Le rêve se poursuit pour l'équipe de Suisse à Stockholm. Victorieuse des Etats-Unis 3-0, la troupe de Sean Simpson a fêté sa 9e victoire en 9 matches et obtenu son billet pour la finale!
Face à une équipe américaine qui avait pourtant humilié la Russie 8-3 en quarts, la Suisse a dominé son adversaire dans le registre défensif et physique! Les Suisses ont touché deux fois les poteaux de Gibson (1ère et 21e).
Dimanche à 20h30, la Suisse retrouvera la Suède, un adversaire qu'elle avait battu (3-2) il y a 15 jours. Bis repetita? Il s'agira de la première finale pour la Nati dans un Championnat du monde.
Une génération sans complexe
Cette demie, menée de main de maître, avec un blanchissage à la clé pour Reto Berra, absolument impérial dans les moments chauds, restera à jamais un match-référence dans le hockey suisse.
Cette extraordinaire sélection helvétique a écrit à Stockholm une nouvelle page du hockey suisse. Quoi qu'il arrive dimanche face à la Suède, elle égalera son meilleur résultat de tous les temps: l'argent en 1935.
Depuis sa défaite contre la Suisse, la Suède s'est refait une santé et a trouvé du renfort avec les frères Sedin. Mais avec cette génération sans complexe, il est permis d'y croire.
Première médaille depuis 1953!
L'équipe de la Suisse l'a fait! La Nati a décroché sa première médaille dans un Mondial depuis le bronze glané au Championnat du monde de Zurich et de Bâle en 1953!
Comme Martin Plüss l'avait annoncé, les Helvètes ont pris le contrôle du match. Et ce dès le coup d'envoi! Les Américains, soit qu'ils étaient fatigués par leur déplacement depuis Helsinki, soit qu'ils sous-estimaient la troupe de Sean Simpson, n'ont jamais vraiment pu desserrer l'étau.
Comme depuis le début du Mondial, l'alternance devant le but suisse a payé. Reto Berra (29 arrêts) a été impérial, mais cédera sa place à Martin Gerber dimanche.
Le titre n'est pas impensable
Malgré une grosse frayeur sur un tir de l'attaquant David Moss à la 50e, qui a fini sur la latte, Reto Berra a démontré qu'il méritera sa chance à Calgary en NHL la saison prochaine.
Preuve de la baraka qui entoure l'équipe de Suisse dans ce tournoi, Julian Walker, bien lancé par Simon Moser, pouvait peu après s'échapper pour marquer un 2-0 synonyme de libération.
Devant la Suisse se dresse désormais une grosse montagne: l'équipe de Suède et ses 8 joueurs de NHL, dont les redoutables jumeaux Daniel et Henrik Sedin. Julien Vauclair et Cie ont toujours aimé le rôle de l'outsider. Alors pourquoi ne pas rêver l'impensable, une Suisse sacrée championne du monde dimanche?
Niederreiter: "la pression sera sur la Suède"
NINO NIEDERREITER
(attaquant suisse): J'ai de la peine à réaliser. Ce sera dur de dormir. C'est un rêve qui devient réalité. On sera les outsiders dimanche, mais tout est possible. La pression sera du côté de la Suède, car elle est à domicile. On sent que toute la Suisse est derrière nous. C'est beau de sentir ce soutien.
JULIAN WALKER (attaquant suisse): Notre victoire est peut-être une surprise, mais si tout le monde travaille fort comme cela a été le cas ce soir, tout devient possible. De la manière dont on jouait, on était persuadé que les buts allaient finir par tomber à un moment ou à un autre.
Seger: "toute l'équipe y a cru"
MATHIAS SEGER (défenseur suisse): Je suis fier d'être le capitaine de ce groupe. Cet exploit s'est accompli car tout le monde y a cru. C'est incroyable de voir à quel point chacun se bat pour l'autre dans notre équipe. Il m'a fallu 16 ans pour obtenir ma première médaille dans un Championnat du monde, c'est un bilan plutôt mauvais (rires).
ANDRES AMBÜHL
(attaquant suisse): Tout n'est pas encore parfait, on veut gagner l'or. Les frères Sedin? Grâce à leur arrivée, l'équipe de Suède a reçu un coup de "boost". Mais il ne faut pas se concentrer sur ces deux joueurs. On doit continuer à jouer en équipe, comme on le fait depuis le début du tournoi.
