"Streit jouit d'un immense respect en NHL", selon Seger

Le Bernois, premier joueur de champ helvétique à s'établir en NHL, en 2005 à Montréal, n'a joué que 3 matches dans ces playoffs avec les Penguins. Mais son sacre couronne l'ensemble de son oeuvre.

"Streit a beaucoup fait pour le hockey dans notre pays. C'est une belle récompense", confirme Mathias Seger. Du même âge que Streit, le capitaine des ZSC Lions est l'un de ceux qui connaît le mieux le défenseur, pour l'avoir côtoyé durant 6 ans au "Z" (2000-2005) et lors de 11 Championnats du monde.

"Il a tellement travaillé"

Une belle amitié lie donc les deux hommes, eux qui ont aussi gravi ensemble les échelons des diverses sélections nationales juniors. "Il m'a envoyé des photos de la fête qui a suivi le match", confie ainsi Seger.

"Il a tellement travaillé pour atteindre ce but, il a subi tant de moments difficiles dans sa carrière. Il mérite ce titre", ajoute le Saint-Gallois.

D'abord indésirable dans son club formateur, Berne, Streit a en effet mangé du pain noir aux USA dans 3 différentes ligues mineures en 1999/2000. Avant de revenir en Suisse et de devenir champion avec Zurich en 2001. Le Canadien de Montréal lui a ensuite donné sa chance à 27 ans, juste après le "lock-out", sans l'aligner régulièrement toutefois lors de sa première saison en NHL.

"Pas un talent hors du commun"

"A la base, Streit n'avait pas un talent hors du commun. Mais quand quelqu'un est aussi critique avec lui-même et qu'il fait autant de sacrifices pour atteindre son but, tout est possible", estime Seger.

"Il ne faut pas oublier comment était perçu le hockey suisse quand il a tenté l'aventure en NHL. Il a changé la vision qu'avaient de nous les Nord-Américains. Si d'autres joueurs suisses sont en NHL maintenant (réd: David Aebischer et Martin Gerber, également vainqueurs de la Coupe Stanley, ont ouvert la voie pour les gardiens au début du siècle), et si autant de scouts des clubs de NHL observent désormais nos jeunes dans nos patinoires, c'est surtout grâce à lui. Il a eu un rôle de pionnier", juge le défenseur des ZSC Lions.

La NHL fera-t-elle une exception?

Seger souligne qu'en dépit de son temps de jeu limité en séries, Streit a reçu la Coupe des mains de la star russe Evgeni Malkin, en 6e position. Soit bien avant d'autres joueurs qui ont davantage pris part au succès de Pittsburgh.

"Cela démontre le respect dont il jouit en NHL, explique le recordman des sélections avec l'équipe de Suisse (305). Les Penguins le tiennent en haute estime. Il a sans aucun doute eu un comportement irréprochable durant les playoffs. Streit est un homme terre-à-terre, plein d'humour. Et il pense toujours au groupe. Il a un bon esprit de camaraderie".

Du coup, on voit mal pourquoi la NHL ne ferait pas, comme cela arrive parfois, une exception -le Bernois n'a pas été aligné en finale- pour quand même graver le nom "Mark Streit" sur la Coupe Stanley...

Michaël Taillard