La Suisse a dû s'employer pour venir à bout de l'Allemagne lors
de son deuxième match du championnat du monde. Comme face à la
France, l'équipe de Ralph Krueger s'est imposée de justesse face à
un contradicteur présumé inférieur à elle. Grâce au 3-2 de Mark
Streit en prolongation, la qualification pour le tour intermédiaire
est d'ores et déjà en poche.
Alors que Bakos chauffait le banc des pénalités, Mark Streit a
joué le rôle sauveur de la nation. Le défenseur des New York
Islanders a envoyé un missile de la ligne bleue (62e minute) pour
tromper le portier Pätzold, excellent tout au long de la partie.
«C'est dans ces moments que l'on voit à quel point il est un
excellent joueur, a reconnu Ralph Krueger. Il a montré
qu'il savait être un leader et ce n'est pas un hasard qu'il soit
devenu l'un des meilleurs défenseurs de NHL. Nous sommes très
chanceux et heureux de l'avoir parmi nous.»
Ralph Krueger satisfait
Enthousiaste à l'issue de ce deuxième succès, le sélectionneur
national a semblé particulièrement heureux de la performance de ses
joueurs: «Je suis à la tête de l'équipe de Suisse depuis une
douzaine d'années et c'était le meilleur affrontement entre la
Suisse et l'Allemagne que j'ai eu la chance de coacher». Ralph
Krueger n'a pas hésité à parler de «célébration du hockey sur
glace» pour définir ce duel.
Grâce aux deux points engrangés, la Suisse est ainsi assurée de
terminer au deuxième rang de groupe. L'unité égarée pourrait
toutefois avoir des conséquences en vue du tour préliminaire.
Questionné à ce propos, Mark Streit s'est montré peu bavard:
«C'est quoi cette question? Nous ne pensons pas à ce genre de
choses.» Le capitaine de l'équipe de Suisse n'était d'ailleurs
pas si déçu que cela, conscient que l'équipe de Suisse aurait pu
perdre plus de plumes face à la formation germanique: «Nous
n'avons jamais abandonné et avons continué à nous battre jusqu'au
bout.»
Martin Gerber en grande forme
Alors que le score était de
2-2 à la 54e minute, les visiteurs ont bénéficié de 17 secondes en
double supériorité numérique. Seul à quelques mètres de Martin
Gerber, Jochen Hecht n'a pas trouvé le cadre. «C'est
extrêmement frustrant de perdre de cette manière», a regretté
l'Allemand Daniel Kreutzer. Malgré la déception, l'entraîneur Uwe
Krupp a reconnu les mérites de la Suisse: «Au vu de la
rencontre, leur victoire en prolongation est méritée. Nous avons eu
nos chances de marquer d'avantage, mais n'avons pas sur les
concrétiser.»
La légende du hockey allemand pensait sans doute aux deux miracles
effectués par Martin Gerber aux alentours de la mi-match. Le
portier emmentalois a mis son veto à deux reprises face à Wolf et
Seidenberg alors que tout le monde croyait au but. «"Tinu" a
fait les arrêts nécessaires, a confirmé Mark Streit. Cela
nous a vraiment maintenu dans la partie.»
«Nous montons doucement en puissance»
Au terme du match face à la France (1-0), Ralph Krueger avait
avoué vouloir un vrai combat face à la sélection germanique. Le
souhait de l'entraîneur helvétique a été exaucé car les charges
très appuyées se sont succédé durant 60 minutes. Ce sont finalement
les Suisses qui en sont sortis vainqueurs grâce à leur capitaine.
«C'était une excellente rencontre avec deux équipes qui ont
joué un jeu physique, a expliqué Julien Sprunger. Cette
victoire a été difficile à obtenir, mais elle fait vraiment du
bien. Nous montons doucement en puissance et ce match fut bien
meilleur que celui face à la France.»
Les Helvètes vont désormais se concentrer sur l'affrontement face
à la Russie, l'ultime rencontre de ce tour préliminaire, mardi
(16h15). L'objectif sera de reprendre le point perdu face à la
formation d'Uwe Krupp. «Ce succès était important pour ne pas
avoir trop de pression sur les épaules en vue de cette ultime
rencontre, a lancé Ralph Krueger. Nous étions conscients
que les attentes étaient énormes avant ce match face à l'Allemagne
et c'est un soulagement qu'il soit désormais passé.»
si/rou
Le groupe de la Suisse
GROUPE B
Suisse - Allemagne 3-2 a.p. (1-1 1-1 0-0)
7e Ullmann (Butenschön, Seidenberg/à 5 contre 4) 0-1, 9e Wick (Lemm, Jeannin) 1-1, 24e Seger (Paterlini/pénalité différée) 2-1, 34e Schubert (Hospelt, Mulock/à 4 contre 5!) 2-2, 62e Streit (à 4 contre 3) 3-2.
Pénalités: 7 x 2' contre la Suisse; 6 x 2' contre l'Allemagne.
Suisse: Gerber; Blindenbacher, Streit; Du Bois, Bezina; Seger, Furrer; Josi; Paterlini, Ziegler, Ambuehl; Déruns, Jeannin, Lemm; Ruethemann, Gardner, Pluess; Romy, Sprunger, Sannitz ; Wick.
Allemagne: Pätzold; Bakos, Schmidt; Schubert, Butenschön; Osterloh, Mueller; Hordler, Renz; Wolf, Hackert, Gogulla; Seidenberg, Ullmann, Hecht; Felski, Kreutzer, Barta; Mulock, Hager, Hospelt.
Berne: 11'423 spectateurs (guichets fermés).
Notes: la Suisse sans Monnet, Manzato ainsi que Diaz (surnuméraires). Tir sur la barre transversale: Wick (57e). Temps mort: Suisse (60'41'').
Russie - France 7-2 (5-1 1-1 1-0)
CLASSEMENT
1.RUSSIE 2/6
2.SUISSE 2/5
3.Allemagne 2/1
4.France 2/0