Trachsler: "on veut finir en beauté"
MORRIS TRACHSLER (attaquant suisse): On savait que ce ne serait pas évident pour les Américains, qui ont dû voyager de Helsinki à Stockholm. On a commencé fort, et ils ont été surpris, car ils étaient favoris. Ce soir, il fallait être patient, car les buts ne sont pas tombés tout de suite. Il ne faut trop pas penser à l'or. Mais on veut finir en beauté.
DENIS HOLLENSTEIN (attaquant suisse): Nous étions bien en jambes en première période, les Américains ne s'attendaient pas à une telle pression. C'est difficile à réaliser. Si je suis en train de prouver que je peux jouer dès maintenant en NHL? On verra cela en temps voulu. Ce qui compte maintenant, c'est la finale. Et on veut la gagner!
Diaz: "cette victoire, on l'a cherchée"
RAPHAEL DIAZ (défenseur suisse): Nous n'avons pas seulement eu de la chance ce soir. Cette victoire historique, on l'a cherchée. On se réjouit d'affronter la Suède. Comment on va se préparer pour cette finale? Surtout, il ne faut rien changer par rapport à ce qu'on a fait jusqu'ici. Dimanche, il faudra prendre du plaisir. Ce sera une expérience unique.
MATTHIAS BIEBER
(attaquant suisse): Ma copine était dans l'assistance, c'était spécial pour moi. J'ai besoin de m'asseoir pour réaliser ce qu'on a réussi. C'est incroyable! Le coach n'a pas besoin de nous dire grand-chose pour la finale. L'argent ne nous suffit pas, on veut le titre. Notre équipe est soudée, c'est la clé pour gagner dans le hockey sur glace.
Berra: "un casse-tête pour Simpson"
RETO BERRA
(gardien suisse): Gerber et moi avons bien joué dans ce Mondial. Ce devait être un casse-tête pour Sean Simpson de faire ses choix. Pour avoir une chance contre la Suède, on doit répéter la même performance. Notre force, c'est d'être forts mentalement. C'est évidemment la plus grande victoire de ma carrière.
JULIEN VAUCLAIR (défenseur suisse): Vous, les journalistes, vous vous moquiez de moi durant la préparation quand j'avais annoncé que mon but était d'obtenir une médaille (rires). Peu de monde croyait en nous. On avait reçu comme consigne de presser les USA d'entrée. Ils ne savaient pas à quoi s'attendre, ils ne nous connaissaient pas trop.
Maurer: "J'avais promis de venir"
UELI MAURER
(le président de la Confédération était au Globen): C'était un succès d'équipe. Je n'avais jamais vu autant de joie dans une sélection suisse. Après un match de préparation à Fribourg contre la Russie, j'avais promis aux joueurs que s'ils allaient en demi-finales, je ferais le déplacement pour les soutenir. J'adore le hockey. Je serai aussi là dimanche.
Cette finale est historique pour la Suisse et pour les sports collectifs helvétiques. C'est du jamais vu depuis les années 1920! On doit se servir de cette belle aventure de l'équipe de Suisse pour améliorer nos infrastructures. Certaines patinoires, en Romandie par exemple, sont dépassées.
De Stockholm, Michaël Taillard
USA - Suisse 0-3 (0-0 0-1 0-2)
31'Niederreiter, 51'Walker, 60'Suri.
Suisse: Berra; J.Vauclair, Seger; Blum, Von Gunten; Blindenbacher, P.Furrer; Diaz, Josi; Niederreiter, M.Plüss, S.Moser; Ambühl, Suri, Gardner; Cunti, Bodenmann, Hollenstein; Trachsler, Bieber, Walker.
USA: Gibson; Faulk, Carle; Hunwick, Butler; McBain, Touba; Johsnon, Petry; Smith, Stastny, Moss; Oshie, Stapleton, Galchenyuk; S.Gionta, Thompson, Ryan Carter; Palushaj, Bjugstad, Kristo.
Stockholm: 7136 spectateurs
Pénalités : 2x2' contre la Suisse, 4X2' contre les USA
MONDIAL 2013, PHASE FINALE
Demi-finales (18.05)
Finlande - Suède 0-3 (0-1 0-1 0-1)
USA - Suisse 0-3 (0-0 0-1 0-2)
Finale 3-4 place (19.05)
Finlande - USA DI 16h00
Finale (19.05)
Suède - Suisse DI 20h30