"Dur à dire laquelle de mes victoires, en NHL ou aux JO, a plus de valeur à mes yeux", admet Nicklas Lidström

Quatre Coupes Stanley avec Detroit, son club de toujours en NHL, dont il est une légende vivante. Ajoutez à cela une médaille d'or aux JO 2006 de Turin et un titre mondial en 1991: Nicklas Lidström a tout gagné!

Défenseur élégant, peu pénalisé et aussi bon sur le plan offensif que défensif, le Suédois a régalé les amateurs de hockey dès 1988. Soit l'année de ses débuts en 1re division de son pays avec Västeras, son club formateur. En NHL, il n'aura ensuite connu qu'un seul club, Detroit, de 1991 à 2012.

D'autres anciennes gloires du club du Michigan telles que Steve Yzerman, Slava Fetisov, Igor Larionov, Pavel Datsyuk ou encore Henrik Zetterberg doivent une grande partie de leurs titres au maestro Lidström, véritable patron de l'arrière-garde des Red Wings durant 2 décennies.

Etant revenu chez les Red Wings en tant que membre du directoire de son club de coeur, celui qui a été nommé 7 fois meilleur défenseur de la NHL habite à présent en Suède. Il est venu à Karlstad afin d'observer certains joueurs pour Detroit.

Van Pottelberghe? Nous ne fermons la porte à personne

RTSsport.ch: Vous faites du "repérage" pour les Red Wings. On imagine, vu le score final de Suède-Suisse (5-2), que vous avez surtout pris des notes sur vos compatriotes...

NICKLAS LIDSTRÖM: En fait, j'ai observé des joueurs des deux équipes (rires).

RTSsport.ch: Joren van Pottelberghe, surnuméraire face à la Tre Kronor, a été repêché par Detroit en 2015. A 26 ans, le gardien du HC Bienne peut-il encore espérer être appelé par les Red Wings un jour?

NICKLAS LIDSTRÖM: On verra... Nous ne fermons aucune porte à personne, vraiment. On observe les joueurs et on suit ce qu'ils font.

RTSsport.ch: Sous votre mandat, Pius Suter a évolué à Detroit, de 2021 à 2023. Un mot sur l'attaquant zurichois?

NICKLAS LIDSTRÖM: Suter a bien joué pour nous, nous en étions contents. C'est un joueur intelligent et talentueux. Il livre d'ailleurs de bonnes prestations en ce moment avec Vancouver. Les circonstances ont toutefois fait qu'en fonction de nos besoins, nous avons décidé de regarder dans une autre direction en fin de saison dernière. Et nos chemins se sont donc séparés.

Le hockey suisse s'est beaucoup amélioré

RTSsport.ch: La Suisse n'y arrive décidément pas contre la Suède, restant sur 15 défaites de rang contre votre pays. Que ce soit à votre époque ou actuellement, les Helvètes semblent avoir un complexe face à la Tre Kronor. Comment l'expliquer?

NICKLAS LIDSTRÖM: Je pense tout de même que le hockey suisse s'est beaucoup amélioré. Les meilleurs Helvètes ne sont pas présents aux Beijer Games. Je me souviens qu'en 2013, la Suisse s'était hissée en finale du Mondial 2013 à Stockholm (réd: défaite 5-1 contre devinez qui? Bingo, la Suède). Votre pays est un bon pays de hockey. Mais ici en Suède, nous possédons une tradition encore plus importante par rapport à ce sport. Et nous avons davantage d'éléments en Amérique du Nord. Notre réservoir de joueurs est donc plus important que le vôtre.

RTSsport.ch: Parmi tout ce que vous avez accompli en tant que joueur, de quoi êtes-vous le plus fier?

NICKLAS LIDSTRÖM: Tout d'abord, d'avoir gagné 4 Coupes Stanley. Chaque titre a été spécial. Et le sacre olympique en 2006 en Italie avec l'équipe de Suède a également été particulièrement mémorable. Difficile cependant de dire laquelle de mes victoires, en NHL ou aux JO, a plus de valeur à mes yeux.

Le quart contre la Suisse aux JO 2006? C'est un bon souvenir

RTSsport.ch: Les JO 2006 de Turin restent un beau souvenir pour vous, mais ce n'est pas tout à fait la même musique pour les supporters helvétiques. Vous et vos coéquipiers, Peter Forsberg et Cie, aviez démoli l'équipe de Suisse en quarts de finale (6-2). Vous rappelez-vous de ce match?

NICKLAS LIDSTRÖM: Oui et c'est un bon souvenir (rires). On a pris l'avantage assez rapidement et ça nous avait permis de contrôler la rencontre. Selon moi, les quarts de finale sont toujours l'étape la pus difficile à franchir, car c'est le premier match à élimination directe dans un grand tournoi. Cela implique que tu es un peu nerveux. Davantage, même, qu'en demi-finales ou en finale, car tu veux absolument éviter une sortie prématurée.

De Karlstad, Michaël Taillard