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Ex-star de NHL, le gardien Patrick Roy se confie

Patrick Roy a gagné 4 Coupes Stanley.
Patrick Roy a gagné 4 Coupes Stanley.
Patrick Roy est une véritable légende sur la planète hockey. Le Québécois a remporté 4 Coupes Stanley, avec Montréal et Colorado. Aujourd'hui coach, l'ex-portier se confie.

Quatre Coupes Stanley, 551 victoires en saison régulière et 151
autres en playoff. Voici résumée en 3 chiffres l'immense carrière
de Patrick Roy (42 ans). L'ex-gardien de Montréal et de Colorado
est tout simplement le meilleur portier de l'histoire en NHL.



Pour l'instant en tout cas, car le natif de Québec n'a plus que 13
succès d'avance en saison régulière sur Martin Brodeur (New
Jersey), qui risque bien de battre son record en 2008/2009. Reste
que Roy, qui a élevé le style papillon au rang d'art, a été et est
encore un modèle pour plusieurs générations de gardiens.



TXT a rencontré "Saint-Patrick", qui avait encadré David Aebischer
à ses débuts en NHL, dans sa loge privée du Colisée de
Québec.



TXT: - Vous avez remporté 4 Coupes Stanley. Y
en a-t-il une plus belle que les autres?




PATRICK ROY: Difficile à dire, elles ont toutes
été particulières. La première, en 1986, a bien lancé ma carrière
et m'a permis de m'établir en NHL. La deuxième, en 1993, c'est un
peu différent car c'était après une saison difficile en ce qui me
concerne. Et j'ai démontré que je pouvais rebondir. Je suis fier de
la troisième en 1996, que j'ai remportée la saison où j'ai été
échangé par Montréal au Colorado. J'ai montré que je pouvais
toujours être efficace à 30 ans. Celle de 2001 est liée à Raymond
Bourque. En début de saison, on s'était fixé comme mission de
gagner pour lui (le défenseur avait 41 ans et aucune Coupe à son
palmarès).

Fâché, il demande à quitter Montréal

- Avez-vous un regret par rapport à votre carrière en NHL
(de 1984 à 2003)?




PATRICK ROY: Pas vraiment, à part peut-être mon
dernier match avec le Canadien. Montréal était un endroit où j'ai
aimé jouer. J'aurais préféré quitter le Tricolore sur une note
différente (ndlr: en décembre 1995, lors d'une défaite 11-1 au
Forum contre Detroit, l'entraîneur Mario Tremblay ne sortit Roy
qu'après le 9-1. Celui-ci, fâché, demanda un échange à son retour
au banc et fut transféré au Colorado). Cette transaction a profité
aux deux clubs. De mon côté, ça m'a permis de prolonger ma carrière
et de remporter deux autres Coupes Stanley. J'ai vécu une nouvelle
et belle expérience.

"Ne comparons pas des portiers d'époques différentes"

- Cette saison, des médias canadiens ont comparé Carey Price
à vous, disant que l'actuel gardien de Montréal était capable de
rééditer votre exploit de 1986. Qu'en pensez-vous?




PATRICK ROY: Je pense que c'était flatteur pour
Price. Il a un avenir brillant en NHL. Mais les médias ne devraient
pas lui mettre autant de pression. A mes débuts, on m'avait comparé
avec Ken Dryden (ndlr: ce gardien avait gagné la Coupe avec les
"Habs" en 1971 lors de sa 1ère saison). Pour moi, cette comparaison
a été plus facile à gérer, car elle n'est apparue qu'une fois la
Coupe en poche. Mais il n'est pas juste de comparer des portiers
qui ont joué à des époques différentes.

"Je ne dirai pas non à une bonne offre de NHL"

- Comment vivez-vous votre nouveau rôle d'entraîneur des
Remparts de Québec, dans la Ligue junior majeur?




PATRICK ROY: Ca fait 11 ans que je suis
co-propriétaire de cette équipe. Quand je jouais encore, je
songeais déjà à devenir entraîneur à la fin de ma carrière. Mais
j'étais loin de me douter que je serais autant passionné par cette
tâche. J'ai énormément de plaisir à enseigner et travailler avec
les jeunes.



- Rêvez-vous d'entraîner en NHL?



PATRICK ROY: Je me plais ici à Québec. Je peux
travailler à mon aise. Les étés sont plus relax qu'en NHL! Mais je
ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Je ne dirai pas non à une
bonne offre.

"Le Mondial a la même valeur pour vous que la Coupe Stanley
pour nous"

- Que représente le Mondial pour vous?



PATRICK ROY: Participer au Mondial signifie ici
qu'on a été éliminé en séries en NHL. Ce n'est donc pas
nécessairement positif. Mais pour les Européens, représenter son
pays dans ce tournoi amène une grande fierté. En somme, le
Championnat du monde a la même valeur pour vous que la Coupe
Stanley pour nous.



- Paul Di Pietro a été votre coéquipier de 1991 à 1995.
Avez-vous des souvenirs liés à l'actuel attaquant du EV
Zoug?




PATRICK ROY: Paul était l'un des joueurs-clés
dans notre conquête de la Coupe Stanley en 1993. Il avait tout de
même inscrit huit buts en séries. C'était un gars timide. Mais un
bon vivant! Je n'ai que de bons souvenirs de lui, c'est un chic
type. Je trouve vraiment extraordinaire ce qu'il réussit à faire en
Suisse. J'ai vu quelques matches de votre équipe. Il fait de belles
passes, il travaille bien avec la rondelle et effectue un excellent
travail défensif. Paul se démarque aussi encore très bien, c'est
impressionnant.



TXT/Propos recueillis à Québec par Michaël Taillard

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"Votre pays sort d'excellents gardiens"

- Que pensez-vous de notre équipe nationale?
PATRICK ROY: Je trouve qu'il y a des joueurs intéressants dans cette sélection. Notamment Beat Forster. J'ai parlé de lui avec Jean Gagnon (ndlr: ex-défenseur de Gottéron) et il m'a dit qu'il a connu une bonne saison. Votre pays sort aussi d'excellents gardiens. Gerber bien sûr, mais aussi Hiller. François Allaire (ndlr: l'entraîneur des portiers à Anaheim) a été impressionné par sa première saison en NHL.

Je pense qu'il y a toujours eu du bon hockey en Suisse. Mais maintenant que des joueurs helvétiques viennent jouer en Amérique du Nord, on peut se rendre compte des progrès de votre nation.

Un superbe voyage en Suisse

- Connaissez-vous notre pays?
PATRICK ROY: J'ai visité la Suisse l'an passé. J'ai passé quelque temps à Genève et à Lausanne. C'était un superbe voyage, j'ai adoré ces villes. A mon retour, j'avais d'ailleurs croisé Paul Di Pietro à l'aéroport de Montréal. Ca m'avait fait plaisir de le revoir.

- Vous avez été le mentor de David Aebischer au Colorado de 2000 à 2003.
PATRICK ROY: Je sais qu'il a connu une saison ordinaire à Lugano. Je pense cependant que David a assez de caractère pour rebondir. Il était habitué au style nord-américain, à des patinoires plus petites, et j'imagine qu'il a dû faire face à beaucoup de pression.

- Quel conseil donneriez-vous au gardien fribourgeois?
PATRICK ROY: Je lui dirais d'oublier la dernière saison, de se concentrer sur la prochaine. Et d'apprendre de cette expérience pour repartir d'un bon pied dans cette nouvelle aventure pour lui en Suisse. Je suis confiant qu'il va connaître une bonne saison en 2008/2009.