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"Le match contre la Tchéquie était le meilleur au niveau de l'intensité", analyse Roman Botta

L'équipe de Suisse a montré un bel état d'esprit cette année à Prague. [KEYSTONE - PETR DAVID JOSEK]
L'équipe de Suisse a montré un bel état d'esprit cette année à Prague. - [KEYSTONE - PETR DAVID JOSEK]
Avec quatre victoires en autant de rencontres, la Suisse a respecté son plan de marche à mi-chemin de la phase préliminaire du Mondial de Prague. Elle dispose actuellement de deux jours de repos avant d’affronter le Danemark, le Canada et la Finlande. L’occasion pour RTSsport.ch d’établir un bilan intermédiaire en compagnie de Roman Botta, consultant pour RSI.

L’équipe de Suisse a bien débuté son Championnat du monde 2024 à Prague, où elle n’a pas encore connu la défaite. Elle s’est tout d’abord imposée 5-2 contre la Norvège dans une rencontre d’ouverture convaincante, avant de subir un premier test face à une Autriche accrocheuse (6-5). Le succès aux tirs au but contre la Tchéquie (2-1) a confirmé les bonnes dispositions helvétiques, tandis que l’affrontement contre la Grande-Bretagne s’est comme prévu avéré n’être qu’une simple formalité (3-0).

Genoni et Schmid comme satisfactions

"Le match contre la Tchéquie était un peu le clash dont on ne savait pas trop quoi attendre. Finalement, c’était le meilleur match disputé par l’équipe de Suisse au niveau de l’intensité", apprécie Roman Botta, consultant et co-commentateur à Prague pour nos collègues de RSI. Le Tessinois de 39 ans a évolué durant 14 ans dans les deux premières divisons helvétiques avant de prendre sa retraite en 2017.

Roman Botta a notamment porté le maillot de Fribourg durant quelques matches en 2014. [freshfocus - Urs Lindt/freshfocus]
Roman Botta a notamment porté le maillot de Fribourg durant quelques matches en 2014. [freshfocus - Urs Lindt/freshfocus]

Si les noms de Roman Josi et Nico Hischier, qui comptent respectivement 8 et 6 points en 4 rencontres ("des joueurs incroyables qui ont fait la différence et retourné des matches"), figurent évidemment en bonne place parmi ses satisfactions de la première moitié du tournoi, Roman Botta évoque aussi les gardiens Leonardo Genoni et Akira Schmid. "La solidité de Leo m’a vraiment impressionné et le blanchissage d’Akira est très positif et précieux pour sa confiance, ce d’autant plus qu’on ne connait pas vraiment l’état de santé de Reto Berra", jauge-t-il. Le portier de Gottéron n'est en effet plus réapparu sur une feuille de match depuis sa sortie prématurée contre l'Autriche.

Leonardo Genoni a disputé deux matches de très haut niveau depuis le début de ce Mondial. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]
Leonardo Genoni a disputé deux matches de très haut niveau depuis le début de ce Mondial. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]

Des rôles différents pour Thürkauf et Kurashev

L’ancien junior de Lugano ne s’inquiète pas du contenu parfois brouillon de la troupe de Patrick Fischer, seul véritable accroc d’un début de tournoi autrement bien négocié. "Lorsque le rythme est plus lent, les joueurs ont une fraction de seconde de plus à disposition, ce qui peut leur faire commettre des erreurs. L’important, dans ces matches-là, c’est de gagner", constate-t-il. Il est vrai que les Helvètes sont aussi en pleine adaptation, entre l’arrivée tardive de Kevin Fiala qui a rebrassé les cartes offensives et les rôles moins en vue de certains éléments, tels que Calvin Thürkauf et Philipp Kurashev, habitués à briller en club alors qu’ils doivent se mettre au service de leurs coéquipiers en sélection.

Le travail des Zougois Fabrice Herzog (68), Dario Simion (59) et Sven Senteler (11) a été salué par Roman Botta. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]
Le travail des Zougois Fabrice Herzog (68), Dario Simion (59) et Sven Senteler (11) a été salué par Roman Botta. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]

"Calvin soutient l’équipe par d’autres moyens, sans forcément marquer des buts. Ce sont d’autres joueurs qui portent le puck à sa place. Ce n’est pas facile de s’adapter, mais ce sont tous des joueurs très intelligents et c’est justement cette capacité d’adaptation-là qui va faire la différence", estime l’ancien attaquant passé notamment durant cinq saisons par Viège. "J’aime aussi beaucoup la ligne des Zougois, qui parvient à mettre de l’intensité, à jouer simple et à donner une certaine direction à l’équipe qui n’est pas à sous-estimer, surtout au vu des gros adversaires à venir", ajoute-t-il.

