Comme lors de ses derniers exploits, la Suisse devra compter sur
un gardien en état de grâce contre Ovechkin & Cie. Martin
Gerber, qui est le no1 à Québec et qui devrait jouer, ainsi que
Jonas Hiller ont le potentiel pour l'exploit. Prise de température
auprès des deux portiers.
TXT: - Martin Gerber, ce ne sera pas une
partie de tout repos face à la Russie en quarts de finale.
Croyez-vous à l'exploit?
MARTIN GERBER: Evidemment, sinon nous ne serions
pas là. Nous avons vu lors du dernier match que c'était possible de
réussir quelque chose contre cette Russie. Si nous respectons notre
système et si nous évitons les pénalités, nous aurons une chance à
saisir.
- En tant que gardien, votre rôle sera encore plus
difficile!
MARTIN GERBER: C'est toujours difficile! Certes,
ce n'est pas le Danemark ou l'Italie, mais un gardien doit toujours
tout donner pour réaliser une belle performance. Rien n'est
acquis.
"La pression peut aider à réaliser de belles choses"
- Est-ce qu'il y a plus de pression que d'habitude lors d'un
quart de finale? Comment gérez-vous cela?
MARTIN GERBER: Avec les années et les matches,
j'ai appris à jouer avec la pression. Cette dernière est toujours
là. Elle peut aussi nous aider à réaliser de belles choses. Le plus
important, c'est d'être prêt quand ce genre d'événement arrive. Et
il faut tout donner.
- Avec Jonas Hiller, vous formez une belle paire de gardiens.
Comment se passe l'entente entre les deux?
MARTIN GERBER: Tout va pour le mieux. Nous nous
complétons bien. Mais en général, c'est tout le groupe qui s'entend
très bien à Québec.
"Belle occasion de prolonger la saison"
- Comment vivez-vous ce Championnat du monde, après une
bonne saison en NHL avec les Sénateurs d'Ottawa?
MARTIN GERBER: C'est une belle occasion de
prolonger la saison, de continuer à jouer et de vivre une nouvelle
expérience. C'est toujours un plaisir de venir défendre le maillot
suisse.
- Pour vous, quelles sont les différences quand vous évoluez
en NHL ou avec l'équipe de Suisse?
MARTIN GERBER: Ce sont deux façons différentes de
jouer ou d'aborder les rencontres. La pression, le rythme des
matches, l'harmonie et le système sont autant d'aspects qui peuvent
changer et évoluer avec la situation de l'équipe.
Encore beaucoup d'objectifs à réaliser
- Vous êtes dans votre 34e année. Comment vous sentez-vous?
Quel avenir prévoyez-vous?
MARTIN GERBER: Je me sens toujours très bien. Je
désire vraiment jouer le plus longtemps possible. Chaque fois que
je suis aligné, je veux donner le meilleur de moi-même. Et pour la
suite, on verra ce que l'avenir me réserve, mais je reste très
motivé. J'ai encore beaucoup d'objectifs et de rêves à
réaliser.
TXT:
- Jonas Hiller, un exploit en quarts de
finale passe-t-il par une grosse performance du gardien pour la
Suisse?
JONAS HILLER:
Nous ne sommes pas à ce stade de la
compétition uniquement grâce au gardien. Ce dernier n'est pas seul
dans le groupe. Maintenant, en 1/4, notre rôle est spécial. Nous
avons peut-être plus d'influence, surtout contre une armada telle
que la Russie. Mais de mon côté, je ne me fais pas trop de soucis.
Le portier suisse n'a pas un rôle plus extraordinaire à jouer par
rapport au reste de l'équipe.
- L'année passée, vous étiez no1 au Mondial de Moscou, au
contraire de cette saison au Canada. Comment vivez-vous cette
expérience québécoise?
