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La Russie sacrée après sa victoire contre le Canada

Le championnat de hockey s'est déroulé sans beaucoup de surprise, ni beaucoup de bruit.
Slava Bykov et ses joueurs devraient poursuivre la fête tout la nuit.
La Russie a conservé sa couronne de championne du monde grâce à sa victoire 2-1 en finale face au Canada. A Berne, les hommes de Slava Bykov ont su se montrer réalistes et solides défensivement.

La Russie a remporté son deuxième titre de championne du monde
consécutif après son succès en 2008 à Québec. Grâce au succès de
son équipe face au Canada 2-1 à Berne, Slava Bykov glane son
septième titre de champion du monde, son deuxième en tant
qu'entraîneur d'une Russie retrouvée.

Comme à Québec

A moins de cinq secondes de la sirène finale, les Canadiens ont
sauté de joie en voyant la lumière rouge s'allumer derrière le but
de Bryzgalov. La déviation de Spezza a fait trembler le filet, mais
à aucun moment il n'a pénétré le but des Russes. Comme à Québec il
y a douze mois, la Russie est devenue championne du monde en
battant le Canada en finale et l'image de Slava Bykov porté en
triomphe par son équipe a eu un agréable goût de déjà vu.



Au cours de cette finale, Alexander Radulov a prouvé qu'il n'était
pas qu'un employé peu fidèle. Au coeur de la polémique entre la NHL
et la KHL il y a une année, le joueur d'Ufa a fait parler de lui de
manière plus réjouissante sur la glace de la BernArena. A la 35e
minute, «Radu» a régalé l'assistance d'un étourdissant solo qui a
mis toute la défense et le gardien Roloson à terre. Magnifique,
cette réussite a également été décisive dans cette finale puisque
les Canadiens ne s'en sont jamais remis.

Kovalchuk, un MVP omniprésent

Ce succès porte également la griffe
de deux joueurs majeurs: Kovalchuk et Bryzgalov. L'ailier des
Atlanta Thrashers a passé près d'une demi-heure sur la glace,
pesant constamment sur l'arrière-garde canadienne. Contraints de le
surveiller comme le lait sur le feu, les défenseurs à la feuille
d'érable n'ont pas eu leur impact habituel sur la production
offensive de leur équipe. Kovalchuk a d'ailleurs reçu le prix de
MVP du tournoi.



De son côté, le portier de Phoenix a sans doute réalisé le match
de sa vie. Alors que son équipe a été massivement dominée (38 tirs
à 17), il a multiplié les parades de grande classe pour, dans un
premier temps, garder son équipe dans le match, puis pour maintenir
l'avantage.

25e titre mondial

Outre le titre mondial, cette finale avait un double enjeu. En
effet, ce triomphe place également la Russie au sommet de
l'histoire du hockey sur glace mondial. Avec 25 consécrations
(Union soviétique comprise), le pays des Tsars est désormais la
nation la plus couronnée en lieu et place du Canada qui n'en compte
«que» 24. Les Nord-Américains avaient pris les commandes en 2004
grâce à leur succès en République tchèque. Le doublé de 2008 et
2009 a ainsi remis les pendules à l'heure.



Ce triomphe est également celui d'un homme: Slava Bykov. Intronisé
entraîneur national en août 2006, l'ancien joueur de Fribourg
Gottéron aurait très bien pu glisser sur la peau de banane qui
était posée sur son chemin. En insufflant un état d'esprit nouveau
à une formation qui faisait la part belle aux divas, il a permis à
une équipe de retrouver une identité et une nouvelle éthique de
travail.

Le tsar Bykov

Sous la houlette de Slava Bykov,
la «Sbornaja» n'a plus perdu le moindre match depuis la terrible
demi-finale face à la Finlande en 2007 à Moscou. A la suite d'une
erreur de son gardien Eremenko, la Russie avait était contrainte de
s'incliner en prolongation. Depuis ce cruel épisode, la formation
de l'Est a remporté 19 victoires consécutives. La patience des
dirigeants avec Bykov a ainsi été pleinement récompensée et ce
nouveau titre mondial en est une nouvelle preuve.



