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La Suisse vise les quarts, les Nord-Américains et la Suède favoris pour le titre

Les chemins de la Suisse et de la Tchéquie se recroiseront déjà lundi soir à Prague. [IMAGO/CTK Photo - Martin Sekanina]
Les chemins de la Suisse et de la Tchéquie se recroiseront déjà lundi soir à Prague. - [IMAGO/CTK Photo - Martin Sekanina]
L’équipe de Suisse débute vendredi à Prague contre la Norvège (en direct sur RTS 2 dès 16h10) son Championnat du monde 2024. La présence en nombre de joueurs helvétiques de NHL ainsi que les derniers résultats en demi-teinte mettent une certaine pression sur les épaules de Patrick Fischer et de son groupe, qui n'aura d'autre choix que de se qualifier pour les quarts de finale.

Sevrée de demi-finales depuis 2018, la Suisse aborde ce Mondial avec une certaine pression à 2 ans d’accueillir la compétition. Alors que Patrick Fischer a été récemment prolongé jusqu’en 2026, sa Fédération a laissé entendre que les résultats auraient néanmoins leur importance d'ici-là.

Si le Zougois de 48 ans peut sembler contesté de l’extérieur, il parvient année après année à se montrer rassembleur à l’interne, obtenant une présence régulière et motivée du contingent helvétique évoluant outre-Atlantique. Cette cuvée 2024 ne fait d’ailleurs pas exception, puisque 6 d’entre eux (voir encadré) seront présents en Tchéquie sur les 10 qui ont évolué dans la Grande Ligue cette saison.

Un nouvel élan

L’arrivée des meilleurs hockeyeurs helvétiques permettra aussi d’insuffler un nouvel élan à une équipe nationale qui a connu une saison difficile. La victoire contre la Tchéquie dimanche dernier s’avère bien maigre sur le front de l’Euro Hockey Tour, où elle a auparavant cumulé 11 défaites. Cet apprentissage difficile contre les meilleures nations européennes peut-elle être préjudiciable pour le Mondial? Ce n’est pas l’avis de Félicien Du Bois. L’ancien international (124 sélections), désormais consultant pour RTS Sport, pense au contraire que cette adversité a été utile à la sélection de Patrick Fischer.

"Je pense qu’ils ont beaucoup appris dans ces moments-là et cela forge le caractère. Il y a potentiellement un léger manque de confiance, à mon sens compensé par les arrivées des joueurs d’Amérique du Nord et les finalistes de National League, qui ont autre chose dans la tête. Cela peut donner un mélange intéressant", estime le Chaux-de-Fonnier de 40 ans.

Objectif quarts, comme toujours

La Suisse aura à nouveau pour objectif minimal d’atteindre les quarts de finale. "Après, il y aura le même test que d’habitude, soit d’être capable de sortir la meilleure performance le jour J. Sur un match, il est possible d’aller plus loin, mais il faut vraiment rester humble. Il faut se concentrer sur la première phase et voir ensuite où on en est après les sept premières rencontres", jauge le Neuchâtelois.

Au sein d’un groupe A où la Tchéquie, la Finlande et le Canada font figure de favoris, la troupe de Patrick Fischer devra assumer son statut en battant les sélections moins huppées que sont la Grande-Bretagne, l’Autriche et la Norvège. Seul le Danemark apparaît en mesure de contester la place des Helvètes dans le top-4, même si une surprise n’est évidemment jamais à exclure.

Un calendrier favorable

L’équipe nationale dispose qui plus est d’un calendrier qui lui est favorable, puisqu’elle affrontera les trois nations annoncées comme les plus faibles de son groupe lors de ses quatre premiers matches, lui permettant ainsi d’intégrer les finalistes de National League et les derniers éléments de NHL sans trop de pression. Ce sont en effet 7 joueurs qui débuteront le Mondial sans avoir disputé la moindre minute durant la préparation.

