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Trop imprécise, la Suisse peut nourrir des regrets contre la Tchéquie

Tristan Scherwey trompe la vigilance de Josef Korenar: une exception dans une rencontre où la Suisse a multiplié les occasions manquées. [Claudio Thoma]
Tristan Scherwey trompe la vigilance de Josef Korenar: une exception dans une rencontre où la Suisse a multiplié les occasions manquées. - [Claudio Thoma]
Suisse
2 - 3 ap
Tchéquie
La Suisse a concédé une nouvelle défaite, sa 5e de la saison, en s'inclinant 3-2 après prolongation contre la Tchéquie. L'équipe de Patrick Fischer a pourtant disputé deux très bons tiers et montré une jolie force de caractère, mais son manque de réalisme lui a coûté la victoire. Le point récolté grâce à une 3e période très aboutie a valeur d'espoir en vue de l'affrontement de dimanche contre la Finlande.

1RE ÉTOILE: LA RÉACTION SUISSE AU 3E TIERS

Menée 2-0 à l’entame de la 3e période, la Suisse a repris le jeu avec une énergie et une intensité de tous les instants. Déchaînés, les Helvètes sont revenus à hauteur de la Tchéquie en exactement 180 secondes grâce à un tir puissant de Tyler Moy après seulement 4 secondes de power-play (42e) et à un magnifique travail de Tristan Scherwey (43e). Ils ont ensuite maintenu la pression, ne laissant aucune miette aux Tchèques durant les 10 premières minutes du tiers. Cette période de domination s’est terminée par un missile de Sven Andrighetto sur les montants de la cage de Josef Korenar (49e), passant à quelques centimètres d’inscrire une réussite mémorable.

Si les Vatreni ont desserré l’étreinte pendant 3 minutes, permettant ainsi à Leonardo Genoni de se remettre au travail, l’équipe de Patrick Fischer a très vite repris les choses en main. Le 3e but tant attendu n’est finalement jamais tombé, malgré une échappée à 2 contre 1 de Christoph Bertschy et Christian Marti réduite à néant par le portier adverse (59e). La belle réaction helvétique n’aura donc été récompensée que d’un point, ce qui reste toujours bon à prendre en ayant été mené de 2 buts.

2E ÉTOILE: TRISTAN SCHERWEY

Tristan Scherwey, qui se réjouissait de retrouver la sélection nationale après un an d’absence, a rappelé au nombreux public zurichois (7'125 spectateurs) toute l’importance qu’il pouvait avoir dans une équipe. Le Fribourgeois de 32 ans a littéralement volé sur la glace durant tout le 3e tiers.

Son égalisation à la 43e l’illustre d’ailleurs parfaitement: après une belle interception en zone neutre et un relais avec Fabrice Herzog, le Singinois a donné le tournis à la défense tchèque et trompé la vigilance de Josef Korenar avant d’aller se jeter dans la balustrade pour célébrer son but avec les supporters helvétiques. En une action, le natif de Flamatt a remis la Suisse à niveau et embrasé la patinoire, qui a poussé tant et plus sur la longue période de domination qui s’en est suivie. Une prestation très aboutie du no60 helvétique.

3E ÉTOILE: LEONARDO GENONI

Impossible de ne pas saluer l’excellent travail à nouveau effectué par Leonardo Genoni devant les filets helvétiques. Titularisé pour la 2e fois consécutive par Patrick Fischer, le portier tessinois a réalisé une parade de grande classe pour frustrer le Davosien Matej Stransky à la 18e. Grâce à elle, la Suisse a pu rentrer aux vestiaires sans être menée au score après un 1er tiers qu’elle a largement dominé.

Très solide lorsqu’il a été sollicité, notamment sur un double arrêt difficile à la 50e alors qu’il n’avait pas encore touché le puck du tiers, le gardien du EV Zoug a donné à ses coéquipiers l’opportunité de remporter la rencontre. Malheureusement pour lui, ils n’ont pas su la saisir et le natif de Semione risque bien de terminer son tournoi avec 2 défaites concédées sans avoir quoi que ce soit à se reprocher. De quoi ressentir une certaine frustration légitime.

