heponiemi (24 ans), mais la grave blessure de ce dernier juste avant la reprise vient rebrasser quelque peu les cartes.

Une interrogation se pose néanmoins à la bande. Avec le départ de l’emblématique Antti Törmänen pour raisons de santé, il ne s’agit pas seulement d’un changement d’entraîneur, mais d’une petite révolution dans le Seeland, le Finlandais ayant apposé une philosophie très spécifique où chaque joueur connaissait son rôle à merveille et où les jeunes intégraient l’effectif poste pour poste lorsqu’il fallait remplacer un absent. Son compatriote Petri Matikainen débarque avec un CV et une réputation qui parlent pour lui, mais tout changement de technicien comporte des risques. La sauce Matikainen prendra-t-elle? Si oui, tous les rêves sont permis pour Bienne.

LES AUTRES FAVORIS

ZOUG: L’ancien double champion de Suisse a peut-être perdu sa couronne, mais il apparaît toujours comme l’un des ténors de National League. L’Allemand Marc Michaelis a rejoint des valeurs sûres en attaque comme Brian O’Neill, Jan Kovar et Grégory Hofmann. L’arrivée du petit ailier suédois Andreas Wingerli (ça ne s’invente pas) passerait presque inaperçue, mais elle apporte une touche supplémentaire à une offensive déjà très dense. Son compatriote Lukas Bengtsson remplacera lui poste pour poste Christian Djoos en défense. Fatigués par leur long parcours en Ligue des champions l’an dernier, les Taureaux auront faim de revanche et font figure de candidat sérieux au titre.

ZURICH: Les Lions ont signé l’un des transferts marquants de l’été avec le retour en Suisse de Denis Malgin. A 26 ans, l’international helvétique a tiré un trait définitif sur sa carrière en NHL et signé jusqu’en 2027-2028 sur les bords de la Limmat, malgré 72 parties disputées avec Toronto et Colorado en 2022-2023 (21 points). Joueur électrisant au patinage puissant, le Soleurois avait réalisé de brillantes saisons sous le maillot de Lausanne (2020-2021) et Zurich (2021-2022). Peut-il à lui seul dissiper les doutes entourant le management vieillissant de Marc Crawford? Le rang exact du "Z" dans le top-4 en dépendra passablement.

Bastien Trottet - @BastienTrottet

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Davos: un candidat naturel au top-6

Dans les Grisons, le principal changement s’est déroulé au niveau du staff technique. Waltteri Immonen et Glen Metropolit vont en effet retrouver leurs places d’entraîneurs-assistants après avoir assuré l’intérim de Christian Wohlwend. Josh Holden (45 ans) vivra lui sa première expérience en tant qu’entraîneur principal après avoir passé 5 saisons dans l’ombre de Dan Tangnes à Zoug. L’ancien attaquant aussi rugueux qu’efficace (632 points en 652 rencontres de NL, agrémentés de 1'066 minutes de pénalités tout de même) aura sous ses ordres une équipe qui a conservé une belle qualité à tous les niveaux. De quoi viser naturellement une place dans le top-6.

Josh Holden a dirigé cet été ses premiers entraînements en tant que coach principal du HC Davos. [KEYSTONE - Gian Ehrenzeller]
Josh Holden a dirigé cet été ses premiers entraînements en tant que coach principal du HC Davos. [KEYSTONE - Gian Ehrenzeller]

Rapperswil: une qualification directe et logique?

Comme à leur habitude, les Lakers travaillent dans le calme et la sérénité, sans trop faire parler d’eux. Les Saint-Gallois ont certes perdu les attaquants Pontus Aberg (1 point par match) et Andrew Rowe (0,58), mais ils seront remplacés par des joueurs de calibre équivalent qui connaissent le championnat pour y avoir évolué l’an passé: Victor Rask (0,74 avec Fribourg) et Brett Connolly (0,84 avec Lugano). Double meilleur pointeur de NL, Roman Cervenka a certes 37 ans, mais il semble toujours aussi inarrêtable. De quoi faire de "Rappi" un candidat très sérieux pour la qualification directe en playoffs.

Brett Connolly a quitté Lugano pour Rapperswil cet été. [KEYSTONE - Marcel Bieri]
Brett Connolly a quitté Lugano pour Rapperswil cet été. [KEYSTONE - Marcel Bieri]

Berne: des renforts et des interrogations

S’il semble à nouveau difficile d’anticiper ce que sera la saison du SCB, deux arrivées majeures sont à signaler: l’engagement d’un gardien suédois, Adam Reideborn, et d’un nouvel entraîneur, en la personne de Jussi Tapola. Le technicien finlandais de 49 ans possède un CV exceptionnel doté de 4 titres nationaux avec Tappara Tampere (double champion en titre) ainsi que de la dernière Ligue des champions. Quant au portier de 31 ans, il sort de 4 exercices en KHL avec une jolie moyenne de 2,14 buts encaissés par match en saison régulière. Ces renforts devraient permettre aux Ours d’accrocher sans problème les "play-in". Voire mieux?

Jussi Tapola va tenter de redonner au SCB son lustre d'antan. [KEYSTONE - Anthony Anex]
Jussi Tapola va tenter de redonner au SCB son lustre d'antan. [KEYSTONE - Anthony Anex]

L'info de l'été: fini les pré-playoffs, place aux "play-in"

Souvent décriés pour leur propension à être favorables aux équipes mal classées, les pré-playoffs ont été abolis après 3 petites saisons d'existence. Les équipes classées aux rangs 7 à 10 vont désormais découvrir les "play-in" sur le modèle qui existe notamment en NBA. Ainsi, le 7e et le 8e d'un côté, le 9e et le 10e de l'autre, s'affronteront en match aller-retour comme au football. Le vainqueur de la confrontation 7-8 se qualifiera pour les playoffs, tandis que le perdant affrontera le gagnant du duel 9-10 pour décrocher la dernière place en séries. De quoi redonner ses lettres de noblesse à la lutte pour le top-8.