Une qualification avec la manière, un nouveau blanchissage et une œuvre d'art

FIALA VOIT DOUBLE Kevin Fiala n’a pas perdu son temps depuis son arrivée lundi à Prague. Déjà buteur et auteur du tir au but décisif contre la Tchéquie, le Saint-Gallois de 27 ans a encore inscrit un doublé contrer le Danemark pour porter son total à six points en trois rencontres. Il aurait même pu obtenir une troisième réussite personnelle à la 32e face aux Scandinaves, mais le portier Frederik Dichow a sorti une parade exceptionnelle avec sa canne dans les airs pour priver l’ancien joueur de Nashville d’un hat-trick qu’il aurait pourtant mérité.

GENONI COMME SCHMID Après le blanchissage aisé d’Akira Schmid contre la Grande-Bretagne, la Suisse a conservé son invincibilité contre le Danemark en portant sa série à 149 minutes et 3 secondes sans encaisser de but. Comme son coéquipier bernois mercredi, Leonardo Genoni n’a pas été souvent mis à contribution, mais il s’est montré solide lorsqu’il le fallait, notamment à la 28e minute, lorsqu’il a trouvé le moyen de maintenir le puck en dehors de ses filets sans véritablement savoir où il se situait. Avec 17 arrêts, le gardien de Zoug a mérité son blanchissage, pour lequel il a dû se battre jusqu’au bout, réalisant encore une splendide parade face à trois adversaires à quelques instants de la sirène finale.

ŒUVRES D’ART Le jeu de puissance helvétique a encore impressionné en marquant à deux reprises de fort belle manière contre le Danemark grâce à la ligne composée de Roman Josi, Nico Hischier, Nino Niederreiter, Kevin Fiala et Andres Ambühl. Avec désormais 10 buts inscrits en cinq rencontres, le power-play de l’équipe de Suisse lui assure deux buts par match et oblige ses adversaires à ne pas commettre la moindre erreur. Il lui permet aussi d’évoluer avec confiance à cinq contre cinq et lui enlève aussi une certaine pression.

Au rayon des œuvres d'art, le 2-0 de Roman Josi (18e) mériterait aussi sa place dans un musée. Le défenseur bernois est parti de la ligne bleue offensive pour passer toute l'équipe danoise en revue, gardien y compris, avant de pousser le puck au fond des filets. Le capitaine de Nashville compte désormais 10 points depuis le début du tournoi, dont il en est logiquement le meilleur compteur. Ce qu'il réalise cette année est tout simplement sensationnel.

13E ATTAQUANT Andres Ambühl était annoncé 13e attaquant sur la feuille de match. Un choix particulièrement intéressant de la part de Patrick Fischer, puisqu’il avait décidé d’en faire son joker tactique. Le Grison de 40 ans a été aligné à toutes les sauces, notamment sur les deuxième et quatrième lignes, terminant la partie avec un temps de jeu de 12’37. Mais l’inusable capitaine du HC Davos a aussi retrouvé une place sur la première ligne de power-play en compagnie des stars de NHL. Un choix guidé par le fait qu’Ambühl est droitier alors que ses quatre compères sont gauchers, mais aussi pour sa capacité à aller déranger le gardien adverse. Le 3-0 de Kevin Fiala sur une sublime passe du Grison pour décaler le gardien Frederik Dichow a démontré toute la pertinence de ce choix.

DANEMARK DIMINUE D’ordinaire d’un niveau légèrement inférieur à la Suisse, le Danemark a cette fois-ci paru complètement dépassé par la troupe de Patrick Fischer. Cette lourde défaite peut toutefois s’expliquer par un choix effectué en amont du Mondial par sa Fédération. L’équipe scandinave disputera en effet un tournoi de qualification pour les JO 2026 en début de saison prochaine et elle a décidé de ne pas convoquer ses joueurs de NHL, à l’instar de l’attaquant de Winnipeg Nikolaj Ehlers, pour s’assurer de leur présence pour cette échéance capitale.

Composée de joueurs évoluant principalement dans les pays nordiques, c’est donc logiquement que la sélection de Mikael Gath connait un Championnat du monde plus compliqué qu’à son habitude. La Suisse en a profité pour soigner ses statistiques et ravir ses milliers de supporters présents à Prague. La patinoire comptait en effet de très nombreux maillots, drapeaux et autres emblèmes rouge à croix blanche parmi l’affluence à nouveau très élevée (17'225 spectateurs un samedi midi) dans la capitale tchèque.

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De Prague, Bastien Trottet - @BastienTrottet