"On veut jouer dans la cour des grands, mais les actes ne sont pas à la hauteur des intentions", juge Félicien Du Bois
En Suède, le coach Sam Hallam a eu tout loisir de piocher 5 éléments dans les différentes équipes de SHL pour composer son effectif. La Finlande, malgré que la Liiga ne fasse pas de pause durant ce tournoi amical, a également aligné une formation compétitive.
L'équipe de Suisse, à l'inverse, ne dispose tout d'abord pas du même réservoir de hockeyeurs que la Tre Kronor et les Leijonat. D'autre part, elle n'est pas aidée par les clubs de son championnat national. Ceux-ci rechignent en effet à libérer leurs meilleurs éléments pour ces joutes, arguant le fait qu'ils engagent des sommes importantes dans les assurances contre les blessures. Et que les playoffs s'approchent.
Il faudrait tout de même que les clubs et la Fédération se mettent à une table
"Il faudrait tout de même que les clubs et la Fédération se mettent à une table pour savoir dans quelle direction ils veulent aller, affirme Félicien Du Bois. On veut jouer dans la cour des grands, mais les actes ne sont pas à la hauteur des intentions. On veut le beurre et l'argent du beurre", peste à juste titre le Neuchâtelois de 40 ans.
"Ce n'est pas un reproche envers ceux qui étaient en Suède. Ils ont mouillé le maillot, malgré que certains aient logiquement affiché certaines limites. Mais si on ne trouve pas un consensus, ça remet en question la plus-value de pouvoir participer à ces tournois ", continue l'ex-défenseur du HC Davos.
L'Euro Hockey Tour, pris très au sérieux par les Suédois, les Finlandais et les Tchèques, servirait uniquement d'événement formateur pour les meilleurs jeunes Helvètes, afin de les révéler au grand jour. Mais peut-on alors considérer que certains Suisses se soient réellement mis en vitrine à Karlskoga et à Karlstad en vue du Mondial 2024 à Prague?
On a vu des bonnes choses. Je pense notamment à Axel Simic et à Marc Marchon
"A court terme, non. On a vu des bonnes choses. Je pense notamment à Axel Simic et à Marc Marchon, qui a mis 2 buts en 3 matches, rétorque notre consultant. De là à revendiquer une place dans un grand tournoi... En ce sens, personne, à mes yeux, n'a réussi à sérieusement semer le doute dans l'esprit de Patrick Fischer".
Cette spirale de défaites, si elle n'a aucune conséquence concrète, peut tout de même laisser des traces à moyen terme. "Si à un moment donné tu sais qu'en étant convoqué en équipe nationale tu signes potentiellement pour 3 défaites, c'est dangereux. Ce n'est pas encore le cas, mais une mentalité de perdant pourrait s'installer à la longue", pense Du Bois.
De Karlstad, Michaël Taillard
Le bal infernal des gardiens
Dans les matches internationaux, les gardiens helvétiques se suivent mais ne se ressemblent pas depuis 2 ans. Un jour Joren van Pottelberghe, puis Stéphane Charlin et Connor Hughes, en passant par Sandro Aeschlimann, Robert Mayer ou encore Gauthier Descloux: on ne sait décidément plus à quel cerbère se vouer pour garder la cage de l'équipe nationale dans le futur.
"Apparemment, le staff peine à identifier le ou les successeur(s) du duo Leonardo Genoni/Reto Berra, qui devrait encore être présent au Championnat du monde cette année. Faire tourner de la sorte a potentiellement un effet négatif sur certaines prestations. Mais cette rotation est peut-être aussi de la faute des clubs, qui là aussi ont de la peine à céder leurs meilleurs éléments", estime Du Bois.