Damien Brunner, un immense gâchis?

La bonne nouvelle, c'est que les passionnés de hockey en Suisse peuvent à nouveau admirer, en direct, les matches de l'attaquant sans devoir veiller la nuit. La mauvaise nouvelle, c'est quand même ce sentiment d'un immense gâchis. Ce même sentiment qui a accompagné, dans les esprits de nombreux spécialistes, le retour, depuis Chicago, de Reto von Arx à Davos, un triste jour d'octobre 2001.

Ce retour de Brunner en LNA, après une saison à Detroit et une autre et demi à New Jersey, est d'autant plus frustrant que quelques jours après son départ, les Devils changeaient d'entraîneur...

"Je voulais m'en aller"

N'aurait-il pas fallu patienter, et manger un peu de pain noir à Albany en AHL? "Non, je voulais m'en aller". La réponse de l'ex-Zougois fuse, laconique. Et nous n'en saurons pas plus...

Certes, le moment pour s'adresser à lui n'était sans doute pas idéal. Après une défaite (réd: mardi, 4-2 aux Vernets contre GE-Servette), peu de joueurs vous parleront de gaieté de coeur. Mais tout de même, il semblerait que l'ailier droit ait été marqué par les événements de ces dernières semaines.

La NHL, un sujet tabou

La NHL était même carrément un sujet tabou ce soir-là. A la question de savoir quel était le point positif qu'il retiendra de son expérience outre-Atlantique, Brunner nous a répondu qu'il y songera une fois sa carrière finie.

Mais lorsqu'on possède, comme lui, un talent hors du commun, est-ce que la LNA, à terme, ne sera-t-elle pas trop petite? Comme en 2012, lorsque Damien Brunner est devenu le premier meilleur compteur helvétique du championnat de Suisse depuis 1982 et Guido Lindemann? L'étranger -la KHL par exemple- le fait-il encore rêver?

"Je ne pourrai pas quitter Lugano avant 2016, c'est dans mon contrat. Mais je me sens bien ici", rétorque-t-il.

"Honoré que Fedorov m'approche"

"A ce stade de ma carrière, j'ai besoin d'évoluer dans un contexte connu, avec des têtes connues, en Suisse. Bien sûr, ça a été un grand honneur d'être approché par une légende telle que Sergei Fedorov (réd: manager général du CSKA Moscou en KHL). Mais j'ai mûrement réfléchi ma décision", raconte Brunner.

"Mon seul rêve, en ce moment, ce n'est pas de rejoindre telle ou telle ligue, mais uniquement d'avoir du succès avec Lugano", poursuit l'ailier de 28 ans.

"Ici, je suis content de mon temps de jeu, et ça va mieux de jour en jour. Même si ça n'a pas été évident de passer d'un style de jeu où tu luttes beaucoup dans les bandes, à celui de la LNA, où tu peux prendre davantage de vitesse".

Partant pour l'équipe de Suisse

On l'aura compris, Damien Brunner veut aller de l'avant, et oublier son passé récent, synonyme d'échec en NHL. Où, cette saison, il n'aura marqué que 2 buts et 7 points en 17 rencontres.

Mais il en est un qui se frotte sans doute les mains de son retour. Glen Hanlon bien sûr, le sélectionneur de l'équipe de Suisse. Car Brunner sera sélectionnable pour le Mondial de Prague et d'Ostrava, en mai prochain.

"Il faudra d'abord que je retrouve le rythme, que je rejoue mon meilleur hockey (5 points en 10 matches avec Lugano, jusqu'ici), et que je sois en bonne santé. Dans ce cas, si le sélectionneur veut de moi, j'accepterai d'y aller, bien sûr", conclut le Zurichois.  

Michaël Taillard - twitter @michaeltaillard