"J'ai besoin de temps pour digérer cette mésaventure à St-Louis", concède André Heim

Ainsi, juste après la phase de préparation - les St-Louis Blues ne lui ayant pas même offert une place dans leur club ferme à Springfield en AHL-, Heim (25 ans) a dû plier bagages et rentrer au pays. Ce dernier n'aura donc pu humer le parfum de la prestigieuse NHL que l'espace de 10'26, en match amical, le 23 septembre lors d'un succès 3-2 contre les Arizona Coyotes.

Heureusement, il a vite retrouvé ses marques à Ambri. Avec la formation où l'attaquant bernois évolue depuis 2021, il a en effet inscrit 2 buts et 5 points en 10 parties de National League depuis son retour du Missouri.

Selon l'entraînement donné par Patrick Fischer vendredi à Tampere, Heim évoluera en compagnie de Sandro Schmid et de Valentin Nussbaumer dans l'un des trios de l'attaque helvétique. "On est heureux d'évoluer ensemble", dit celui qui a décroché le titre en 2019 avec le CP Berne.

Je me réjouis d'affronter la Suède samedi

RTSsport.ch: Vous avez été surnuméraire face à la Finlande. En principe, vous devriez donc affronter la Suède, non?

ANDRE HEIM: Oui, je me réjouis beaucoup de pouvoir jouer samedi, ainsi que "Fischi" me l'a annoncé. Les Suédois ont eux aussi connu un match compliqué, contre les Tchèques (réd: défaite 5-2), donc ils vont tout donner. Mais nous aussi, car on ne peut pas être satisfaits après la prestation de jeudi. Nous avons analysé notre défaite et nous voulons montrer une réaction.

RTSsport.ch: Après cette aventure avortée en Amérique du Nord, vous retrouver ici avec l'équipe nationale vous met sans doute du baume au coeur?

ANDRE HEIM: Oui, absolument. Là-bas, j'ai vécu un moment difficile, mais qui m'a en même temps beaucoup appris. J'ai livré de bonnes performances avec Ambri, mais je ne m'attendais pas à être convoqué pour autant. Ca me fait du bien. J'aimerais renvoyer l'ascenseur et rendre une belle copie samedi.

RTSsport.ch: L'avantage est qu'en revenant à Ambri-Piotta, vous vous êtes retrouvé en terrain conquis.

ANDRE HEIM: Oui, je m'y sens comme à la maison. J'ai effectué la préparation avec le HCAP, donc je connais bien les systèmes de jeu. Les coaches et mes coéquipiers ont tout fait pour que je me sente immédiatement à l'aise. Je n'ai pas eu le temps de gamberger ou de perdre ma motivation. Je suis en train de connaître un bon début de saison, et l'équipe marche bien.

Pour le moment, je ne pense plus à la NHL

RTSsport.ch: Pourquoi, au fond, St-Louis est-il allé vous chercher, si vous n'avez pas vraiment reçu votre chance? Comment l'expliquez-vous?

ANDRE HEIM: Difficile à dire. J'ai besoin de temps pour digérer cette mésaventure. Là-bas, tout va très vite. Peut-être que je n'étais pas dans la bonne équipe, et que le timing n'était pas idéal non plus. Ils m'ont signifié que mon patinage et mon rythme n'étaient pas à la hauteur. Ils m'ont également expliqué qu'ils n'avaient pas de place pour moi en AHL. Pour moi, il est donc vite devenu évident qu'un retour au pays s'imposait.

RTSsport.ch: Votre unique apparition sous le maillot des Blues, en match amical, restera-t-elle tout de même un bon souvenir?

ANDRE HEIM: Oui, j'ai pris du plaisir. En Amérique du Nord, on pratique un autre style de hockey, c'était cool. En face, c'était l'équipe "B" d'Arizona. Je n'ai donc pas eu la chance d'affronter Janis Moser, car il était en Australie au même moment afin d'y affronter les Los Angeles Kings. Dommage que je n'ai pas eu d'autres opportunités de démontrer ma valeur. Mais je suis heureux de me trouver là où je suis en ce moment.

RTSsport.ch: Avez-vous tiré un trait sur la NHL?

ANDRE HEIM: Pour le moment, je ne pense plus à cette ligue. Mon but est de m'établir en National League. Et de réussir de bonnes performances cette semaine avec l'équipe nationale, afin d'y faire mon nid. Mon objectif est de disputer un Championnat du monde pour la première fois cette saison, après avoir été écarté à 3 reprises au dernier moment par le passé.

>> A lire aussi : "De nombreux records finissent par être effacés", pense Andres Ambühl

De Tampere, Michaël Taillard