Le week-end de Pentecôte sera quant à lui crucial, puisque la Suisse affrontera successivement le Danemark, le Canada et la Finlande lors d’un enchaînement qui sera décisif non seulement pour la qualification, mais aussi pour tenter d’obtenir la meilleure position possible au classement et éviter ainsi l’une des cadors que sont la Suède, les Etats-Unis et l’Allemagne, qui évolueront tous dans le groupe B à Ostrava.

De Prague, Bastien Trottet - @BastienTrottet

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L’Amérique du Nord en force

Comme à leur habitude, les Nord-Américains figurent parmi les grands favoris du tournoi. Les USA et le Canada s’alignent en effet à Prague avec des effectifs estampillés NHL. La nouvelle star canadienne Connor Bedard, auteur de 61 points en 68 rencontres avec Chicago cette saison à seulement 18 ans, sera l’une des attractions du tournoi. "Les fédérations ont pu jouer sur le fait que si les joueurs veulent avoir une chance d’aller aux JO 2026, ils doivent se montrer lors d’un Mondial. Cela permet d’avoir des équipes attractives", apprécie Félicien Du Bois.

La Suède a sorti l’armada

Au niveau européen, la Suède s’annonce comme l’équipe à battre cette année. Depuis son titre en 2019, la Tre Kronor n’a plus passé le cap des quarts de finale et une certaine forme de pression semble se faire ressentir du côté du sélectionneur Sam Hallam. "Ils ont un contingent avec trois quarts de joueurs de NHL, complétés d'excellents joueurs en Suède. J'ai l'impression qu’ils font un petit peu all-in. Il sera intéressant de voir comment ils vont gérer cela. Beaucoup de stars dans un effectif, 'ça a de la gueule' comme on dit, mais ce n’est pas facile à gérer", nuance notre consultant.

La Tchéquie sous pression

Devant son public, la Tchéquie n’aura pas le droit de passer à-côté de ce Mondial. Des milliers de supporters vont suivre la compétition et la pression sera forte. "Ils vont évoluer avec une bonne équipe sur le papier et l’euphorie du peuple tchèque peut les porter, mais cela peut aussi être le revers de la médaille si les choses ne se passent pas super bien. Comme on l'a vu le week-end passé, ils peuvent aussi beaucoup subir cette pression. Je vois quand même les États-Unis, le Canada et la Suède avec une longueur d'avance", conclut le Neuchâtelois.

La sélection pour le Mondial 2024

Gardiens (3): Reto Berra (Fribourg), Leonardo Genoni (Zoug), Akira Schmid (New Jersey).

Défenseurs (8): Michael Fora (Davos), Andrea Glauser (Lausanne), Roman Josi (Nashville) Sven Jung (Davos), Dean Kukan (Zurich), Romain Loeffel (Berne), Christian Marti (Zurich), Jonas Siegenthaler (New Jersey).

Attaquants (14): Andres Ambühl (Davos), Sven Andrighetto (Zurich), Thierry Bader (Berne), Christoph Bertschy (Fribourg), Gaëtan Haas (Bienne), Fabrice Herzog (Zoug), Nico Hischier (New Jersey), Ken Jäger (Lausanne), Philipp Kurashev (Chicago), Nino Niederreiter (Winnipeg), Tristan Scherwey (Berne), Sven Senteler (Zoug), Dario Simion (Zoug), Calvin Thürkauf (Lugano).

Mondial 2024: les matches de la Suisse

Suisse - Norvège VE 10.05 16h20
Autriche - Suisse DI 12.05 20h20
Suisse - Tchéquie LU 13.05 20h20
Suisse - Grande-Bretagne ME 15.05 20h20
Danemark - Suisse 18.05 SA 12h20
Suisse - Canada 19.05 DI 20h20
Finlande - Suisse 21.05 MA 20h20

Toutes les rencontres sont à suivre en direct sur RTS 2 et RTSsport.ch.