La Russie bat le Canada en finale

L'équipe de Russie s'est imposée en finale du championnat du
monde à Québec 5-4 après prolongation face au Canada. Slava Bykov
et ses joueurs offrent ainsi un titre à un pays qui l'attendait
depuis 1993. Ils privent aussi le pays organisateur d'un
doublé.

La revanche de Kovalchuk

Les larmes qui ont coulé sur les joues d'Ilya Kovalchuk juste
après son but gagnant sont à l'image de la rage qui bouillonnait en
lui depuis le quart de finale face à la Suisse. En fin de
rencontre, il avait violemment chargé Julien Vauclair et avait été
logiquement suspendu pour la demi-finale. Cela avait incité la
presse russe à le critiquer vertement pour son comportement.



Désireux de faire oublier cette image négative, le joueur des
Atlanta Thrashers a tout d'abord offert la prolongation à son
équipe d'un tir précis à la 55e minute. Après trois minutes de
temps additionnel seulement, le numéro 71 délivrait les Russes en
supériorité numérique, alors que l'ancien Davosien Rick Nash était
sur le banc des pénalités. Nul doute que les frasques de Kovalchuk
lui seront rapidement pardonnées.



Ce but décisif prive le Canada d'un doublé après son succès à
Moscou il y a douze mois. Pour «son» championnat du monde, l'équipe
de Ken Hitchcock ne devient pas la première formation à s'imposer à
domicile depuis l'Union soviétique en 1986. Au contraire, les
Canadiens succèdent à la Suède, dernière équipe à avoir perdu la
finale à la maison en 1995.

Bykov gagne encore

Contrairement aux Kovalchuk, Semin ou Ovechkin, Slava Bykov
connaît la chanson. Titré à cinq reprises en tant que joueur (1983,
1986, 1989, 1990 et 1993), le «Fribourgeois d'adoption» remporte sa
deuxième breloque en tant qu'entraîneur de la Russie après le
bronze l'année passée et, évidemment, son premier titre.



Promu coach d'une sélection russe qui tentait vainement de renouer
avec son glorieux passé, Slava Bykov est parvenu à bâtir une équipe
et non un amoncellement d'individualités aussi talentueuses
qu'égoïstes. Avec l'arrivée d'Evgeny Nabokov en cours de tournoi,
plus rien ne semblait pouvoir stopper cette formation.

Un Canada méritant

Le portier des San Jose Sharks a, malgré les quatre buts, tenu
son équipe dans la rencontre au plus fort de la poussée canadienne.
En 2007, la Russie avait été trahie par son gardien Alexander
Eremenko au stade des demi-finales. Le portier avait coûté la
victoire à son équipe durant la prolongation.



Cette défaite est cruelle pour une équipe du Canada qui tenait
fermement son os à dix minutes de la fin du match. Heatley, Burns
et Kunitz s'étaient associés pour mettre leur formation sur le bon
chemin. L'équipe à la feuille d'érable n'a finalement pas tenu le
coup durant le «rush» final des Russes.

La Finlande "bronzée"

La Finlande a conquis la médaille de bronze grâce à son succès
4-0 face à la Suède dans le match de classement. Dans un duel des
perdants bien morne, les hommes de Doug Shedden (futur Zoug) ont
rapidement pris le large pour ne jamais être inquiétés, malgré un
nombre bien moins important de tirs cadrés.



si/mor