Zurich (1er) - Bienne (9e) 4-0
Le miracle n'aura pas eu lieu pour Bienne. Menés 3-0 dans la série malgré de très bonnes prestations, les Seelandais ont craqué dans l'acte IV. Après une saison compliquée minée par les blessures et une erreur de casting au poste d'entraîneur, les Biennois ont sauvé les meubles avec cette qualification inespérée pour les playoffs. Les efforts consentis durant les dernières semaines se sont toutefois montrés trop importants pour pouvoir rivaliser avec la machine zurichoise. Une saison 2023-2024 mi-figue mi-raisin qui n'est ni tout à fait réussie ni tout à fait un échec pour le finaliste malheureux de l'an dernier.
Zurich retrouvera Zoug sur sa route pour une revanche de la finale épique de 2022, lors de laquelle les Lions avaient mené 3-0 avant de concéder 4 défaites d'affilée. Titrés à 9 reprises, contre 3 pour le EVZ, les ZSC partiront avec les faveurs de la cote. En quarts de finale, ils ont fait preuve d'une belle puissance offensive avec notamment Derek Grant et Sven Andrighetto qui ont fait feu de tout bois (1,25 point par match), tout en défendant particulièrement bien (1,5 but encaissé par rencontre).
Fribourg (2e) - Lugano (7e) 4-3
Les Dragons ont souffert pour se défaire du piège que représente le HC Lugano version Luca Gianinazzi. L'entraîneur tessinois de 31 ans avait déjà joué un mauvais tour à Fribourg l'an dernier en pré-playoffs avant de sérieusement troubler le futur champion genevois. Il s'est cette fois-ci appuyé sur un excellent Niklas Schlegel (93,9% d'arrêts) pour bâtir une véritable muraille défensive dès l'acte III (1,8 but encaissé par rencontre). Mais le talent et la confiance des Fribourgeois ont fait la différence, tout comme un exceptionnel Reto Berra (93,3%).
Les inévitables Marcus Sörensen (1,33 point par match), Chris DiDomenico (1) et Lucas Wallmark (0.86) se sont montrés à la hauteur de leur réputation, tandis que Killian Mottet et Christoph Bertschy (0,71) ont appuyé une offensive plus complète que celle des Bianconeri, trop dépendante de sa ligne de parade. En demi-finales, Fribourg disposera de l'avantage de la glace, mais aussi d'un double ascendant psychologique puisque le HCFG a remporté 3 des 4 affrontements contre le LHC cette saison, ainsi que la seule série de playoffs entre les deux équipes (4-1 en 2022).
Lausanne (3e) - Davos (6e) 4-3
Il se dit depuis longtemps dans le hockey que le gardien constitue 50% d'une équipe. La série entre Lausanne et Davos en a été une nouvelle illustration, puisque tant Sandro Aeschlimann (93,0% d'arrêts) que Connor Hughes (91,8%) ont porté leurs coéquipiers respectifs durant les 7 rencontres. Si chacun d'entre eux a réalisé un blanchissage, ils ont aussi été "protégés" par leurs entraîneurs lorsqu'une partie tournait mal avec un retour prématuré au banc. Le portier lausannois de 27 ans, qui dispute ses premiers playoffs en tant que titulaire, a été particulièrement impressionnant en affichant le calme et l'assurance d'un routinier.
L'affrontement entre les Vaudois et les Grisons a en revanche laissé passablement de traces physiques. Les Bouquetins ont terminé la série avec 7 titulaires blessés, tandis que les Lions ont vu leur top-scorer Antti Suomela (7 points) quitter l'acte VII en ambulance. Le Finlandais de 30 ans a été victime d'une lourde charge de Sven Jung et semble avoir été touché à la tête. Lausanne ayant inscrit 55,6% de ses buts contre Davos grâce à ses étrangers, sa potentielle indisponibilité pourrait s'avérer particulièrement dommageable.
Zoug (4e) - Berne (5e) 4-3
L'avantage de la glace aura finalement été déterminant dans cette série, quand bien même les deux premiers actes ont souri aux visiteurs. Après s'être imposé contre le cours du jeu dans la rencontre initiale, Berne n'a plus trouvé la solution en Suisse centrale avec trois lourdes défaites à la clé (6-1, 6-2 et 3-0). Les Ours ont également souffert des hésitations de leur entraîneur Jussi Tapola. Le technicien finlandais a connu des difficultés à trouver la bonne formule pour ses étrangers et son gardien titulaire.
Les Bernois se sont ainsi présentés à deux reprises avec le portier Adam Reideborn sur le banc, se privant de facto d'un 6e étranger alors que l'attaquant canadien Corban Knight était disponible. Le Suédois n'a pas montré tous les gages de sûreté durant cette série (85,6% d'arrêts), tandis que Philip Wüthrich s'en est mieux sorti (89,6% et un blanchissage), mais sans trouver grâce auprès de son staff. Au rayon offensif, l'Allemand Dominik Kahun, 4e meilleur pointeur de la saison régulière, a été transparent (1 point). Insuffisant pour espérer renouer avec le dernier carré pour la première fois depuis 2019.
Tous les chiffres sont tirés du site de la Fédération suisse de hockey sur glace.
Bastien Trottet - @BastienTrottet
L'info de la quinzaine: 11 départs confirmés au HC Ajoie
En vacances anticipées après l'annulation du playout, Ajoie a procédé à un véritable ménage de printemps dans son effectif avec le départ de 11 joueurs. Certains d'entre eux étaient déjà connus, à l'instar de Tim Wolf (Ambri), Alain Birbaum et Gregory Sciaroni (retraite). La liste s'est allongée avec les noms d'Ueli Huber, Steven Macquat et Jesse Zgraggen au niveau des Helvètes, tandis que 5 des 8 étrangers (Guillaume Asselin, Daniel Audette, Frédérik Gauthier, Eric Gélinas et Dmytro Timashov) ne porteront plus le maillot bruntrutain à l'avenir. En l'état, le HCA ne compte donc que 19 joueurs sous contrat et seulement 8 attaquants!
Le chiffre à retenir
6
Zurich n'a disputé que 6 rencontres sur tout le mois de mars, pourtant en principe l'un des plus chargés de l'année. Et sur les 4 dernières semaines, le "Z" ne compte que 4 sorties. La "faute" à la pause de 12 jours mise en place pour les deux tours de play-in et à un quart de finale expédié sans défaite. En face, Zoug a été contraint de batailler sans interruption depuis le 16 mars. Si la fraicheur est souvent citée comme un avantage en playoffs, le manque de rythme pourrait toutefois jouer des tours aux Zurichois. Au point d'envisager un scénario aussi fou que celui de leur dernier affrontement?
Le joueur marquant: Benoît Jecker
Un Fribourgeois de l'ombre s'est particulièrement distingué en quarts de finale. Benoît Jecker a en effet écopé de deux pénalités qui auraient pu coûter extrêmement cher aux Dragons. Le défenseur de 29 ans a tout d'abord été renvoyé aux vestiaires pour un coup de genou (involontaire) lors de l'acte VI, avant de concéder une double pénalité mineure pour crosse haute en fin d'acte VII. Joueur d'ordinaire très correct, Jecker a surtout été particulièrement malchanceux en la circonstance. Ses 31 minutes de pénalité reçues durant les 7 rencontres de la série équivalent par ailleurs à son total depuis septembre 2021 (32), soit sur... 164 matches!