La Quinzaine des Romands #7: des Lions en parade et des révolutions en pagaille

Ajoie (14e/-)

Drame à Porrentruy! Alors que Jerry Turkulainen volait littéralement sur la glace et portait le HCA depuis quelques semaines, le Finlandais de 26 ans a vu sa saison prendre fin prématurément le 21 décembre à Zoug. L’absence du natif de Mikkeli, qui n’est autre que le meilleur compteur de la ligue avec 38 points en 30 parties (1,3 par match), constitue une perte immense pour les Jurassiens, mais aussi une chance pour Oula Palve de réintégrer l’effectif après ses prêts à Genève et Davos. La forme exceptionnelle de Julius Nättinen (22 points sur ses 15 dernières sorties) pourrait également amortir le vide laissé par son compatriote.

Malgré un début d’année plutôt positif, avec 2 blanchissages en 3 rencontres pour Benjamin Conz, les Ajoulots ont perdu contre Ambri (et alors qu’ils menaient 3-0) le match à ne pas perdre. Les Léventins (12es) comptent en effet 12 points d’avance sur les Jurassiens et semblent désormais hors d’atteinte. Leur passif de 9 unités par rapport à Lugano reste néanmoins un objectif possible afin de décrocher une 13e place qui semblait encore totalement improbable en octobre.

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Bienne (10e/-3)

Rien ne va plus à Bienne. Auteurs d’un début de saison au-dessus des attentes, les Seelandais ont ensuite complètement calé, avec 4 victoires seulement en 15 rencontres, soit la pire moyenne de NL (0,9) depuis mi-novembre. Les absences des leaders offensifs que sont Gaëtan Haas (qui a déjà manqué 3 mois de compétition), Damien Brunner (1 match en 3 mois) et Lias Andersson (6 semaines sur la touche) ont logiquement pesé lourd dans la balance, puisque les Biennois n’ont inscrit que 2,1 buts par rencontre sur cette période.

Les arrivées de Yanick Sablatnig et Anthony Greco signifient certes que le directeur sportif Martin Steinegger cherche des solutions pour dynamiser son secteur offensif, mais l’Américain de 31 ans (2 buts en 6 matches) et le Bernois de 25 ans (2 points en 4 parties), qui ne dispute que sa première saison complète dans l’élite, ne pourront pas tout révolutionner seuls, malgré des débuts intéressants. Tout reste néanmoins possible pour les Seelandais, qui sont presque aussi proches de la 7e place (5 points) que de la 13e (4).

Fribourg (8e/+1)

Alors que la situation semblait s’être améliorée avant la pause internationale de décembre, du moins sur le plan comptable, avec 4 victoires en 5 rencontres, Pat Emond a fait les frais d’une lourde rechute à la reprise, où les Fribourgeois ont été blanchis deux fois consécutivement. Gerd Zenhäusern a donc actionné le couperet le 22 décembre en confiant les rênes à Lars Leuenberger, qui était déjà prévu comme assistant du Suédois Roger Rönnberg la saison prochaine. Le Saint-Gallois de 49 ans est un fin connaisseur du hockey helvétique pour avoir longtemps œuvré à Berne avant d’entraîner notamment Bienne et Olten.

Autre changement notable, Bryan Rüegger, qui a connu une saison très compliquée (87,8% d’arrêts) dans l’ombre de Reto Berra, a été envoyé à Thurgovie, Loïc Galley effectuant quant à lui son retour au bercail. Le portier de 22 ans a impressionné pour ses 2 premières titularisations (94,3%). Avec 3 succès en 5 matches (11 points sur 15 possibles), ainsi que leur sacre à la Coupe Spengler, les Fribourgeois semblent transfigurés depuis le départ de Pat Emond et redeviennent indéniablement un candidat pour les play-in. Au minimum.

Genève (11e/-)

La terre a tremblé aux Vernets! Malgré des performances correctes avant Noël, avec des "défaites honorables" contre Lausanne et Zurich, les deux meilleures équipes de l’exercice, et une victoire en Ajoie, Jan Cadieux a été démis de ses fonctions le 28 décembre. Un choix risqué de Marc Gautschi qui s’explique avant tout par le fond de jeu irrégulier et brouillon qu’ont présenté les Genevois depuis un an et demi. A la décharge du Canado-Suisse de 44 ans, les nombreuses blessures l’ont aussi empêché de mettre en place un système cohérent.

Ses anciens assistants Yorick Treille et Rikard Franzen ont donc pour difficile mission d’effacer les non-qualifications en playoffs de 2022 et 2024, tout en poursuivant le cercle vertueux d’un trophée par an entamé en 2023. Pour l’heure, le choc psychologique ne semble pas avoir opéré avec 3 défaites en 5 parties, qui mettent pratiquement un terme aux ambitions de top-6 des Servettiens, et ce malgré le retour au jeu de Teemu Hartikainen après un mois d’absence et l’arrivée de l’attaquant suédois Dmytro Timashov (ex-Ajoie).

Lausanne (1er/+2)

S’il est habituel que des Lions dominent la National League, cette saison a cela de particulier qu’ils parlent français et évoluent en rouge. Le LHC s’est en effet installé en tête du championnat, tant au classement "classique" qu’aux points par match (2,0), et campe sur 7 victoires d’affilée. Tout fonctionne à merveille pour Lausanne, à l’image de son power-play de feu (29,4% de réussite), et son infirmerie est désormais pratiquement vide, permettant ainsi à chaque joueur d’évoluer dans le rôle qui lui était initialement prévu.

Exemple le plus frappant, Ahti Oksanen a profité des deux pauses de décembre pour retrouver la forme après sa blessure. Le Finlandais de 31 ans vient d’inscrire 7 points en 4 rencontres et complète à merveille le duo Antti Suomela-Damien Riat, les meilleurs pointeurs du club. Les deux Nordiques n’ont donc pas à s’inquiéter du retour au jeu de Michael Raffl, co-capitaine, qui contraint Geoff Ward à laisser chaque soir un étranger en tribunes alors que tous mériteraient leur place. Un "luxe" dont peu d’équipes peuvent se targuer cette saison.

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Bastien Trottet

Tous les chiffres sont tirés du site de la Fédération suisse de hockey sur glace et de nlicedata.com.