L'année prochaine en Allemagne, le résident de Marly aura
l'occasion de rejoindre l'une des légendes du hockey mondial. En
effet, la Russie n'a plus fêté de triplé depuis l'ère Tikhonov au
début des années 80 (1981, 1982 et 1983). Nul doute qu'un nouveau
titre donnerait à Bykov une place encore plus importante dans le
richissime Livre d'Or du hockey sur glace russe aux côtés des
Charlamov, Tretiak ou Fetisov.



si/mor

La parole aux finalistes



SLAVA BYKOV: (entraîneur russe) C'était
une finale très intéressante. Nous avons été très méthodiques. Nous
avons été tout d'abord très offensifs, puis patients. Et surtout,
nous avons su saisir notre chance au bon moment, avec le but de
Radulov. Bryzgalov, sur ce match, et Kovalchuk durant tout le
tournoi ont été déterminants. Mais c'est bien en équipe que nous
avons conquis ce nouveau titre. Ce sacre est différent de celui de
Québec. C'est plus difficile d'être la formation cible. L'équipe
aussi était différente. Mais nous avons montré la même envie, la
même souffrance pour arriver au bout de notre objectif.



ALEXANDER RADULOV: (attaquant
russe)
Nous savions que cela n'allait pas être
facile. Nous connaissions la manière de jouer des Canadiens, à qui
nous n'avons donné aucune chance, aucun espace. Je ne pensais pas
que j'allais inscrire le but décisif. Mais avant de marquer, j'ai
pu profiter d'un excellent travail de Saprykin, qui nous a permis
de partir en contre.



DENIS GREBESHKOV: (défenseur russe) Nous avons de
nouveau joué une solide finale. Bryzgalov a effectué les bons
arrêts aux bons moments pour nous permettre de rester devant. Je ne
parlerai pas de nouvelle ère. Nous sommes à nouveau au top du
hockey mondial, mais nous devons continuer à travailler pour rester
à ce niveau.



LINDY RUFF: (entraîneur canadien) Nous
n'avons commis pratiquement aucune erreur. Je ne pensais pas que le
but de Radulov allait être décisif. Par la suite, nous avons manqué
trop d'occasions face à un Bryzgalov qui était dans un grand
soir.



SHANE DOAN: (attaquant canadien) Nous ne
pouvons être que déçus. Nous avons fait un bon job, nous avons même
contrôlé le jeu dès la mi-match. Mais il faut donner du crédit à la
Russie, qui s'est à nouveau battue jusqu'au bout de cette
finale.



SHEA WEBER: (défenseur canadien) Nous
nous sommes battus, mais en vain. Les Russes ne nous ont quasiment
accordé aucun rebond devant leur gardien. C'est une grosse
déception.



Berne, Sébastien Clément

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Mondial, finale

RUSSIE - Canada 2-1 (1-1 1-0 0-0)
6'Spezza (Doan, Weber) 0-1, 13'Saprikin (Atjushov, Kalinin) 1-1 (5c4), 35'Radulov (Gorovikov, Saprikin) 2-1.

Berne: 11454 spectateurs. Arbitres: Orszag (Slq)/Rönn (Fin); Blumel (Tch)/Feola (EU).
Pénalités (R): 2x2'. Pénalités (C): 3x2'

Russie: Bryzgalov; Nikulin, Proshkin; Atyushov, Kalinin; Tverdovsky, Vishnevsky; Grebeshkov, Korneyev; Morozov, Tereschenko, Kovalchuk; Saprykin, Gorovikov, Radulov; Frolov, Zinoviev, Perezhogin; Mozyakin, Kuryanov.

Canada: Roloson; Weber, Hamhuis; Doughty, Vlasic; Coburn, Phillips; Fisher, Zajac, Horcoff; Doan, Spezza, Heatley; Stamkos, St-Louis, Roy; Armstrong, Lombardi, Upshall.

Notes: Temps mort: Canada (59'33"). Le Canada sans gardien de 58'52'' à la fin de la rencontre.