JONAS HILLER:
C'est certain que je préférerais
jouer plus, mais en Suisse on a deux à trois bons gardiens et il
n'y a qu'un numéro un. Après, c'est l'entraîneur qui fait son
choix... Cependant, c'est toujours très intéressant de venir avec
l'équipe de Suisse. Chaque année est différente. La preuve avec
plusieurs jeunes joueurs helvéti ques qui disputent leur 1er
Mondial.
- Comment se passe votre entente avec Martin Gerber? Y a-t-il
une certaine concurrence entre vous?
JONAS HILLER:
Notre situation est bien
différente. Martin a déjà fait ses preuves et moi je suis en train
de les faire. J'essaie de l'aider le plus possible, s'il a besoin
de quelque chose. De plus, cela ne me dérange pas de le décharger
de 1-2 matches pour qu'il puisse aussi se reposer. Ce n'est pas
évident de jouer les 7 parties d'affilée. De son côté, c'est un bon
gars. Il m'apporte aussi beaucoup en dehors et sur la glace. On
s'est souvent conseillé lors de ce Championnat du monde.
- Comment avez-vous vécu votre première saison en NHL avec
Anaheim?
JONAS HILLER:
Je suis très content, surtout
d'avoir fait le bon choix. Les dirigeants m'ont fait confiance pour
être le no2, derrière Giguère. Je ne veux désormais pas brûler les
étapes, même si j'ai moins de matches en NHL que si j'avais été en
AHL. J'espère jouer de plus en plus et prouver que je peux être un
no1 dans le futur.
- Quelle est la principale différence entre la NHL et l'équipe
de Suisse?
JONAS HILLER:
Avec Anaheim, le système est plus
technique et moins physique. C'est le contraire avec l'équipe
suisse, qui a un registre plus défensif.
TXT/Propos recueillis à Québec par Sébastien Clément
Mondial hockey: 1/4 de finales
Suède - Tchéquie ME 19h00
.
Norvège - Canada ME 21h30
.
Finlande - USA JE 01h15
.
Russie - Suisse JE 01h15
Revivre le miracle de 2000
L'équipe de Suisse est prête pour prendre une revanche face à la Russie en 1/4 du Mondial, dans la nuit de mercredi à jeudi (01h15, TSR2). Battus 5-3 par l'équipe de Slava Bykov lundi, les Helvètes vont devoir rééditer l'exploit de Saint-Petersbourg en 2000 (victoire 3-2) face à des Russes qui font figure de favoris pour le titre.
Des vétérans du "miracle" de l'an 2000, ils ne sont plus que quatre à griffer la patinoire du Colisée de Québec: Martin Gerber (remplaçant à l'époque), Thomas Ziegler, Matthias Seger et Julien Vauclair.
Le Jurassien de Lugano s'en souvient comme si c'était hier: "Les attentes sur cette équipe de Russie étaient énormes. C'était la victoire ou rien et nous avons profité de ce surplus de pression pour leur jouer un sale tour."
Après cette défaite face aux Suisses, les Russes avaient vécu un tournoi catastrophique ponctué par une désastreuse 11e place, le pire classement de ce pays depuis la dissolution de la CEI.
La Russie n'a pas de point faible
"Aujourd'hui, les choses sont bien différentes", poursuit le no 3 de l'équipe de Suisse. "Notre formation a passablement évolué, mais la leur également! Certes, en 2000, il y avait des stars de NHL comme Alexei Yashin ou Valeri Kamensky, mais j'ai l'impression que l'équipe de cette année n'a pas de point faible."
Toutefois, pour espérer un nouveau "miracle", l'équipe de Suisse se devra de ne pas commettre les mêmes fautes que lors de la répétition générale de dimanche. "Nous avions un plan de match bien défini et des erreurs individuelles ont aidé la Russie", analyse Ralph Krueger.
"Pour ce 1/4, nous allons nous appuyer sur la même base qui fait la force de cette équipe, la rigueur défensive. Nous avons une grande confiance dans ce jeu et je suis sûr que nous leur montrerons beaucoup moins de respect."
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