Lausanne a tout donné, mais Zurich a encore trouvé le moyen de gagner
Lausanne à la hauteur... jusqu'à l'acte VII
Pour sa première finale de National League, Lausanne s’est montré totalement à la hauteur de l’événement. Evoluant sans pression après quelques années compliquées, les Lausannois ont réussi l’une des plus belles saisons (si ce n’est la plus belle) de leur histoire. A bout de forces, ils ont aussi pu mesurer le chemin qui les sépare encore d’une équipe programmée pour gagner.
Si Lausanne a poussé Zurich jusqu’à l’acte VII, il le doit principalement à deux joueurs: Robin Kovacs et Connor Hughes. Le Suédois de 27 ans, peu convaincant durant la saison régulière et souvent relégué dans les tribunes (36 matches seulement), a disputé une finale de très haut niveau, récoltant 5 points en autant de rencontres.
Des perspectives d'avenir
Quant au portier canado-suisse, ses miracles à répétition ont permis au LHC de rester au contact lorsque les ZSC se sont montrés pressants. Avec 92,1% d’arrêts face à l’armada zurichoise, l’Ontarien de 27 ans, qui ne disputait que sa première saison en tant que titulaire dans l’élite, s’est encore affirmé comme l’un des meilleurs gardiens du championnat. Les accolades appuyées reçues de ses adversaires lors de la cérémonie protocolaire en disent long sur le respect qu’il a acquis durant les derniers mois.
Les deux hommes disposent encore d’un contrat valable pour la saison prochaine, tout comme la grande majorité de l’effectif de Geoff Ward. Ce groupe qui a grandi ensemble durant l’année peut donc encore rêver d’un nouvel exploit durant l’exercice 2024-2025, que ce soit en National League… ou en Ligue des champions.
Zurich intraitable à domicile
Mission accomplie pour les Lions alémaniques. Grands dominateurs de la saison régulière (1ers avec 109 points), les Zurichois n’ont laissé aucune miette à leurs adversaires à domicile. Avec 26 victoires en 34 parties disputées à Altstetten et 14 succès consécutifs depuis le 21 janvier, les hommes de Marc Crawford ont forgé leur triomphe dans leur antre. Les deux blanchissages d’affilée lors des actes V et VII contre Lausanne ont parachevé leur œuvre. Depuis l'introduction des séries en best-of-7, ce n'est que la deuxième fois après Berne en 2016 qu'une équipe est sacrée sans perdre un match à la maison.
Ce qui impressionne le plus avec ce "Z", c’est la sensation de froide puissance qui se dégage de son collectif, même lorsque certains éléments-clés (Yannick Weber, Rudolfs Balcers et Denis Malgin) tombent au combat. Aucune des statistiques classiques n’a tourné largement en sa faveur, mais sa maîtrise du jeu défensif (notamment en zone neutre) et sa capacité à étouffer son adversaire après un but a été déterminante. Preuve s’il en est, lors de quatre rencontres sur sept, Zurich a marqué une seconde fois dans les 3 minutes qui ont suivi. Ce fut encore le cas lors de l’acte VII, avant que les arbitres n'interviennent à juste titre pour une obstruction sur Connor Hughes.
Un effectif qui va évoluer
Ce 10e titre pour les ZSC est aussi le premier pour plusieurs stars helvétiques. Dean Kukan, Yannick Weber, Sven Andrighetto, Denis Malgin et Denis Hollenstein n’avaient en effet jamais été sacrés en Suisse. De quoi leur enlever une certaine pression, d’autant que l’effectif des Lions devrait évoluer la saison prochaine avec les départs des anciens Phil Baltisberger (Langnau), Reto Schäppi (Kloten) et Simon Bodenmann (retraite).
Ils seront remplacés par des jeunes éléments en provenance des GCK Lions, finalistes malheureux de Swiss League. Un Justin Sigrist (25 ans), d’ordinaire joueur de l’ombre pourtant très en vue durant la finale (4 points), pourrait également obtenir un rôle plus important à l’avenir.
La saison de National League 2023-2024 désormais rangée au sein des livres d'histoire, l'exercice 2024-2025 promet tout autant que les précédents, avec des cadors tels que Zoug, Davos et Berne qui voudront rapidement retrouver les joies d'un trophée et des Romands qui deviennent de plus en plus ambitieux. Rendez-vous en septembre pour de nouvelles aventures!
Bastien Trottet - @BastienTrottet