All-star team (désigné par les journalistes)
Mezin; Shea Weber, Jönsson; Kovalchuk, St-Louis, Stamkos.

Distinctions de l'IIHF
Meilleur gardien: Mesin
Meilleur défenseur: Weber
Meilleur attaquant: Kovalchuk
Meilleur joueur du tournoi: Kovalchuk

Les compteurs
1. St-Louis / Canada 4 11 15
2. Kovalchuk / Russie 5 9 14
3. Weinhandl / Suède 5 7 12
4. Weber / Canada 4 8 12
5. Stamkos / Canada 7 4 11
. Spezza / Canada 7 4 11
7. N.Kapanen / Finlande 7 3 10
8. Heatley / Canada 6 4 10
9. Cajanek / Tchéquie 5 5 10
10. Radulov / Russie 4 6 10

Le palmarès du Mondial
1989-90 URSS
1991-92 Suède
1993: Russie
1994: Canada
1995: Finlande
1996: République tchèque
1997: Canada
1998: Suède
1999-01 République tchèque
2002: Slovaquie
2003-04 Canada
2005: République tchèque
2006: Suède
2007: Canada
2008-09: Russie

Le classement final du Mondial 09
1. Russie. 2. Canada. 3. Suède
4. Etats-Unis
5. Finlande
6. République tchèque
7. Lettonie
8. Bélarus
9. Suisse
10. Slovaquie
11. Norvège
12. France
13. Danemark
14. Autriche
15. Allemagne
16. Hongrie

Le classement mondial
1. Russie 3200. 2. Canada 3160. 3. Suède 3095
4. Finlande 3050
5. Etats-Unis 2925
6. République tchèque 2915
7. Suisse 2825
8. Bélarus 2660
9. Slovaquie 2620
10. Lettonie 2610
11. Norvège 2545
12. Allemagne 2480

Composition des groupes en vue du prochain Mondial en Allemagne (7-23.05/Gelsenkirchen/Cologne/Mannheim)
Groupe A: Russie. Bélarus. Slovaquie. Kazakhstan.
Groupe B: Canada. Suisse. Lettonie. Italie.
Groupe C: Suède. République tchèque. Norvège. France.
Groupe D: Finlande. Etats-Unis. Allemagne. Danemark.

"La Suisse est un pays de hockey"
Lors de l'ultime journée du championnat du monde 2009, le comité d'organisation a fait le bilan de la compétition. Malgré l'élimination prématurée de l'équipe de Suisse, il est très positif pour Fredy Egli (président du comité d'organisation), Gian Gilli (secrétaire général) et René Fasel (président de l'IIHF).

«Je dois bien l'admettre, la Suisse est un pays de hockey sur glace», a concédé René Fasel à Fredy Egli. En début de compétition, le président de l'IIHF avait reproché le slogan «Bienvenue dans le pays du hockey sur glace» aux organisateurs, le jugeant trop ambitieux. «C'était effectivement très ambitieux, c'est évident, a- t-il poursuivi. La Suisse a peut-être manqué la médaille sur la glace, mais le millier de bénévoles et les organisateurs ont mérité la médaille d'or.»

«Lorsque nous avons obtenu l'organisation du championnat du monde, nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre, a déclaré Fredy Egli. Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous avons eu la chance d'organiser un événement inoubliable et incomparable.» Pour l'heure, les retombées d'une telle manifestation sont difficiles à évaluer. «Au niveau du jeu, ce n'est pas quantifiable. Une chose est toutefois certaine, le travail doit être plus important à la base. Du côté des clubs et des joueurs», a conseillé Fredy Egli.

Le comité d'organisation souhaitait vendre 303'000 billets sur l'ensemble du tournoi. Au final, il devrait manquer environ 2000 unités pour atteindre l'objectif. L'équipe de Suisse porte évidemment une part de responsabilité. L'absence de la formation de Ralph Krueger en quart de finale a laissé passablement de sièges vides, ce qui a également altéré l'ambiance dans la patinoire. En revanche, ce chiffre est bien supérieur à celui enregistré en 1998 à Bâle et Zurich. A l'époque, 222'000 supporters avaient pris place dans les enceintes.