"Je veux me donner les moyens d'obtenir ma chance en NHL", affirme Dominik Egli

Renoncer à un bon salaire en National League et sortir de sa zone de confort afin de progresser - un leitmotiv pour lui - en vue de patiner peut-être un jour en NHL. Telle est la voie atypique et méritoire que Dominik Egli (26 ans) a choisi d'emprunter à l'intersaison en rejoignant le prestigieux Frölunda Göteborg, club suédois quadruple vainqueur de la Ligue des champions et coaché par Roger Rönnberg. Qui n'est autre que le futur mentor de Fribourg-Gottéron.

Et cela réussit plutôt bien jusqu'ici à l'ex-Davosien. Au sein de l'ancienne équipe de Martin Plüss, 3e du classement en SHL actuellement, le défenseur a jusqu'ici réussi 12 points, dont 3 buts, en 25 matches. Le tout aux côtés d'une figure bien connue en Suisse: un certain Henrik Tömmernes.

J'apprends beaucoup aux côtés de Henrik Tömmernes

RTSsport.ch: Vos coéquipiers à Frölunda, le gardien Lars Johansson et le défenseur Tom Nilsson, risquent de vous chambrer à votre retour en Suède, après le revers 4-1 de jeudi.

DOMINIK EGLI: Probablement, un peu... J'aurais préféré une victoire, afin de pouvoir leur faire des blagues moi-même. Je dois vivre avec (sourire).

RTSsport.ch: Pour le moment, tout roule en tout cas pour vous en SHL!

DOMINIK EGLI: Oui, je m'y sens bien. J'ai connu un bon début de saison. J'ai un bon temps de jeu et cela me donne de la confiance. Mais j'ai encore une marge de progression. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je suis allé en Suède: j'ai envie de m'améliorer. Pour le moment, ça fonctionne bien. Si c'était facile de m'intégrer? Oui, très. Les hockeyeurs ne sont pas des gens compliqués. De plus, ma petite amie m'a accompagné là-bas.

RTSsport.ch: En club, vous formez la plupart du temps un duo défensif avec Henrik Tömmernes, évidemment bien connu des supporters de GE-Servette.

DOMINIK EGLI: J'apprends beaucoup à ses côtés. Selon moi, c'est l'un des meilleurs défenseurs en Europe. On se complète bien. Nous sommes tous deux tournés vers l'offensive, mais on gère très bien les moments où l'un de nous 2 se porte en attaque. Nous avons également une bonne entente en-dehors de la glace, ce qui explique pourquoi nous nous comprenons aussi bien dans le jeu.

Martin Plüss a contribué à ma venue en Suède

RTSsport.ch: Vous n'êtes pas le seul Suisse à Frölunda. Gian Meier (18 ans) fait aussi partie de l'effectif. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le défenseur zurichois?

DOMINIK EGLI: Il a fait le saut cette saison en 1re équipe, il vient des M20. Il a figuré 3 fois sur la feuille de match, mais il n'a pas encore griffé la glace. En s'entraînant avec nous de temps en temps, il est en train de progresser. J'espère que Meier sera retenu pour le Mondial M20, afin de montrer ce dont il est capable. C'est sympa de pouvoir parler un peu en suisse allemand avec lui. Il est seul en Suède, sans famille ou amis. Ainsi, je tiens à le soutenir et à passer du temps avec lui.

RTSsport.ch: A Göteborg, vous marchez sur les traces de Martin Plüss. L'ex-attaquant international a évolué à Frölunda de 2004 à 2008.

DOMINIK EGLI: C'est mon ancien agent. Il a certainement joué un petit rôle dans mon transfert en glissant mon nom ici ou là. Mais ce sont mes nouveaux représentants qui ont conclu l'accord. J'ai toutefois gardé contact avec Plüss et nous échangeons beaucoup sur nos expériences.

RTSsport.ch: La NHL est votre grand objectif. Pour mémoire, Mark Streit avait débuté en NHL à l'âge de 28 ans, en 2005 avec Montréal.

DOMINIK EGLI: Absolument. Dur à dire si je réussirai à atteindre mon but ou pas. Je veux en tout cas me donner les moyens d'obtenir ma chance en NHL. C'est pour cette raison que j'ai rejoint la Suède: je veux devenir un meilleur joueur. On verra si ça passera... Par son exemple, Mark Streit a prouvé qu'il n'est jamais trop tard.

Le Mondial 2025? Je dois d'abord briller en club

RTSsport.ch: Il est compliqué de comparer les championnats. Mais un argument parle en faveur de la SHL: il y a bien plus de scouts d'équipes de NHL en Suède qu'en Suisse. A votre avis, la SHL l'emporte?

DOMINIK EGLI: Dur à dire laquelle des 2 ligues est la meilleure. Le jeu est différent en SHL, il est plus défensif. Les effectifs sont plus homogènes, aussi, avec des 4es blocs plus performants. Mais la National League possède les meilleures individualités en Europe. Il y a plus de scouts en Suède car les mouvements juniors y restent meilleurs que les nôtres, pour le moment.

RTSsport.ch: A votre compteur figurent 39 sélections et un Mondial, en 2022. Etre de la partie au Championnat du monde 2025 est pour ainsi dire un devoir, au vu de vos ambitions personnelles?

DOMINIK EGLI: Oui, bien sûr. Evoluer au niveau international te permet de progresser. Donc oui, je veux disputer le prochain Mondial. Mais c'est encore loin. Je dois d'abord livrer de bonnes performances en club.

De Fribourg, Michaël Taillard