"Si on me l'avait demandé, je n'aurais pas osé prendre le no7 de Mark Streit", avoue Benoît Jecker

L'exercice 2023/24 n'est pas encore terminé, mais le défenseur a déjà battu son record de points lors d'une saison régulière de National League, présentant une fiche de 5 buts et 8 assists avec Fribourg-Gottéron.

RTSsport.ch a pu s'entretenir brièvement avec le Fribourgeois, qui deviendra trentenaire en juin, au sortir de l'entraînement de l'équipe de Suisse dans la Löfbergs Arena de Karlstad. Laquelle n'est autre que l'antre du fameux club suédois de Färjestad, bien connu des plus anciens amateurs de la Coupe Spengler.

RTSsport.ch: Comment avez-vous vécu votre 1re sélection?

BENOIT JECKER: Ca change pas mal des matches de championnat. Tout va plus vite au niveau des prises de décision. Il faudrait que l'entraîneur le confirme, mais je pense que tout s'est bien passé pour moi. J'ai eu un bon feeling. Je m'étais préparé mentalement pour cette échéance.

Je suis content que cette 1re sélection tombe avant mes 30 ans

RTSsport.ch: Un néophyte de 29 ans au niveau international, c'est plutôt inhabituel. Dans votre esprit, vous aviez chassé cette éventualité, ou vous l'attendiez encore?

BENOIT JECKER: On ne s'arrête jamais d'espérer... Après c'est clair que plus on prend de l'âge, moins on a de chance d'être appelé. Je suis quand même content que ça tombe avant mes 30 ans, donc je suis encore plus ou moins jeune (rires).

RTSsport.ch: Vous portez le no7 dans ce tournoi amical. Ce n'est pas anodin, car c'était l'ancien numéro d'un certain Mark Streit en sélection.

BENOIT JECKER: On ne m'a pas demandé quel numéro je voulais, car sinon je n'aurais pas osé prendre le 7. Mais quand j'ai reçu ma convocation, on m'a imposé ce maillot, qui avait déjà été imprimé. C'est à cause de Streit que je porte ce numéro depuis mes débuts au HC Bienne il y a 11 ans. Je respecte tout ce qu'il a apporté à cette équipe nationale. C'est quand même le premier défenseur suisse à avoir évolué régulièrement en NHL. Plus jeune, j'admirais tout le travail qu'il accomplissait.

RTSsport.ch: Cette convocation vient récompenser tous les sacrifices réalisés depuis la première fois que vous avez chaussé des patins.

BENOIT JECKER: Oui, et c'est aussi une belle marque de reconnaissance. Ca prouve que je fais du bon job en club, que j'arrive à progresser avec les années. Et que je suis également sur la bonne voie en tant que joueur et en tant que personne. A présent, je peux encore espérer franchir un cap supplémentaire dans ma carrière.

La saison de ma vie? Je n'ai pas non plus inscrit 100 points!

RTSsport.ch: Face à la Finlande, vous avez été jumelé à Sven Jung, le défenseur du HC Davos. Vous ne vous connaissiez pas.

BENOIT JECKER: Non. Il y a toujours un petit temps d'adaptation, heureusement qu'on a eu 2-3 entraînement avant le match pour acquérir des automatismes. En club, on est cependant habitué aux changements, car il arrive que tu changes de partenaire en cours de match ou en cours de saison. L'adaptation fait partie de notre monde. Pour le moment, ça se passe plutôt bien avec lui.

RTSsport.ch: Vous connaissez une saison de rêve avec Gottéron. Vivez-vous vos plus beaux moments?

BENOIT JECKER: Si j'avais 100 points à mon compteur personnel, je pourrais effectivement dire que c'est la saison de ma vie (rires). Bon en effet, c'est un bel exercice, aussi à cause du rôle que je joue. Mais la saison est encore longue, et si ça devait se gâter pour la suite, on ne retiendrait pas ce que je réussis en ce moment. Dans ce milieu, tout va très vite.

De Karlstad, Michaël Taillard