"L'application des règles est plus stricte dans un Mondial", selon Didier Massy
Est-il encore nécessaire de présenter Didier Massy? Le Valaisan de 61 ans écume les patinoires helvétiques depuis si longtemps qu’il est petit à petit devenu une figure emblématique du hockey suisse. Joueur de Sierre, Lugano et Davos entre 1979 et 1994, il a encore évolué en 1re Ligue jusqu’en 2005. L’ancien défenseur a aussi tenté une reconversion dans le coaching entre 2000 et 2008 avant de devenir arbitre en 2007, à une époque où les "Zébrés" n’exerçaient encore qu’à trois.
Au niveau international, on essaie de mettre les différents types d’arbitrage sur un pied d’égalité
S’il n’a jamais sifflé de Mondial "A" pour des questions d'âge, le Sierrois a notamment officié lors de Mondiaux M20, ainsi que dans de nombreux matches amicaux internationaux. Sa longue expérience s’avère précieuse pour comprendre les différences entre l’arbitrage en championnat tout au long de la saison et lors d’une compétition majeure.
Plus strict qu’en championnat
"La plus grosse différence, c’est qu’au niveau international, on essaie de mettre les différents types d’arbitrage de chaque nation sur un pied d’égalité, donc l’application des règles est beaucoup plus stricte et il y a moins de place pour le feeling et le ressenti du jeu", pose Didier Massy. Chaque pays possède en effet son propre règlement de jeu, avec quelques adaptations par rapport au Rule Book officiel édicté par l’IIHF, qui est lui appliqué au Mondial.
"Certaines nations vont octroyer une pénalité mineure ou une majeure pour la même action. Les procédures concernant ce qu’on peut aller voir ou non à la vidéo ne sont pas forcément les mêmes non plus", détaille le Sierrois. Sélectionneurs et arbitres se réunissent donc avant le tournoi et les directeurs de jeu détaillent à cette occasion les aspects sur lesquels ils seront particulièrement vigilants.
Une part d’aléatoire
La ligne est définie par un certain Dany Kurmann, actuel responsable de l’arbitrage au sein de la Fédération internationale (IIHF) après avoir officié durant 20 ans sur les glaces helvétiques, et les directeurs de jeu se doivent de la suivre s’ils ne veulent pas rentrer à la maison plus tôt que prévu. "Si un arbitre veut avancer dans le tournoi et espérer arriver jusqu’en finale, il a tout intérêt à respecter ce qu’on lui demande de faire", glisse l’ancien Luganais.
A son premier Championnat du monde, on tombe un peu dans l’inconnu
Les "Zébrés" sont en effet scrutés par leur hiérarchie et, comme les joueurs, seuls les meilleurs ont l’opportunité de participer aux derniers matches de la compétition. "Beaucoup d’éléments rentrent en ligne de compte et c’est toujours un peu la loterie pour eux. Ils peuvent tomber sur des matches où tout se passe bien et se retrouver à faire un super Championnat du monde, alors qu’en réalité, ce n’est pas grâce à eux en particulier, mais aux joueurs qui ont accepté de jouer correctement", illustre Didier Massy. A l’inverse, une rencontre contre la relégation avec du grabuge peut leur coûter leur place, sans qu’ils n’aient pourtant quoi que ce soit à se reprocher.
Deux Suisses à Prague
Autre aspect qui évolue au niveau international, la proximité avec les acteurs de la partie possède une importance bien moindre. "Au premier Championnat du monde, on tombe un peu dans l’inconnu. Dans le championnat de Suisse, on connait tout le monde et tout le monde nous connait, ainsi que notre manière de siffler, ce sur quoi on va être plus ou moins attentif. Cette petite zone grise n’existe pas dans un Mondial", explique Didier Massy.
A Prague, deux officiels helvétiques figurent parmi les 32 convoqués par l’IIHF: l'arbitre principal valaisan Michael Tscherrig et le juge de ligne saint-Gallois Dario Fuchs. Leur chemin pour la finale du 26 mai passe avant tout par de bonnes prestations sur la glace, mais ils doivent aussi indirectement espérer une élimination précoce de l’équipe de Suisse. Il semble en effet peu probable qu’ils soient amenés à diriger une rencontre aussi importante de leur propre Fédération.
Mais avant de songer à une éventuelle finale, la troupe de Patrick Fischer doit déjà valider son ticket pour les quarts de finale. Ce sera le cas si elle bat le Danemark ce samedi. Une rencontre à suivre en direct dès 12h10 sur RTS 2.
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De Prague, Bastien Trottet - @BastienTrottet