Victoire impérative contre le Danemark

La Suisse s’en va en effet au-devant d’un week-end de Pentecôte décisif. Elle affrontera tout d’abord le Danemark samedi (en direct sur RTS 2 dès 12h10), puis le Canada dimanche (prise d’antenne à 20h10), avant un dernier match difficile contre la Finlande mardi (à nouveau dès 20h10 sur RTS 2). De quoi monter en puissance et éviter un scénario similaire à celui de 2023, où la Suisse affrontait la Lettonie "pour beurre" lors de l’ultime journée avant les quarts de finale.

Il ne faudra pas sous-estimer les Danois, qui ont été très coriaces jusqu'ici malgré leurs résultats décevants. [KEYSTONE - PETR DAVID JOSEK]
Il ne faudra pas sous-estimer les Danois, qui ont été très coriaces jusqu'ici malgré leurs résultats décevants. [KEYSTONE - PETR DAVID JOSEK]

"La rencontre contre le Danemark sera à mon sens très intéressante. Ils ont été solides et ont posé des problèmes à tous leurs adversaires. C’est un match qui se joue à midi, il faudra donc aussi changer de rythme et la victoire sera obligatoire, se projette Roman Botta. Je suis aussi curieux du match contre la Finlande, qui dispose de moins de joueurs de NHL, mais qui réussit des résultats assez incroyables", conclut-il. Un programme alléchant pour l’équipe de Suisse, qui dispose de deux jours de pause avant de lancer un enchaînement qui mettra à l’épreuve ses ambitions pour la suite du tournoi.

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De Prague, Bastien Trottet - @BastienTrottet

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La Suède favorite, la Suisse aussi?

Comme la majorité des spécialistes présents à Prague, Roman Botta attribue le rôle de grand favori pour le titre à la Suède et ses stars de NHL, à l’image d’Erik Karlsson et Victor Hedman: "Ils sont à Ostrava, mais de ce que j’ai pu voir à la télévision, ils ont une puissance incroyable et c’est très beau de les voir jouer".

Le Tessinois voit toutefois en la Suisse un candidat sérieux pour la victoire finale. "Après la Suède, il y a évidemment le Canada et les Etats-Unis, mais je mets la Suisse tout de suite derrière. parce que je pense vraiment que cette année, il peut se passer quelque chose de beau", lance-t-il. La réponse au plus tard dans la soirée du dimanche 26 mai.

Erik Karlsson et la Suède ont impressionné dans le groupe B à Ostrava. [KEYSTONE - JAREK PRASZKIEWICZ]
Erik Karlsson et la Suède ont impressionné dans le groupe B à Ostrava. [KEYSTONE - JAREK PRASZKIEWICZ]

Une qualification toute proche

Avec 11 points, la Suisse n’est pas encore mathématiquement qualifiée pour les quarts de finale, mais sa présence parmi les huit meilleures équipes du tournoi ne fait pas l’ombre d’un doute. Elle ne saura toutefois que tardivement si elle devra se rendre ou non à Ostrava, la Tchéquie étant assurée d’évoluer dans son chaudron de Prague en cas de qualification.

Un meilleur classement permettrait aussi aux Helvètes d’éviter la Suède ou les USA, deux des favoris du tournoi. Des aspects qui compteront assurément le moment venu, mais qu’il convient de ne pas trop anticiper non plus pour le moment.

Groupe A Matches Diff. Buts Points
1. Canada 7 32 : 18 19
2. Suisse 7 29 : 12 17
3. Tchéquie 7 26 : 14 16
4. Finlande 7 21 : 14 10
5. Autriche 7 21 : 29 7
6. Norvège 7 15 : 25 6
7. Danemark 7 15 : 29 6
8. Gde-Bretagne 7 12 : 30 3
Groupe B Matches Diff. Buts Points
1. Suède 7 35 : 9 21
2. USA 7 37 : 16 16
3. Allemagne 7 34 : 24 15
4. Slovaquie 7 26 : 23 12
5. Lettonie 7 19 : 29 9
6. Kazakhstan 7 12 : 31 6
7. France 7 13 : 26 4
8. Pologne 7 11 : 29 1