Connor Hughes remportera-t-il le duel des gardiens?
Des doutes subsistaient avant les séries quant à son inexpérience en playoffs, mais l’Ontarien de 27 ans les a balayés du revers de sa mitaine en regardant droit dans les yeux Simon Hrubec, le meilleur portier de NL, durant cette finale. Avec une moyenne de 1,8 but encaissé par 60 minutes depuis le début des séries, Connor Hughes n’a pas à rougir par rapport au Tchèque (1,7).
Le Canado-Suisse devance par ailleurs son vis-à-vis en finale, tant au niveau des statistiques (2,5 contre 2,8) que dans l’assurance affichée sur la glace. Le dernier rempart zurichois ayant connu un acte IV compliqué avec deux buts sur la conscience, saura-t-il rapidement rebondir? Et Hughes peut-il tenir son niveau stratosphérique jusqu’au bout, à l’image d’un Robert Mayer la saison dernière? Un premier titre national pour le LHC passera par là.
Les étrangers de Zurich reprendront-ils la main?
La légion étrangère du "Z" peine à se mettre en évidence offensivement depuis le début de la finale. Les cinq joueurs de champ alignés n’affichent en effet qu’un total de 7 points à leur actif. Si Rudolfs Balcers (2 points) et Derek Grant (1 point) se sont au moins distingués au niveau défensif, le Letton "volant" même un but aux Vaudois durant l’acte III, Jesper Fröden (1 point) traverse quant à lui cette finale comme un fantôme, tandis que l’arrière Mikko Lehtonen (1 point) se concentre avant tout sur son rôle défensif.
Ce mutisme peut s’expliquer en partie par la volonté permanente de Geoff Ward de contrer chaque bloc adverse par la ligne de son choix, mais aussi par l’excellent travail sans le puck réussi par les Vaudois jusqu’ici. Marc Crawford tentera-t-il de profiter de l’avantage du dernier changement à domicile pour modifier son alignement lors de l’acte V? Ce pourrait être une solution pour déjouer le piège lausannois et redonner de l'éclat à ses étrangers.
Lausanne s’imposera-t-il à l’extérieur?
Moins bien classé que Zurich à l’issue de la saison régulière, le LHC est condamné à remporter une victoire du côté d’Altstetten s’il veut décrocher le titre. Problème: le "Z" n’a plus perdu sur sa glace depuis 3 mois et un revers 3-1 contre Kloten le 20 janvier, soit 13 matches consécutifs. Les ZSC Lions n’ont concédé que 8 défaites en 36 rencontres à domicile cette saison et sont parfaitement conscients du fait qu’ils n’ont "qu’à" ne pas en subir une de plus pour être sacrés.
Les Vaudois savent quant à eux qu’ils seraient bien avisés de ne pas attendre un éventuel acte VII pour s’imposer sur la route, le sort étant généralement favorable à l’équipe qui reçoit lors d'une "finalissima". Parviendront-ils à transformer cette pression en une source de motivation supplémentaire qui pourrait faire la différence dans l’acte V?
Qui écopera de la première pénalité majeure?
Après quatre manches, les arbitres n’ont distribué que des pénalités mineures de 2 minutes, mais plusieurs contacts litigieux ont jusqu’ici bénéficié d’une relative clémence des directeurs de jeu. La très fine limite entre une charge appuyée et un contact illicite a déjà été effleurée à plusieurs reprises, et Michael Raffl le sait mieux que quiconque, lui qui en subit autant qu’il en donne. La tension nerveuse s’ajoutant à la fatigue, il semble néanmoins inévitable qu’une pénalité majeure (et donc incompressible) finisse par être sifflée contre l’un des protagonistes.
Il s’agira alors pour l’équipe en avantage numérique de savoir en profiter pour prendre un véritable ascendant sur son adversaire. A l’inverse, une défense héroïque pendant 5 minutes peut transcender tout un groupe, à l’image de la minute et demie où Lausanne a résisté à 3 contre 5 lors de l’acte IV. Avec 3 buts en power-play pour les Vaudois contre 2 pour les Zurichois (soit respectivement 17,7% et 16,7% d'efficacité), la balance penche légèrement en faveur du LHC jusqu'ici, mais la gestion de ces moments-clés sera assurément déterminante pour l'issue de cette finale.
Bastien Trottet - @BastienTrottet