Le conte de Noël de Timothy Kast

Sur le tard, Timothy Kast a enfin percé en LNA. A force de persévérance. Après 6 saisons en LNB -une et demi à Bâle, puis 4 et demi à La Chaux-de-Fonds-, l'attaquant est revenu cet été dans son club formateur, Genève-Servette.

Et ce avec bonheur. Malgré un temps de jeu souvent restreint, Kast a déjà inscrit 13 points en 34 parties avec les Aigles lors du championnat en cours. Centre naturel, le Genevois de 26 ans a bien réussi sa reconversion en tant qu'ailier, voulue par Chris McSorley.

Si l'on ajoute à cela ses bonnes performances en Ligue des champions et à la Spengler, Kast vit vraiment une période exceptionnelle. Qui sera ponctuée par son mariage en mai prochain!

"Je dois garder les pieds sur terre"

RTSsport.ch:GE-Servette a commencé la Coupe Spengler par un succès 3-2 contre les Russes d'Ufa. Vous avez ouvert la marque, en plus de signer un assist.

TIMOTHY KAST:

C'est un départ idéal et cela fait d'autant plus plaisir d'y avoir contribué. Tout n'a pas été simple, Ufa a su imposer son rythme au fil des minutes. Mais le plus important, c'est qu'on ait réussi à garder notre avance acquise en début de match.

RTSsport.ch:Que représente le traditionnel tournoi davosien pour vous?

TIMOTHY KAST: C'est génial et bizarre en même temps d'y participer. C'est une compétition que je regarde depuis que je suis tout petit. Chaque année, en famille, on était en Valais à cette période de l'année. On s'arrêtait tôt de skier exprès pour voir les matches à la TV!

RTSsport.ch:Ce printemps, vous jouiez encore en LNB, à La Chaux-de-Fonds. Depuis, vous avez connu la Ligue des champions, la LNA, et maintenant la Spengler. Un vrai conte de fées!

TIMOTHY KAST:Oui, c'est un peu comme un conte de Noël. Mais je dois garder les pieds sur terre et ne pas gaspiller cette opportunité qui s'est présentée à moi de signer en LNA à l'intersaison. Ca m'a surpris que ce soit Genève-Servette qui m'ait donné ma chance. Ce n'est pourtant pas là où les voyants étaient le plus au vert.

RTSsport.ch: C'est en fait un retour aux sources, dans votre club formateur. Là-même où vous aviez donné vos premiers coups de patins en LNA, en 2007/08.

TIMOTHY KAST:

A l'époque, on ne m'avait pas vraiment donné ma chance. J'évoluais avec les juniors et j'ai dû combler les absences dues aux blessés. J'ai quand même pu me montrer et marquer un but en quarts de finale des playoff contre Rapperswil. C'est d'ailleurs ce goal qui m'a ouvert les portes de la LNB la saison suivante, à Bâle.

"La LNA? J'y ai toujours cru"

RTSsport.ch:Pourquoi Chris McSorley ne vous avait-il pas conservé aux Vernets?

TIMOTHY KAST: Il était déjà bien fourni au niveau de ses trois premiers blocs d'attaque. Et mes caractéristiques de "playmaker" ne correspondaient pas vraiment à ce qu'il recherchait. Le timing était meilleur cette année, car l'équipe a subi plusieurs départs.

RTSsport.ch: Vous avez ensuite patiné durant 6 longues saisons en LNB. Rêviez-vous de revenir en LNA un jour?

TIMOTHY KAST:Oui, j'y ai toujours cru. Il y a eu des tractations avec des clubs, c'est parfois passé à peu de choses. Il y a eu des déceptions. J'aurais pu avoir une carrière tranquille en LNB et quand même gagner ma vie. Mais on n'a qu'une vie! Tant qu'on peut monter, il faut monter. Et en voyant percer plusieurs camarades côtoyés en juniors, ça m'a également donné la volonté de réussir.

RTSsport.ch:Quels camarades?

TIMOTHY KAST: J'ai notamment évolué avec Andrei Bykov, Gaëtan Augsburger, Arnaud Jacquemet, Jérémy Gailland et Kevin Lötscher (réd: désormais "retraité") au sein de la sélection romande des Pee-Wee. Ensemble, on avait d'ailleurs gagné le tournoi international de Québec en 2002. On a parfois joué devant 15'000 spectateurs au Colisée. C'était magnifique, indescriptible!   

RTSsport.ch: De beaux souvenirs...

TIMOTHY KAST: Pendant le tournoi, on avait joué contre une équipe québécoise dont le gardien était le fils du légendaire portier de NHL Patrick Roy (réd: Jonathan, qui n'est jamais devenu professionnel par la suite). Avant le coup d'envoi, un des adversaires a fait une entrée théâtrale sur la glace, avec une chorégraphie un peu ridicule. Une musique a démarré, c'était donc prévu. Morts de rire, on a vite encaissé un but. Mais nous avons fini par gagner 11-1 (rires)! Plus tard, en finale, on avait battu l'équipe nationale d'Autriche.

Propos recueillis par Michaël Taillard - twitter @michaeltaillard