LE FAIT DU MATCH: LE MANQUE DE RÉALISME HELVÉTIQUE

Si l’équipe de Suisse a concédé une 7e défaite consécutive, elle s’est surtout mise en difficulté toute seule. Sans remettre en question le mérite des Tchèques, qui ont rendu une belle copie pour leur 5e victoire d’affilée, la troupe de Patrick Fischer a galvaudé trop d’occasions franches pour espérer s’imposer contre l’une des meilleures nations du monde.

Damien Riat (13e), Denis Malgin (15e), Calvin Thürkauf (18e) et Christoph Bertschy (59e) se sont ainsi créés de magnifiques opportunités, sans qu’aucun d’entre eux ne parvienne à les convertir. La Tchéquie n’a de son côté eu besoin que de 3 ou 4 tentatives pour mener 2-0 après 40 minutes. Si la Suisse aspire à intégrer le gratin planétaire, elle devra impérativement apprendre à être plus réaliste devant le filet adverse.

Zurich, Bastien Trottet - @BastienTrottet

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Damien Riat: "Il faut retenir la bonne réaction au 3e tiers, où nous avons montré du coeur"

Damien Riat était logiquement déçu après cette nouvelle défaite, mais il a salué la réaction d'orgueil de son équipe. "Nous avons eu certaines occasions qui auraient pu nous permettre de ne pas avoir à courir après le score, mais je pense qu'il faut retenir la bonne réaction au 3e tiers, où nous avons montré un jeu avec du coeur. C'est cela l'équipe de Suisse", a apprécié le Genevois. "Le point obtenu ce soir a une importance. Nous n'allons pas être contents avec car nous voulions plus, mais la réaction de l'équipe pour aller le chercher est bonne", a-t-il ajouté.

L'attaquant du Lausanne HC est toutefois aussi conscient que la Suisse ne peut pas se permettre de concéder systématiquement l'ouverture du score. "Nous devrons réussir à jouer 60 minutes contre la Finlande, ce que nous n'avons pas fait dans les 2 derniers matches, et trouver un moyen d'inscrire le premier but", a-t-il souhaité pour la rencontre de dimanche (en direct dès 16h50 sur RTS 2).

La sélection suisse

Gardiens (2): Leonardo Genoni (Zoug), Joren van Pottelberghe (Bienne).

Défenseurs (10): David Aebischer (Rapperswil), Tim Berni (Genève), Michael Fora (Davos), Lukas Frick (Lausanne), Tobias Geisser (Zoug), Andrea Glauser (Lausanne), Fabian Heldner (Lausanne), Dean Kukan (Zurich), Romain Loeffel (Berne), Christian Marti (Zurich).

Attaquants (14): Sven Andrighetto (Zurich), Christoph Bertschy (Fribourg), Attilio Biasca (Zoug), Enzo Corvi (Davos), Gaëtan Haas (Bienne), Fabrice Herzog (Zoug), Ken Jäger (Lausanne), Mike Künzle (Bienne), Denis Malgin (Zurich), Tyler Moy (Rapperswil), Damien Riat (Lausanne), Tanner Richard (Genève), Tristan Scherwey (Berne), Calvin Thürkauf (Lugano).

Sélectionneur: Patrick Fischer.

La sélection tchèque

Gardiens (2): Dominik Pavlat (Plzen), Roman Will (Pardubice).

Défenseurs (10): Mikulas Hovorka (Budejovice), Martin Jandus (Kärpät), Michal Kempny (Sparta Prague), Ronald Knot (Liberec), Filip Kral (Lahti), Tomas Kundratek (Trinec), Dominik Masin (Ilves), Filip Pyrochta (Mlada Boleslav), Jiri Tichacek (Kladno), Libor Zabransky (Ässät).

Attaquants (15): Ondrej Beranek (Karlovy Vary), Roman Cervenka (Rapperswil), Tomas Filippi (Liberec), Jakub Flek (Brno), Petr Kodytek (Ilves Tampere), Pavel Kousal (Sparta Prague), Michal Kovarcik (Jukurit), Ondrej Kovarcik (Jukurit), Radan Lenc (HV71), Michal Repik (Sparta Prague), Jakub Rychlovsky (Liberec), Matej Stransky (Davos), Michael Spacek (Ambri), David Tomasek (Färjestad), Daniel Vozenilek (Trinec).

Sélectionneur: Radim Rulik.