Ecarté par la Fédération suisse via un SMS!

Si vous avez été champion de Suisse avec trois clubs différents (Zurich, Lugano et Berne), vous n'en gagnerez pas forcément le respect de la Fédération suisse de hockey.

C'est l'amer constat qu'a dû faire Larry Huras (60 ans), ex-candidat pour reprendre les rênes de l'équipe nationale. Le plus Suisse des Canadiens a en effet été prié de ne pas se rendre à son entretien d'embauche via un vulgaire SMS. Question classe, on repassera...

Licencié début novembre par MODO en D1 suédoise et actuellement en Suisse, le double vainqueur de la Coupe continentale avec Ambri, auquel Patrick Fischer a finalement été préféré, a accepté de se confier à RTSsport.ch.

RTSsport.ch: Est-il vrai, comme on a pu le lire sur les réseaux sociaux, que la Fédération vous a demandé de ne pas vous présenter à votre entretien d'embauche par SMS?

LARRY HURAS: Oui.

RTSsport.ch: Ce n'est pas vraiment respectueux!

LARRY HURAS: Pas vraiment, non...

RTSsport.ch: Mais encore? Etes-vous en colère?

LARRY HURAS:On m'a quand même appelé 3-4 jours après pour m'expliquer pourquoi je n'ai pas été retenu. Je suis déçu de la façon dont la Fédération a fait son choix. Je n'ai pas pu présenter mes idées et mon projet. Toute ma carrière m'a préparé pour ce poste, qui requiert surtout des compétences de manager, pas seulement de coach. Il s'agit aussi de s'occuper de la formation, des M20. Pas seulement d'élaborer des tactiques le jour d'un match. J'ai beaucoup d'expérience en tant qu'entraîneur, pas seulement en Suisse, mais aussi à l'étranger (réd: en Norvège, en Allemagne et en Suède, notamment). Je pensais vraiment avoir le bon profil.

"Tu es trop Canadien"

RTSsport.ch: C'est d'autant plus rageant que c'est la 2e fois que le poste de sélectionneur de la Suisse vous passe sous le nez...

LARRY HURAS: L'ironie de tout cela, c'est que quand Glen Hanlon a été choisi en 2014, on m'a dit que j'étais trop Suisse, qu'il fallait du sang neuf. Et maintenant, on me dit "tu es trop Canadien"! C'est incompréhensible, dans un sens. Mais bon, les dirigeants ont décidé de changer de cap.

RTSsport.ch:Pour autant, vous ne tirez pas un trait sur votre rêve...

LARRY HURAS: Non, pas du tout. C'est un de mes objectifs. J'adore ce pays, que je connais bien depuis 1994. J'ai une bonne connaissance des joueurs et j'ai assisté de loin ou de près à tous les déboires et toutes les joies de l'équipe de Suisse. J'ai formé mes propres idées à son sujet. Je me sens Suisse et je ferai toujours partie de la famille du hockey helvétique. Je veux le meilleur pour ce dernier.

"Soutenons Fischer, Hollenstein et von Arx"

RTSsport.ch: Donc, c'est sans rancune.

LARRY HURAS: Non, vraiment. Si un jour la Fédération veut me donner l'honneur d'entraîner l'équipe nationale, je dirai oui sans hésiter. Je reste à disposition de la Fédération. Et si je me retrouve prochainement sur un banc d'un club de LNA, je coopérerai un max avec les sélectionneurs actuels, comme je l'ai toujours fait dans le passé avec leurs prédécesseurs. J'ai vraiment envie que le hockey suisse progresse et il faut désormais soutenir Patrick Fischer et ses assistants Felix Hollenstein et Reto von Arx. Ces trois-là méritent qu'on leur donne leur chance. Le courant a d'ailleurs immédiatement passé entre Fischer et les dirigeants, c'est pour cela que j'ai finalement été prié de ne pas me présenter.

Propos recueillis par Michaël Taillard